Depuis plus de 2 ans, je me suis exilé à la Réunion, abandonnant famille, amis et petite copine au passage, enfin bref, ma vie ne passionne personne alors je passe...

Aaaaah la Réunion. Tout le monde me dit, ''La vache, t'as de la chance d'être à la Réunion, sous les cocotiers en train de te la couler douce en sirotant un lait de coco allongé sur un hamac...''. Qu'est-ce que les gens s'imaginent ? Comme n'importe quel parigo, j'ai aussi un taf et une route à faire pour y aller, j'y suis pas que pour les vacances non plus (et en parlant de ça, je n'ai même plus de vacances du tout). Bien loin de ces clichés tropicales au gout de banane, la Réunion est avant tout, pour moi, l'exemple parfait pour démontrer que l'homme peut aisément transformer un coin paradisiaque en un véritable enfer. Témoignage.



La Réunion est un joli coin à visiter, il ne faut pas le nier. Depuis 2 ans, j'ai oublié le climat métropolitain, le grand froid et la grisaille. La nature y est verdoyante, l'océan indien (c'est pas les Antilles, je le rappelle) s'étend à perte de vue quelque soit l'endroit où on se trouve. Bref, la Réunion, c'est vachement joli tout de même. Je me souviens dans l'avion pour venir, les images que j'en avais : les plages de sable blanc, l'eau turquoise... c'est amusant à quel point j'étais loin de la réalité ! Car en effet, premier constat en arrivant à St-Denis, le chef lieu du département, c'est tout pile poil comme n'importe quelle ville de France. Des tours grises, des voitures partout, des Mc Donald, le dépaysement se fait attendre ! Ensuite, les premiers jours sont un véritable émerveillement. On m'emmène voir les cascades, le volcan, les hauts, les forêts, c'est beau. Mais voilà après quelques jours de tourisme, le cruel quotidien me rattappe : il faut taffer et là, le cauchemar commence à savoir : la circulation.

Coincée entre la montagne et la mer, la population s'entasse sur un fine bande litorrale sur laquelle on y a planté des villes : St-Denis, St-Paul, St-Gilles, St-Leu, St-Pierre, St-André, St-Benoit (notez l'originalité des noms de communes), etc. Pour les relier, une route existe et voilà. Point de train, ni de périphérique, ni de voie de déviation, pour se rendre d'une ville à l'autre, vous devrez donc passer par toutes les villes qui se touve sur son chemin sans exception. Point de bus non plus, enfin, si, il existe mais reste anedoctique. Sans voie de bus consacrée et des horraires fluctuant (et qui s'arretent vers 18h tous les jours), beaucoup ici ne se risque pas à les prendre de peur d'arriver en retard ou ne pas arriver tout court. Autant dire que c'est une véritable galère aux heures de pointes.

J'habite à Petite Ile à environ 75km de mon bureau au Port (voir la carte). Ce qui n'est qu'une formalité en temps normal (une heure de route seulement, c'est long mais c'est pas la mort) est un enfer à certaines heures : 2h45 de route tous les matins et soir !!! En ces périodes de grève, beaucoup me comprendront, c'est dur. Sauf que contrairement à eux, la grève ici durent toute l'année !!! La Réunion paye ici sa politique brillante du ''tout automobile'' qui l'emmène droit dans le mur. Comme il vaut toujours mieux guérir que prévenir (proverbe français), le réseau routier s'étoffe un peu. D'autres routes commencent à apparaître mais sera-ce suffisant ? car si le nombre de véhicules croit plus vite que le nombre de routes disponibles (ce qui est le cas en ce moment), ce problème n'est pas prêt d'être résolu. Enfin, pour courronner le tout, le prix des loyer dans le coin frise l'absurde (350€/mois pour une chambre chez l'habitant !) si bien qu'il m'est impossible d'envisager le moindre déménagement avec ma prime de stage.

Bref, en attendant, je me lève à 4h30 chaque matin, pas le choix. Vivement septembre prochain que je me casse de ce paradis infernal...



PS : N'empêche les réunionnais sont sympas, il fait beau tout le temps et on y bouffe bien. Tout n'est pas négatif quand même !