Cet article risque d'être un petit peu chaud car nombreux sont ceux qui défendent bec et ongle leur boite, ou critiquent le fait de juger sur la politique d'un constructeur. Pourtant cela a énormément d'importance, peut être pas sur le coup, mais sur la durée, force est de reconnaitre qu'une facon de faire peut grandement modifier les jeux, voir même couler des boites. Explications :
Commencons par ce que beaucoup d'anciens joueurs considèrent comme l'âge d'or du jeu vidéo : l'époque 16 bits et sa confrontation Megardrive/Super Nintendo. A cette époque, on trouvait déjà pas mal de multi-support, un peu d'adaptation de films, mais énormément de jeux propres à chaques supports. Pas de contraintes de la part des constructeurs, tout juste Nintendo avec son label, mais ca ne va pas plus loin. Les éditeurs sont alors libres des jeux à produire, pas de brouilles ou très peu, et surtout une grande diversité de jeu qui n'ont alors pour seules contraintes que les limites techniques des consoles.
Passons maintenant le cap des 32 bits. Arrivée généralisée de la 3D (qui existait faiblement sur MD et SNin), support CD, et tout ce qui s'ensuit. C'est surtout l'arrivée de Sony et d'un nouveau type de politique qui va venir chambouler tout ca. On passeras sur les rachats de liscences et studios puisque j'en ai parlé dans l'article en dessous, mais regardons de plus près la politique même des 2 constructeurs présents au départ, à savoir SEGA et SONY.
-SEGA dispose d'une console polyvalante, travaillant la 2D et 3D de très bonne manière. Cette console autorisait un choix technique équilibré. Pas de consignes de dévellopement, pas de politiques de surveillance, pas de quotas 2D/3D, et surtout pas de plannings à respecter. Le maitre mot est liberté.
-En face SONY propose une machine essentiellement axée sur une nouvelle technologie graphique. Tout a été misé sur la 3D, plus facile d'accès et performante que sur la machine de SEGA. Conscernant la 2D, c'est totalement l'inverse. La politique de SONY est là aussi bien différente puisque c'est quasiment le contraire de SEGA. Il est imposé aux éditeurs de travailler massivement en 3D et de limiter les projets 2D, il y a un planning à respecter, et surtout un droit de regard. Si aux US et en Europe, ca se passe bien, au Japon, la pillule est plus difficile à avaler.
Quelles fûrent les conscéquences de ces 2 politiques opposées pour les studios ? Tout d'abord, la majeur partie des éditeurs japonais ont boudé la console de SONY, les contraintes imposées par cette dernière n'étant pas du gout des créateurs. C'est à cette époque que Sony c'est tourné le plus de monde à dos (Hudson, Capcom, Compile, Warp, ...) avec parfois des remarques plutôt sévères à leur encontre. Certaines frictions ce sont même faites ressentires dans les éditeurs phares de la console comme Namco (l'incident avec Tekken 2), Capcom sortait ses jeux de baston 2D avec un volet de retard par rapport à la machine de SEGA. C'est avec la sortie de FF VII sur PS que l'on va assister à une migration massive des éditeurs vers la console de SONY dont le parc permet alors de mieux rentabiliser les jeux.
Les conscéquences vont se faire sentir un peu plus tard. On va pouvoir diviser les dévellopeurs en 2 parties. Ceux qui ont pu évoluer vers le monde 3D, et ceux qui pour diverses raisons n'on pas su (pu) le faire. Dans le 2eme cas, la plupart des boites ont tout simplement fermé leurs portes. La 3D étant plus chère, les petits studios sans grands moyens n'ont alors pas pu suivre. De même, des dévellopeurs spécialisés 2D ne passent pas comme ca vers la 3D. On peut notement prendre Capcom qui a eu énormément de mal à négocier le virage, et est passé par de nombreux ratages avant de retrouver un peu de succès car la recette 2D n'était commercialement plus très viable à cette époque (comme aujourd'hui d'ailleurs). Ensuite il y a eu les studios refusant de travailler dans les conditions requises pour la Playstation. On a donc assisté à la fermeture d'un grand nombre de studios allant de l'inconnu au prestigieux (Technosoft, paix à leur âme).
Mais parallèlement, on a aussi vu l'emmergence d'autres studios dont les bases posées sur la 3D ont permis de prendre l'envol impossible à négocier pour des anciens portés sur la 2D. Est-ce un bien, est-ce un mal ? Chacun y va de ses propres volontés et gouts, toujours est-il que le mal est fait pour pas mal de studios. Mais c'est aussi tout un style graphique, technique, et de gameplay qui est au bord de l'estinction, encore aujourd'hui, malgré le second souffle donné par le live arcade et ses suivants. Juste une petite paranthèse avant de voir les fans de tout bords conspuer, il faut aussi remettre certaines choses à leurs place, tout n'est pas à mettre sur le dos d'un constructeur (et là on touche au sujet d'origine de cet article), c'est aussi et avant tout le public qui a sélectionner ce qui allait survivre ou pas par ses choix de jeux et consoles. Comme quoi, il faut aussi se soucier de ce qui va au delà du simple jeu !
Passons maintenant à un peu plus proche. Lorsque SEGA a sorti la Dreamcast, on a vu une console et des accessoires peu cher (parfois compris dans la console comme le port 4 joueurs), des jeux tournant souvent dans les 350 frs contre 400 sur la génération précédente. Cela permettait au plus grand nombre d'avoir une console puissante mais accessible. Mais le constructeur suivant a sorti un console plus chère, avec des accessoires plus chers, des jeux aux aussi plus onéreux permettant à des jeux sur format DVD de couter la meme somme que sur cartouche 64, ... Au dela du simple fait de blamer cela, avoir donné raison à cette politique à permis aux constructeurs suivants comme Micorsoft de gonfler à leurs tours le prix des accessoires. Quand ca marche chez un, pourquoi ne pas tenter sa chance ?
Changeons un peu de cible avec Nintendo. Cette firme doit avoir le noyau dur de fans le plus vaste des 3 constructeurs. Ces fans en questions répondent toujours présent à chaque jeu estampillé Nintendo, qu'il en vaille le coup ou pas. Qu'est-ce que j'entend par valoir le coup : un prix de vente correspondant à ce que l'on nous propose. De tout temps on nous a justifié le cout des jeux soit par le prix des cartouches, soit par les couts de dévellopement. Depuis les 32bits, les jeux à faible couts de dévellopement sont vendus moins chers (enfin à quelques exceptions près), ce qui est tout à fait normal. Mais chez Nintendo, c'est bien différend, quelque soit le cout du jeu, il sera vendu au prix normal. Le meilleur (enfin pire quelque part) exemple reste Wario Ware, un jeu vraiment fun en multi (très limite en solo), qui sera vendu 50 euros sur Wii pour une réalisation préhistorique. La cible ici n'est pas la réalisation, car le jeu reste indubitablement amusant, mais un tel jeu ne devrait pas couter plus de 30 euros. Une honte quand on sait que des jeux comme Puyo Pop Fever furent vendus 30 euros sur toutes les consoles, ou plus récement Table Tennis commercialisé à 45 euros. La Game Cube aura presque servit de test a ce niveau puisque aucun jeu estampillé Nintendo (en dehors des Metroid Prime) n'utiliseras plus des 2/3 du potentiel de la console, mais toujours vendu au prix fort. Comment alors trouver étonnant que leurs jeux Wii suivent la même tendance ? Ceux-là même qui défendent les jeux Nintendo mais qui pestent contre le fait que les éditeurs tiers ne se foulent pas. Ce n'est pas en voyant le succès d'un Wii Sport ou Pr Kawashima au Japon que les devellopeurs tiers au même titre que Nintendo vont faire des efforts. La encore on rejoint le sujet principal de cet article : le fait de ne pas tout accepter betement. Car comme tout à l'heure, si le constructeur agit de la sorte, c'est avant tout de la faute du consommateur qui dit oui à chaque fois. Ne serait-ce pas mieux d'avoir un jeu beau et fun à la fois ?
Ce problème de surconsommation amène aussi le peu de renouvellement dans les projets (surtout chez Nintendo encore une fois). En ce moment Microsoft et Sony font des efforts pour présenter de nouvelles liscences, mais est-ce que le public va suivre, lui qui dicte ce que les éditeurs vont faire ? Ce n'est pas sur, les succes d'estime (dont j'ai parlé dans un article plus bas) touchent principalement les nouveaux titres, mettant alors de côté le talent et la volonté d'innover de certains comme Irrationnal ou Clover. Et voilà le parfait exemple de conscéquence sur le long terme d'une acceptation massive de tout. Dire oui à toutes ces suites sans interets (un Fifa sur 2, un Mario Party sur 2, ...) casse les nouveaux projets, notement ceux sortis de nulle part et ne surfant pas sur les bvases commerciales. Peut on encore espérer un nouvel Okami ? Ou un Viva Pinata (le nouveau volet surfant sur la mode Mario Party) ?
Enfin je rajouterai un autre exemple abérant : le Live Arcade/Market Place et la Virtual Console. Là on touche parfois le fond. Prenons directement en cible le retrogaming payant proposé par MS et Nintendo. Déjà sur le live arcade, payer presque 5 euros pour la rom d'un jeu rentabilisé depuis 20 ans était limite. Mais là, avec la Virtual Console cela devient ahurissant. Ecco pour près de 5 euros sur LA monte à 8 euros sur VC. Absolument lamentable pour un jeu Megadrive, certains justifient en disant que si on trouve trop cher on ne prend pas, sauf que certains aimeraient se faire plaisir sur ce type de jeux et acheteraient volontier, mais pas à ce type de tarif. N'aurai-t'il pas été mieux de bouder un temps ses services afin d'en voir la politique tarifaire réduite, cela aurait bénéficié a tout le monde. Mais la encore, c'est le public qui régule, et ca accepte encore ... Enfin le cas Market Place est lui aussi parfois complètement dérangé puisque certains éditeurs vont jusqu'à nous faire payer des contenus se trouvant déjà dans le jeu. On paye simplemtent une clé pour le dévérouiller. Tout bonnement inacceptable, surtout quand on voit que certains jeux MS le font.
Evidement tout n'est pas mauvais dans les politiques affichées par nos trois lurons, le live arcade a été l'occasion aux petits studios de se monter et survivre, et à la 2D de trouver un second petit souffle. Nintendo à permis de montrer que la surrenchère technique n'était pas la seule voie, Sony prouve que même avec des risques, on peux sortir quelque chose de nouveaux en terme de jeu (Little Big Planet), ... Mais c'est justement ces parties là qu'il faut encourager.
Au final (car je me suis un peu laissé aller sur le sujet), il faut tout de même faire attention a ce qui entoure le simple catalogue d'une console. Le passé nous a prouvé qu'un soutient aveugle envers une firme sans faire attention a sa politique peut faire chutter aussi bien des studios que des styles de jeux. C'est au public de faire la part des choses, car c'est lui qui donne raison ou pas aux facons de faire. Que ce soit Microsoft, Sony ou Nintendo, tous tentent d'engranger un maximum de bénéfices par des moyens aussi bons que mauvais. A nous de montrer que nous ne sommes pas non plus des pigeons, mais surtout de penser aussi aux studios qui subissent les conséquences de nos choix. Les choix que nous avons fait dans le passé sont les politiques d'aujourd'hui, et nos choix d'aujourd'hui seront les politiques de demain. Sur ce ... je vous laisse. Peu de gens liront encore cette reflexion, mais au moins elle a le mérite d'exister.
___________________________________Leinhart
publié le 20/08/2007 à 19:45 par
leinhart