Article de Roland Lecomte pour DVDRAMA.
Alors que les différents protagonistes du marché (la Blu-Ray Association d’un côté, et le comité de promotion du HD-DVD de l’autre) sortent de leur rang régulièrement pour affirmer que leur support est en train de prendre un avantage non-négligeable sur son concurrent, les derniers chiffres en date montrent que les américains n’ont pour le moment pas tranché entre les deux formats à lentille bleue.
D’un côté, la Playstation3 a fait beaucoup de bien à Sony, dans un marché où les lecteurs Blu-Ray sont relativement chers (plus de 800 $). L’impact de la console est réel sur les ventes de disques, et contrairement à ce qui avait été annoncé par le camp d’en face, les possesseurs de la console Sony achètent régulièrement des titres Blu-Ray, à l’instar de Casino Royale ou de xXx. L’arrivée prochaine des lecteurs de nouvelle génération, et à des prix plus abordables (comme le Panasonic DMP-BD10 à 599 $) devrait positionner le Blu-Ray sur un plan financier un peu plus proche du HD-DVD.
Côté HD-DVD, Toshiba a engagé une féroce guerre des prix sur les lecteurs, constituée de 5 références, toutes générations confondues. Le modèle d’entrée de gamme (le HD-A2, assez similaire à notre HD-E1) a même bénéficié de rabais important (lors de la fête des pères notamment), ramenant le lecteur au prix de 299 $, prix impensable il y a encore 6 mois pour un lecteur Haute-Définition. Seul le manque de diversité de marques investies dans la fabrication de lecteurs HD-DVD semble freiner le grand public.

Côté disponibilité de titres, alors que le Blu-Ray avait pris une avance non-négligeable sur le nombre de titres disponibles ces derniers temps, les éditeurs du camp adverse, Universal en tête, ont cravaché afin de rattraper leur retard. Au jour d’aujourd’hui, 223 titres sont disponibles au format Blu-Ray, contre 202 au format HD-DVD. L’avantage est légèrement en faveur du HD-DVD, qui propose à l’heure actuelle plus de « killer-apps » que son concurrent (Trilogie Matrix, futur coffret Heroes) là où le Blu-Ray se fait attendre au niveau des grands films qui s’annoncent incontournables sur support Haute-Définition. Les chiffres de ventes sont encore en faveur du Blu-Ray, même si « l’effet PS3 » risque de s’estomper dans la durée.
Au niveau des éditeurs, l’engagement dans la guerre des formats reste un peu flou. En dehors des locomotives de chaque support (Sony/Columbia pour le Blu-Ray, Universal pour le HD-DVD), les autres éditeurs sont assez discrets, notamment sur le rythme de sortie des titres. Fox et Disney, supporteurs exclusifs du Blu-Ray, proposent peu de titres porteurs à un rythme sporadique. Paramount a pris la position de la Suisse, en sortant essentiellement des nouveautés simultanément dans les deux supports. Warner, quant à lui, joue un jeu un peu trouble. Alors qu’il soutient les deux supports, les titres de l’éditeur sortent tout d’abord en HD-DVD, puis quelques mois plus tard en Blu-Ray. Sous le prétexte d’une conception plus complexe côté Blu-Ray, le géant américain montre quand même sa légère préférence au format soutenu par le DVD-Forum, forum dont il fut un membre fondateur pour la naissance du DVD…

Enfin, côté constructeurs, il semble loin le « TSS » (Tout Sauf Sony). Les constructeurs ayant des velléités à sortir des platines HD pensent aujourd’hui plus à des platines Blu-Ray ou hybrides. Ces derniers sont autant dans le flou que les éditeurs, et la réussite commerciale semble passer par un lecteur hybride, même si le coût de production de telles machines reste élevé (environ 1200 $). Le retard technologique des titres Blu-Ray (compression MPEG2, interactivité décevante) commence aussi a être comblé (notamment au niveau de la compression, avec l’utilisation de plus en plus régulière de la compression MPEG4/AVC et du VC1), et le niveau qualitatif des nouveaux titres joue aujourd’hui à armes égales avec les plus beaux HD-DVD du marché.
En Europe, le schéma est à peu près identique. Après une domination assez nette du HD-DVD, la PS3 a remis les compteurs à zéro. Le nombre de titres est pour le moment assez restreint, mais augmente gentiment de mois en mois. Alors que le Blu-Ray semble attirer un peu plus le grand public, le HD-DVD est aujourd’hui plus largement adopté par les cinéphiles fans de technologie, grâce, non pas à un prix plus abordable, mais surtout par l’absence de codage régional sur les supports, qui permet, tout comme lors des débuts du DVD, d’alimenter les lecteurs par des titres américains plus nombreux et intéressants que les titres européens.

Pour conclure, il est encore très (trop) tôt pour ne serait-ce qu’entrevoir un futur gagnant à cette bataille. Tout comme le préfigurait Warren Lieberfarb, ex-patron de Warner Home Vidéo, la guerre des prix le désignera vraisemblablement. La disponibilité des titres forts, comme la trilogie Matrix aux USA, sera aussi un facteur déterminant, des titres de ce calibre étant souvent déterminants dans un choix compulsif que représente aujourd’hui l’achat d’un lecteur HD…
Source : Dvdrama, Roland Leconte
Par ailleurs, si c'est le consommateur qui finira par fixer le prix via l'offre et la demande, est-ce que les lecteurs hybrides ne sont pas une meilleur perspective ?
Sachant que l'€ est plus fort que le dollar et que les FDP sont offerts sur certains sites, on y gagne énormément... Tout ça, c'est un énorme avantage que le Blu-Ray n'a pas ! Boulimique de films, privilégiez le HD-DVD !
J'ai lu plus haut,que les "séries LOTR,HARRY POTTER,MATRIX"étaient exclusives,les fans seront ravis,moi je n'aime pas ces films,donc cela ne représente pas un argument pour moi.
Le seul et unique argument du rendu visuel,et meilleurs sons,ne me suffit pas non plus.
Je veux des bonus exclusifs(donc non dispos sur DVD,les scènes en multis-angles,ayant permis le montage final,pas des futurettes.
Pour le moment les bonus proposés sur les films qui m'intérrèssent(trop peu nombreux),sont trop insignifiants,pour j'achète des films sur un format ou un autre.