09/04/07 : Meurtre de Ghofrane : jugement à Marseille
Deux jeunes hommes de 20 ans et 19 ans sont jugés à partir de mardi devant la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône pour le meurtre de Ghofrane Haddaoui, 23 ans, sauvagement tuée à coups de pierres en octobre 2004 à Marseille. Un troisième garçon de 19 ans, également sur le banc des accusés, est poursuivi pour non-dénonciation de crime et comparaît libre. Les débats se dérouleront à huis clos, les accusés étant mineurs au moment des faits. Deux avaient 17 ans et l'autre 16.
Les deux principaux protagonistes du drame se sont accusés mutuellement du meurtre mais l'un d'eux, après avoir plusieurs fois modifié sa version des faits, devrait reconnaître sa culpabilité devant la cour. La mort de Ghofrane avait soulevé un vif émoi dans la ville : en novembre 2004, une marche silencieuse avait été organisée à sa mémoire, à l'appel du mouvement Ni putes ni soumises, lors de la Journée contre les violences faites aux femmes
Le rappel des faits
Le corps de la jeune fille, la tête ensanglantée, avait été découvert le 19 octobre 2004 par des promeneurs dans un terrain vague, non loin d'un centre commercial dans les quartiers nord de Marseille. Les enquêteurs relevaient de nombreuses traces de sang sur le sol, ainsi que des dents de la victime arrachées sous la violence des coups portés à l'aide de grosses pierres.
L'autopsie avait permis d'établir qu'une trentaine de coups sur la boîte crânienne avaient entraîné des lésions cérébrales et une hémorragie à l'origine de la mort, aux première heures de la journée du 18 octobre. Ce même jour, le téléphone portable de la victime gardait la trace d'une communication passée avec la puce d'un autre téléphone, celle d'un garçon de 17 ans, connu du frère de Ghofrane qui le décrivait comme violent et peu recommandable.
Le jeune homme, interpellé le 8 novembre, reconnaissait au cours de sa garde à vue être l'auteur du meurtre. Ghofrane, selon ses premiers aveux, aurait accepté de le suivre chez lui, tard dans la nuit, avant de changer d'avis, ce qui avait provoqué sa colère, alors qu'il avait bu et consommé du cannabis. Sur la colline, dans un lieu désert, il l'aurait alors giflée, puis la voyant inanimée, se serait acharné sur elle en lui jetant des pierres à la tête.
De nouveaux témoignages laissaient alors apparaître que deux autres garçons pouvaient avoir été présents lors du meurtre : l'un était interpellé en novembre, l'autre extrait de la prison où il était détenu pour vol à main armée. Le premier disait avoir seulement recueilli le récit du crime de l'un de ses deux camarades, sans alerter pour autant la justice. Le deuxième, condamné à plusieurs reprises pour violences et vols aggravés, admettait avoir assisté au crime mais niait sa participation. Selon leurs dires, le meurtre paraissait avoir été motivé par le vol. Le verdict est attendu vendredi