Reprendre le titre d'une chanson de Daft Punk (légèrement remanié, je vous l'accorde) peut apparaitre comme une gageure de qualité, ou bien n'augurer rien de bon. C'est selon. Mais chacun sait que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. En tout cas, lorsque l'interlocuteur soutient que vous écoutez de la daube. Quand c'est lui qui en écoute, ce proverbe ne tient plus, forcément. Ah la la...
Monde de merde. Nous vous renvoyons à
cet article pour de plus amples informations.
C'est fait, l'introduction lourdingue et pompeuse est terminée, l'inintéressant peut enfin laisser sa place à la cultivation des esprits. Le chaos cède à la paix, l'Apocalypse à un nouvel Eden.
Et là, vous vous dites mais pourquoi j'ai cliqué sur le lien alors que j'aurai pu cliquer sur celui du dessus qui parle des nouvelles images d'un jeu que, de toute façon, je n'achèterai pas ?. Ou alors, vous vous dites qu'il est vraiment l'heure d'aller coucher (il est minuit en même temps). Vous vous êtes rendus ici par simple excès de curiosité, parce que le titre vous semblait intéressant, avec son aspect americano-djeunz très en vogue en ce moment. Rassurez-vous, l'article ne sera pas un calvaire à lire... tout du moins dans la limite du possible.
Vous avez remarqué l'engouement subit des médias à l'égard du jeu vidéo depuis quelques temps ? Il y a encore X temps, on nous ressassait des dizaines de reportages par mois sur les dangers du jeu vidéo, sur comment Mélanie était devenue une no-life après l'acquisition d'une nouvelle console, ou encore la façon dont les jeux de voitures tels que Burnout incitaient à la mauvaise conduite routière. Le problème des jeux à caractère violent était d'ailleurs l'un des sujets les plus tendance à une certaine période. Combien de fois avons nous du nous taper des reportages sur des parents portant plainte contre des éditeurs parce que leur enfant avait été agressé par un autre, chez lequel on avait retrouvé un exemplaire de GTA ? D'ailleurs, l'incriminé était souvent un jeune garçon de 14-15 ans déclarant jouer aux jeux violents car cela lui plaisait d'écraser des gens dans la rue, ou de les tabasser sur le trottoir. Si bien que les médias ont commencé à croire que le jeu vidéo n'était là que pour assouvir les fantasmes meurtriers de la population et, pourquoi pas, les pousser à les réaliser physiquement dans la vie réelle. Le jeu vidéo deviendrait alors une sorte de briefing virtuel avant le passage à l'acte. Les médias appuient cette thèse, les parents applaudissent à deux mains et n'hésitent pas à trainer en justice le premier éditeur qui passe par là.
Tout cela résulte malheureusement de la déresponsabilisation parentale dont fait preuve la société actuelle. Désormais, lorsqu'un enfant est violent ou qu'il présente des symptomes caractéristiques de la délinquance, on cherche tout ce que la société propose, avant d'incriminer les parents. Un gamin qui fusille ses camarades de classe, et c'est la faute aux chansons d'un artiste à succès qui dérange. Un autre qui se suicide, et on pointe du doigt le jeu vidéo qui trainait sur son lit. Les parents trouvent systématiquement une raison extérieure aux actes de leurs progénitures. On juge désormais tout et n'importe quoi, mais on ne remet jamais en cause leur responsabilité. Ou leur irresponsabilité, devrais-je dire ? Les difficultés que présente un enfant trouvent leur justification dans l'éducation qu'il a reçu, d'abord, de ses parents et, ensuite, de son environnement vital. Si les parents ont tellement peur des jeux vidéo, peur que leur enfant ne devienne accro, pourquoi n'appuient-ils tout simplement pas sur le bouton POWER quand il le faut ? A ce que je sache, l'enfant n'est pas un périphérique de l'ordinateur, il n'est pas connecté à sa console comme il l'était à sa mère grâce au cordon ombilical ?
Nous sommes tous coupables des choses que nous avons laissés s'installer. Comment pardonner les personnes qui habitaient juste à côté des camps de concentration et qui n'ont pas réagit sous pretexte qu'ils
e savaient pas. C'est vrai que la campagne de pub pour ces camps de vacances n'était pas extraordinaire. Comment ont-ils pu laisser s'installer ces atrocités, ne réagissant pas simplement parce que l'aspect des bâtiments ne laissaient pas supposer que de telles pratiques avaient lieues à l'intérieur. L'excuse du je ne savais pas n'est pas valable. Il est toujours possible de savoir, toujours possible de se renseigner, d'être au courant de ce qui se trame, et il nous est interdit de se déresponsabiliser parce que, justement, on ne savait pas. Le nazisme, le capitalisme, la pollution, le réchauffement climatique, le dérèglement des éléments... mais on ne savait pas. Il n'y a plus personne pour nous laver les mains, il faut prévoir avant de devoir guérir.
Alors, pourquoi laisser l'Etat s'occuper de choses dont les parents sont censés s'occuper ? Pourquoi faudrait-il interdire la vente de certains jeux, produits culturels s'ils en sont, alors qu'une réglementation visible sur les boitiers est parfaitement claire sur le contenu de ceux-ci ? D'autant plus que cette signalisation, je le rappelle, n'est pas obligatoire et que la PEGI est un organisme qui n'a aucune obligation juridique. Or, depuis l'affaire Rule of Rose, de nombreux organismes souhaitent l'arrêt total des ventes d'un jeu jugé trop violent, et l'Allemagne vise même à punir les développeurs de ces jeux par des peines de prison. L'ex-Reich serait-il en train de revenir à une ère reculée où les libertés fondamentales étaient abolies, et où l'expression, qu'elle soit à travers l'art ou seulement par la parole, était soumise à une pression constante et terrifiante ? La loi est en cours de vote, l'avenir nous le dira.
Pour en revenir à ce que je disais au début, ce climat où le jeu vidéo était sans cesse pris pour cible semble s'être apaisé depuis quelques temps, au profit d'une idéalisation presque totale de notre média favori. La sortie de la Wii a provoqué un buzz incroyable. Enfin, le jeu vidéo n'était plus considéré comme un loisir infantile durant lequel on restait prostré devant sa télé, la couverture relevé jusqu'au menton, la manette dans une main et le paquet de chips dans l'autre. Non, le jeu vidéo devenait, grâce à Nintendo, un sport à part entière. Fini la caricature du gamer lunetteux et plein de boutons, désormais le joueur a 25 ans, il est brun, musclé et bouge devant sa télévision avec un symbole phallique dans le main. Malheureusement, il est dommage de constater que le culte du corps et de la perfection de la beauté soit l'un des thèmes récurrents des sociétés dictatoriales, en particulier celle du national-socialisme nazi avec, évidemment, le symbole de l'aryen. Reviendrait-on doucement mais sûrement à ces nations où les produits de masse qui dérangent ne deviennent acceptables qu'à partir du moment où la morale les accepte ?
La régression serait-elle si proche que ça ?
De toute façon, c'est mon oncle qui avait raison depuis le début lorsqu'il me disait : Arrête ta console...! Ca abime la télé.