Titre original : Some Like it Hot
Réalisation : Billy Wilder
Pays : États-Unis
Durée : 116 min
Date de la sortie américaine : 29 mars 1959
L'histoire
Deux musiciens de jazz au chômage, mêlés involontairement à un règlement de comptes entre gangsters, se transforment en musiciennes pour leur échapper. Ils partent en Floride avec un orchestre féminin. Ils tombent illico amoureux d'une ravissante et blonde créature, Alouette, qui veut épouser un milliardaire.

Pour peaufiner le tout, Wilder fait le choix incongru, mais totalement justifié, de tourner le film en noir et blanc afin de respecter l’esthétique de l’époque. Avant même que le tournage ne débute, Marilyn s’oppose à cette volonté, son contrat avec la Fox stipulant qu’elle ne tournerait que dans des films en couleur. Wilder insiste, prétextant que le maquillage de Curtis et Lemmon passera mieux à l’écran si le film est en noir et blanc. Marilyn accepte de faire une entorse à son contrat. Le résultat est sublime. L’image est lumineuse. Sur un rythme soutenu accompagné par un jazz très hot, Wilder filme mieux que personne les corps de ses acteurs, leur donnant une plus grande part de crédibilité. Chaque scène se pose comme une véritable leçon de cinéma. Au final, le film est nommé six fois aux Oscars: meilleur acteur pour Jack Lemmon, meilleurs décors, meilleurs costumes et meilleure photo pour un film en noir et blanc, meilleur réalisateur, meilleur scénario. Malheureusement, cette année là, se trouve face à eux la machine de guerre Ben Hur, qui rafle tout. Certains l’aiment chaud se contente du prix des meilleurs costumes pour un film en noir et blanc.
Si Certains l’aiment chaud est devenu un classique hollywoodien ayant traversé près de cinquante années sans prendre une seule ride, c’est avant tout grâce à son mode de narration et son esthétique. En effet, Billy Wilder a construit son scénario selon les recettes miracles hollywoodiennes: il fait baigner son film dans l’idée de sexe et y ajoute accessoirement une petite pointe de danger de mort, le tout traité sur le ton de la comédie. L’idée est mise en place dès le début de la campagne de promotion du film. En plus du jeu de mot du titre, Some like it hot, qui préfigure non seulement un film enflammé au niveau du rythme, mais également sexuellement, la bande-annonce clame fièrement: You’ve never laughed so much at sex … or a picture about it.. De plus, Wilder parsème son film de petits détails propres à la narration classique hollywoodienne, comme par exemple le fait de laisser aux spectateurs la possibilité de formuler des hypothèses sur la suite de celui-ci. Puisque Joe est saxo tenor, Sugar va-t-elle tomber amoureuse de lui? L’intérêt de tout ceci étant de savoir comment Billy Wilder va rendre ces hypothèses possibles. Sans être totalement prévisibles, les rebondissements sont amenés aux spectateurs de façon subtile, afin qu’ils se laissent prendre au jeu de la découverte. Du grand art. A tout ceci, il ajoute des références succulentes aux films de gangsters des années trente: de la parodie du massacre de la Saint-Valentin d’Al Capone à l’auto-référence de George Raft (inventeur du oss coin comme gimmick propre aux mafieux, se moquant d’un de ses sous-fifres qui joue avec une pièce de monnaie), en passant par le nom de Little Bonaparte, ersatz du célèbre Little Caesar interprété en 1931 par Edward G. Robinson.

Pour peaufiner le tout, Wilder fait le choix incongru, mais totalement justifié, de tourner le film en noir et blanc afin de respecter l’esthétique de l’époque. Avant même que le tournage ne débute, Marilyn s’oppose à cette volonté, son contrat avec la Fox stipulant qu’elle ne tournerait que dans des films en couleur. Wilder insiste, prétextant que le maquillage de Curtis et Lemmon passera mieux à l’écran si le film est en noir et blanc. Marilyn accepte de faire une entorse à son contrat. Le résultat est sublime. L’image est lumineuse. Sur un rythme soutenu accompagné par un jazz très hot, Wilder filme mieux que personne les corps de ses acteurs, leur donnant une plus grande part de crédibilité. Chaque scène se pose comme une véritable leçon de cinéma. Au final, le film est nommé six fois aux Oscars: meilleur acteur pour Jack Lemmon, meilleurs décors, meilleurs costumes et meilleure photo pour un film en noir et blanc, meilleur réalisateur, meilleur scénario. Malheureusement, cette année là, se trouve face à eux la machine de guerre Ben Hur, qui rafle tout. Certains l’aiment chaud se contente du prix des meilleurs costumes pour un film en noir et blanc.
En +
-L'avant-première ne laissa pas préjuger du succès futur du film. La femme du réalisateur, Audrey Wilder, confia ainsi à ce sujet : L'avant-première fut un désastre. Cela se passait dans un petit cinéma et personne n'a ri, sauf quelques amis. [...] En fait le public ne savait pas trop comment réagir, s'il pouvait rire ou pas.
Cette première impression fut toutefois vite dissipée : La projection suivante a eu lieu à Westwood devant un public plus averti et ils rirent tellement qu'on n'entendait plus le dialogue. Conséquence inattendue, la scène où Jack Lemmon annonce qu'il est fiancé fut tournée à nouveau, à un rythme plus lent, afin de remédier à cette situation !
-Si la présence de Marilyn Monroe joue un rôle important dans l'attrait de Certains l'aiment chaud, elle constitua un véritable casse-tête lors du tournage : elle n'arrivait en effet que très difficilement à retenir ses répliques. Dans certains cas, il lui fallut jusqu'à 59 prises ! Billy Wilder se résigna donc à employer les grands moyens : selon les cas, il ecrivit la réplique sur une ardoise tenue hors du champs de la caméra, où sur un papier collé à un endroit discret du décor...
A ce sujet, Jack Lemmon aurait même confié : Je me réveille en nage au beau milieu de la nuit, après avoir rêvé qu'on en est à la cinquante-cinquième prise, que Marilyn vient enfin de passer sa réplique et que j'ai bafouillé...
-Marilyn Monroe voulait que le film soit en couleur, mais Billy Wilder réussit à la convaincre de tourner en noir et blanc, des test ayant révélé que le maquillage porté par Tony Curtis et Jack Lemmon rendait leur visage légèrement verdâtre.
-Une remarque que Tony Curtis aurait faite en aparté lors du visionnement de rushes a fait le tour du monde. Exaspéré par les retards incessants de Marilyn Monroe ainsi que son manque de sûreté dans le travail et les nombreuses prises à effectuer, Curtis aurait commenté qu'« embrasser Marilyn Monroe, c’était comme embrasser Hitler. » Propos formellement démentis par l’intéressé, à plusieurs reprises, notamment dans un reportage sur le film tourné en 2001 pour les besoins de sa sortie DVD.
Sources : FilmdeCulte , Allociné , Wikipédia