Chapitre III - ...et d'autres qui s'en inspirent.
Impossible de parler du lien entre les films et les jeux vidéo sans évoquer la grande tendance actuelle qui est de porter dans les salles obscures les plus grands succès du jeu vidéo. L'histoire ne date pas d'hier, puisque même Super Mario Bros., le succès de Nintendo de 1985, a eu droit à son adaptation cinématographique. Ici, nous traiterons de 6 films. Trois d'entre eux sont de mauvaises adaptations et de mauvais films, deux d'entre eux sont de mauvaises adaptations mais sont de bons films, et le dernier est une bonne adaptation et un bon film. Si vous n'arrivez pas à assimiler les descriptions aux films eux-mêmes, voici ce qu'on peut en tirer... :
Super Mario Bros. - 1993. Annabel Jankel et Rocky Morton
Il y a beaucoup à dire sur l'adaptation pauvre et minable de Super Mario Bros. au cinéma. Je vais essayer de faire court : l'ambiance du jeu n'est pas respectée, les acteurs jouent comme des pieds et le ridicule atteint dans ce film son paroxysme. Le film fut interdit, lors de sa sortie en salle, aux jeunes enfants, ce qui élimina sûrement la majeure partie de son public présumé, et fit de cette adaptation un échec commercial. L'histoire est la même que dans les jeux, à savoir un grand méchant Bowser (ici appelé King Koopa) qui aura enlevé la tendre Princesse Peach (ici dénommée Daisy). Deux frères plombiers, Mario Mario et Luigi Mario (d'où le Mario Brothers...) sont alors envoyés à sa rescousse. De nombreuses anecdotes entourent ce film : Iggy, le cousin de King Koopa, est aussi le nom d'un des fils de Bowser dans les jeux. On peut également entendre le son caractéristique du 1-UP durant le discours de King Koopa à la police. Comme d'habitude, reporte-toi à la fiche imagée pour quelques anecdotes de plus.

Street Fighter - 1994. Par Steven E. de Souza
Sorti dans les salles obscures le 23 Décembre 1994, le film de Steven E. de Souza n'a rien d'un cadeau (j'avoue, elle était facile). Considéré par le plus grand nombre comme un pauvre nanar, Street Fighter Le Film est pourtant un film d'action bourré de références. Une bonne dizaine de comics sont ainsi implicitement présentés, et une scène de combat en particulier rend hommage aux premiers films sur Godzilla. Inutile cependant d'essayer de défendre cette bouse infecte qui déshonore du début à la fin l'un des jeux de baton les plus complets de tous les temps. Des acteurs de publicités, un Jean-Claude Van Damme au plus bas de sa forme et des personnages qui n'ont de commun avec leurs homologues vidéoludiques que leur nom, voici une bien piètre adaptation du célèbre jeu de Capcom. Et ce n'est pas la pseudo fin calquée sur celle du jeu vidéo qui nous fera dire le contraire.
Final Fantasy - 2001. Par Hironobu Sakaguchi.
Hironobu Sakaguchi est un homme sage, mais quand il s'agit de Final Fantasy (c'est lui le papa de la série) il devient si enthousiaste que rien ne peut l'arrêter. Son projet de création du premier film en image de synthèse censé représenter des humains de façon réaliste naquit conjointement avec sa licence : Final Fantasy Les Créatures de l'Esprit vint au jour. L'histoire nous place en l'an 2065, sur la planète Terre. Dans ce futur proche, les humains ont deserté les villes à cause de fantômes qui tirent leur énergie des êtres vivants. Le professeur Aki Ross se met en tête de retrouver 8 esprits afin de redonner vie à Gaïa, le coeur de la Terre. Puisqu'il ne rapportait pas l'esprit médiéval et épique des jeux, le film Final Fantasy fut boudé par le public et devint le second plus gros échec au box-office de l'histoire, juste derrière Treasure Planet. Cela cause la mort de Square Pictures (récemment relevé grâce à Advent Children), et provoqua la démission prématurée d'Hironobu Sakaguchi.

Resident Evil - Resident Evil Apocalypse. Par Paul W. S. Anderson
Resident Evil. Lorsqu'elle se reveille dans une luxueuse salle de bain, Alice est assaillit par un commando qui a pour objectif de découvrir ce qui s'est passé dans la Ruche, un laboratoire spécialisé dans le développement de virus. Elle découvrira alors l'affreuse réalité : les chercheurs se sont transformés en zombie, ils ont pénétré dans un enfer duquel ils ne sortiront pas vivants... Resident Evil 2 Apocalypse. La ville a été envahie par les monstres et les autorités, poussée par une sombre compagnie, décident de fermer les portes de la ville. Aidée par Jill Valentine, Alice tentera coute que coute de s'échapper de la ville. Mais une menace rode, et cette menace a un nom : Nemesis. Les deux films ont été des succès commerciaux, et les critiques des journalistes ont été relativement bonnes (bien qu'à mon avis, le premier soit bien meilleur que le second), mais celles des fans ont été terribles. Un comité a exigé que la licence soit retiré des mains de Paul Anderson, et que les bobines des deux films soient brulées. Il est vrai que les films sont loins de respecter l'ambiance sombre et opressante des jeux au profit d'une action rythmée et très (trop ?) hollywoodienne.

Alone in the Dark - 2005. Par Uwe Boll.
Edward Carnby est un détective qui se rend sur l'île de Shadow Island pour enquêter sur le meurtre d'un ami proche. Arrivé sur place, il sera poursuivi par des créatures de l'ombre et devra faire équipe avec un anthropologiste pour espérer survivre. Uwe Boll a déjà à son actif plusieurs adaptations de jeux en film (dont House of the Dead et BloodRayne) vraiment, mais alors vraiment, toutes pourries. Alone in the Dark ne fait pas exception à la règle, et on retrouve avec deséspoir un piètre film, ainsi qu'une mauvaise adaptation. Considéré par son réalisateur comme la suite directe des évenements du dernier Alone in the Dark, le film n'entretient absolument aucun lien avec le jeu, mis à part le nom d'Edward Carnby. Les fans boudaient déjà le film avant sa sortie en salle, et le budget attribué au film n'aura finalement rapporté que 10% de son investissement. Un bide, une bouse, un film d'Uwe Boll quoi.
Silent Hill - 2006. Par Christophe Gans.
Quand on évoque Christophe Gans, on pense irrémédiablement au Pacte des Loups, un film novateur, revendicateur d'un nouveau cinéma qui a autant d'adeptes que de diffamateurs. Il y a six ans, Christophe Gans était un réalisatieur érudit et en quête d'idées. Lorsqu'il découvrit, dès sa sortie, le premier Silent Hill, Gans contacta son producteur, Samuel Hadida, pour lui demander d'obtenir les droits par tous les moyens. Aucune réponse de la part de Konami. La sortie de Silent Hill 2, qui fit littéralement tomber Gans à la renverse, le poussa à insister auprès de son producteur. Malheureusement, il semblait qu'il n'était pas le seul sur l'affaire car Miramax, Paramount, Cruise-Wagner et Sam Raimi voulaient eux aussi acquérir les droits d'adaptation. Konami semblait réticent à l'idée d'adapter son jeu en film, c'est alors que Gans eut une idée de génie Si personne n'a de réponse, le problème n'est pas de demander mais la façon de le faire. Chacun étant au courant que Gans est un gamer chevronné, un journaliste le contacta pour parler de Silent Hill 2 dans un supplément pour la version collector. Résultat : un entretien de près de 40 minutes où Christophe Gans parle du jeu avec une passion incroyable. Il l'a récupéré, sous-titré en japonais, et l'a envoyé à la Silent Hill Team. Deux mois plus tard, il obtenait les droits. L'histoire de Silent Hill est relativement semblable à celle du premier opus, avec toutefois beaucoup de nouveautés et de changement made in Christophe Gans. Comme tout le monde connait l'histoire de Silent Hill, et donc celle du film, il est inutile de s'attarder là-dessus.
