Ma première fois remonte à très longtemps. J'étais jeune et je ne connaissais pas encore les choses de la vie, alors lorsque je l'ai rencontré, ce fut comme si ma vie avait pris un nouveau tournant. Je suis reparti avec, nous sommes restés longtemps dans ma chambre, à se regarder mutuellement, puis je l'ai fait :
J'ai inséré mon tout premier CD de démo dans ma
Playstation toute neuve. Etranges, c'est la moindre des choses que l'on peut dire à propos des sentiments que l'on ressent dans ce moment-là. On prend plaisir, tout d'abord, à s'essayer à des softs à moindre coût, à découvrir ce qui fera peut-être plus tard partie de notre collection. Ensuite, une fois la démo terminée (c'est à dire, communément, après une petite dizaine de minutes), on est pris d'un sentiment de frustration terrible. Parfois, on veut continuer à explorer ce monde que l'on vient d'intégrer, ces personnages auxquels on commençait à s'attacher, et parfois on veut simplement pouvoir contrôler cette voiture un peu plus longtemps. D'autres fois, on s'en tape complètement tellement l'impression qu'on a du jeu via la démo laisse à désirer.
L'Odyssée d'Abe est dans le premier des cas,
Grand Theft Auto anime le second, tant d'autres jeux peuplent le dernier...
De cette époque où je n'achetais des magazines que pour la demo (il fallait quand même casquer 50 francs), il ne me reste que de rares CD, rayés pour la plupart. Je retrouve parfois avec une joie non-dissimulé des vieilleries qui me font énormément de plaisir, et pouvoir rejouer, ne serait-ce que quelques minutes à un jeu d'anthologie, est quelque chose d'inestimable. Je me souviens avoir pu me remettre à
Medievil, le difficile mais efficace
Ninja, ou encore
Legacy of Kain, dont je n'appreciais sans doute pas la valeur du haut de mes 12 ans. Quelques magazines errent également dans un coin du grenier, et je prends plaisir à relire les tous premiers tests de saga prochainement cultes comme
Metal Gear Solid,
un jeu excellent qui repousse les limites du jeu vidéo d'action ou encore Resident Evil, lui même considéré comme
un jeu d'action excellent qui repousse les limites du jeu vidéo. Autant dire que l'originalité faisait déjà défaut dans la presse vidéoludique à cette époque.
Puis, j'ai sensiblement délaissé les magazines de jeu vidéo une fois que j'ai eu accès au net, ne me procurant des exemplaires que lorsque j'avais besoin d'une solution rapidement ou quand le contenu proposait vraiment quelque chose d'exceptionnel. Ainsi, j'ai boycotté les magazines
Nintendo 64, et je suis revenu à la presse lors de l'ère
GameCube, avec l'excellent
Total Cube, dont l'ambiance chaleureuse me plaisait véritablement. Les rédacteurs ont mis la clé sous la porte quelques mois plus tard, laissant le rayon
GameCube de la librairie dans un état proche du néant, présageant malheureusement le futur manque de titre en développement sur la console.
Je me tournais alors vers
Nintendo Le Magazine Officiel, me le procurant pendant plusieurs mois avant de me rendre compte de la débilité du magazine. Aucune nouvelle supplémentaire à ce que l'on trouve sur le net, juste un ressassement rébarbatif des news du mois passé, et le vide total du côté des informations exclusives : le comble pour un magazine officiel ! Le fanboyisme ambiant du magazine, le dénigrement constant des autres consoles (à grand coup de
Xbouse ou
Pléstéchone) eut vite fait de me donner la nausée. Je m'accrochais tant bien que mal, espérant beaucoup de la nouvelle formule, mais rien n'y fit. L'horrible publicité pour le putride site
Puissance-Nintendo m'acheva. Je quittais
Nintendo LMO, et j'avançais aveuglément dans l'océan de nouveaux magazines qui avaient empli l'étalage.
Entre les
PSMagazine, PS2Magazine, Xbox Magazine, GameBoy Advance Magazine, Golden Sun Magazine, Pikachu Magazine, Ennemidulevel6-2dansmarioMagazine (j'exagère à peine...), je ne savais où donner de la tête. Je me suis finalement procuré le dernier numéro de
GamePlay RPG, un magazine que je ne connaissais pas, en même temps que mon exemplaire de
Resident Evil 4 (autant dire que ça ne remonte à pas si longtemps que ça...) et la révélation m'est apparue : Le jeu vidéo est donc véritablement un produit culturel, je ne suis pas le seul à le penser ! J'ai enfin trouvé des gens qui pensent comme moi, et qui transmettent leurs impressions avec une passion qui me fait vibrer à chaque ligne. Je faisais la connaissance d'un personnage inhérent au paysage de la presse actuelle :
Jay. Malheureusement, j'ai le chic pour que les choses qui m'interessent disparaissent peu après. Vous avez deviné :
GamePlay RPG changea de main, et la formule actuelle est vraiment poucave.
Après un détour rapide par
GameFan et
Addict (ce dernier étant absolument HO-RRIBLE O_o), j'apprenais la mise sur rail d'un nouveau magazine qui allait probablement bouleverser mes nuits futures : Background. Pour une fois, un magazine allait (presque) me faire décrocher des livres pour ne m'interesser plus qu'à lui. Histoire de me faire mourir d'attente, on annonçait que Jay serait le rédacteur en chef et capitaine de cette expédition. Il ne restait plus que 4 longs mois à attendre pour le premier numéro, comprenant un dossier d'une vingtaine de pages sur
Prince of Persia. Peu familier avec cette série, je ne salivais pas moins à la lecture du sommaire. Malheureusement, après des problèmes d'impression, le numéro est annulé. L'ombre de ma malchance planerait-elle sur ce magazine ? Finalement non. La production est ajournée mais le premier numéro, changeant pour l'occasion de sommaire, paraitra bien en
Mars 2006.
Dès lors, la presse vidéoludique prend un tout autre sens. Les magazines sans interet, ne présentant qu'une bible de tests plus ou moins objectifs et atrocement rédigés, affublés d'image mal détourées censées manger un maximum de place, à la manière de
JeuxVidéo Magazine qui, comme son nom d'une originalité extrême ne l'indique pas, n'est rien de moins que le plus mauvais magazine de jeux vidéo français, avec une subjectivité à couper au couteau et des tests et reportages dont l'interet, mesuré sur une échelle, se trouve six pieds sous terre. Les magazines sans interet, disais-je donc, deviennent obsolètes face aux travaux de maîtres et de passionnés que sont chacun des numéros de
Background. Le jeu vidéo est un art, un art nouveau, et il convient de l'aider à se sortir de cette image de produit de masse qu'on lui colle trop souvent.
J'ai pu lire que nombreux d'entres vous lisaient ce magazine, et j'en suis très heureux. J'ai pu, moi-même, discuter une fois avec
Jay et le personnage mérite qu'on s'interesse à son oeuvre, que ce soit à travers l'époque
GamePlay RPG où il faisait ses premiers pas, ou avec
Background dans lequel tout son savoir-faire s'exprime de la plus belle des manières qui soit : avec passion. L'équipe de
Background est sur le point de sortir son onzième numéro, dans lequel
Final Fantasy XII sera décortiqué en long, en large et en travers. Autant dire que, même s'il est évident que
FFXII reste en deçà de ce que l'on pouvait attendre de
Square-Enix, ce numéro risque d'être un véritable festival dont je ne peux que vous conseiller de faire partie !
Vous l'aurez compris, cet article n'a pour autre but que de savoir quelles sont vos lectures dans le domaine ludo-numérique, et de savoir pourquoi. Etes-vous plutôt du genre à vous reposer les yeux et le cerveau en lisant
JeuxVidéo Magazine, si tant est qu'il soit possible de le lire, ou à vous triturer les méninges à cause des dossiers torturés de
Background ? Avez-vous des arguments pour me faire ré-apprécier d'autres magazines que celui que je lis actuellement ? Et surtout, que pensez-vous de la presse actuelle ? Est-elle, pour vous, obsolète, surtout face à un Internet en constante expansion ?
J'ai partiellement des réponses à ces questions, mais j'aimerais d'abord vous donner la parole, chose que je n'ai encore que peu faite depuis la création de ce blog.
PS : Encore une fois, désolé pour la longueur de l'article, je sais que je pourrais résumer une large partie des choses énumérées ici, mais j'écris comme me le dictent mes mains. Pardon également pour les éventuelles fautes qui se seront infiltrées à l'intérieur.
Aucun rapport, juste pour le plaisir des yeux. Cliquez pour une version hi-res ! (1.5 Mo)
A l'heure actuelle, je lis Retro game, dont le rythme de parution est malheureusement extrêment irrégulier. Mais le mag est vraiment très intéressant.
Sinon, c'est vrai que question intérêt et profondeur du magazine, c'est pas ça mais vu le prix et que toutes les machines y soient réunis...
Consoles+ et dans une moindre mesure le magazine officiel PlayStaion sont pas trop mal mais face au net, ils tiennent pas la distance, c'est clair.
J'ai adoré ton ôde aux cd de démos. C'est vrai que pour beaucoup d'entre nous, ça nous a permis de découvrir quelques petites perles.
ça m'a rappelé comment j'étais fou de Tombi après l'avoir essayé sur PlayStation, ou encore Spyro, Crash et Tekken.
Bel hommage l'ami.