Cet après-midi, je devais passer mon Code de la route. J'y suis allé, dix minutes avant l'heure de rendez-vous, et j'ai attendu une bonne heure avant qu'on nous fasse rentrer. J'y allais les mains dans les poches, sans vraiment croire en une réussite quelconque : jamais je n'avais fait moins de 7 fautes aux entrainements.
Et j'avais raison. Malgré un espoir dissimulé au moment des résultats, j'ai failli à la tâche. De peu, certes (je n'ai fait que 6 malheureuses fautes...), mais j'ai failli quand même. Je ne vous cache pas que, même si je n'y croyais pas, j'ai été fortement déçu et j'ai maudit tout ce qui me passait par la tête. C'était la faute à la personne devant moi sur laquelle j'ai zyeuté deux ou trois fois, c'était à cause de mon boitier qui ne marchait pas, ou encore parce que l'examinateur avait sûrement une dent contre moi, je l'ai bien vu me rajouter une faute au compteur !
Non, après tout, ce n'était qu'à moi et moi seul auquel il fallait m'en prendre. Je n'ai jamais ouvert le livre qu'on nous donne et j'ai séché une paire d'heures pour aller skater avec mes copains, autant dire que j'ai largement mérité ce qui m'arrive aujourd'hui. A la limite, je pourrais presque être fier de moi ! Six fautes alors que je n'y connais presque rien à ce putain de Code de la Route, c'est un sacré tour de force, hein ? Mouais.
Mais j'y pense, pourquoi n'ai-je jamais vraiment eu envie de me rendre au Code ? Je préférais grandement rester chez moi à ne rien glander, à passer mon temps sur le Net (c'est souvent la même chose) ou à regarder la télé qu'affronter ma triste et pauvre expérience en matière de circulation. Pourquoi donc cette répulsion envers cela ? A cause de la femme maquillée à outrance mais qui ne peut empêcher sa jeunesse de s'en aller quotidiennement ? A cause du moniteur d'auto-école qui sent l'alcool à plein nez ? Non. Tout simplement parce que l'examen du Code de la Route est tout ce qu'il y a de moins ludique au monde.
Je suis le conducteur d'une automobile de catégorie B, et titulaire du permis de conduire depuis plus de 3 ans. Mon véhicule est en bon état, sauf indication contraire. Lorsque je dois doubler une autre automobile, ma vitesse est supérieure à celle du-dit véhicule.
Déjà, on voit qu'un travail incroyable a été fait sur les dialogues et indications. Comment rester insensible devant une telle épuration de la langue française, une maitrise de la grammaire et de la syntaxe pareille ? A côté de cela, les dialogues shakespeariens de
Final Fantasy XII font figure de
J'Aime Lire !
On remarque également une inspiration particulièrement romaine de l'architecture des questions. L'interface graphique, griffée de traits droits et de couleurs bi-chromes dignes d'un Windows 3.11, facilite à peine la compréhension et la navigation dans les menus n'en est que plus fastidieuse. Cependant, la voix chaude et sensuelle de la commentatrice efface la plupart de ces défauts. On tremble lorsqu'elle nous parle de
ligne continue, et on se surprend à s'émouvoir lorsqu'elle mentionne la voie de décélération. De la grande voix-off.
Enfin, il faut souligner la grande réussite de ces tests : le gameplay. J'ai la facheuse habitude de trouver le moindre petit défaut à n'importe quelle maniabilité, prétextant dès la première occasion (et je peux dire que j'utilise à foison cette excuse lors des parties entre amis) que le personnage ne répond pas correctement. Vous l'aurez compris, j'aime la déresponsabilisation, surtout quand ma non-culpabilité ne fait aucun doute ^^ Sur ce point, le petit boitier que l'auto-école nous fournit fonctionne parfaitement, et répond instantanément aux touches que l'on enfonce. En plus de ça, seulement 6 boutons doivent être assimilés, réduisant un maximum les risques de s'emmeler les doigts.
Trêve de plaisanteries, le Code de la Route est une chose que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi ! Être obligé de se rendre dans une salle empestant le renfermé et la sueur de trois jours a cela de peu ragoutant qu'il faut en plus s'y trouver 4 interminables heures par semaine. Vous l'aurez deviné, on s'y fait chier comme un rat mort. Leeees queeestiooooons traiiiiiineeeeent eeeen longueeeeeeur, et on finit presque par s'endormir tellement l'ambiance s'y prête.
Bref, devoir me retaper un mois, voire plus, de séances telles que celles-ci me répugne au plus haut point. Tout cela à cause d'un boitier déféctueux et d'un examinateur comploteux....

M'en fous, j'ai déjà mon permis de toute façon...
Image par GeneratorYushiro.