Je suis actuellement en pleine écriture d'un dossier ayant pour thème
The Legend of Zelda : Twilight Princess.
Oh, je vous vois venir à dix kilomètres :
Encore un test qui va se terminer sur un 19/20, encore les mêmes arguments que l'on entend à chaque fois...
Hé bien, non. Pourquoi un non aussi catégorique ? Tout simplement parce que Zelda TP m'a profondément déçu. Les mécaniques de jeu m'ont déçu, les donjons m'ont déçu, le déroulement de l'histoire m'a déçu... Inutile de faire dans le détail, le nouveau Zelda est un jeu qui m'a réellement attristé. Il n'empêche que c'est un jeu qui m'a tout de même plu. Eclaircissons ces points, je vous vois qui froncez les sourcils d'incompréhension...
J'ai attendu ce Zelda TP depuis son annonce. Grand adepte de la saga, et plus particulièrement entierement confiant envers les choix de Nintendo, je ne fais pas partie de ceux qui ont boudé la série lors de la présentation de The Wind Waker, attendant depuis lors un digne successeur à Ocarina of Time. J'ai, d'ailleurs, un très bon souvenir de cet épisode. Ayant donc reconnu les qualités intrinsèques à TWW comme il le méritait, j'ai attendu ce Twilight Princess comme un fidèle attendant son Messie. Trois ans d'attente, c'est long, surtout quand on nous abreuve continuellement de vidéos épiques présentant Link sur sa monture dans des mises en scène digne des plus mauvais films de Peter Jackson (oui, oui, je parle bien de LOTR).
Un fois la galette enfoncée dans ma Wii et le jeu retiré seulement une fois achevé, je peux dire que j'ai été déçu. J'ai apprécié pleinement le jeu, j'y suis allé franco, sans à-prioris, juste avec un espoir non-dissimulé de jouer au meilleur Zelda de tous les temps. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, et j'ai l'impression amère d'avoir joué à un bon jeu, mais à un Zelda horriblement fade.
Pourquoi donc réaliser un dossier sur ce jeu, dans ce cas ? Simplement pour expliquer aux gens ma vision de ce soft, selon trois parties bien définies : La Mystification, censée présenter comment Nintendo nous a lâchement trompé sur la marchandise, la Démystification, c'est à dire ce qui fait de ce Zelda un bon jeu malgré tout, et enfin l'Analyse, une remise en question du titre à travers sa symbolique diablement poussée et ses références nombreuses. Comme le dossier n'en est qu'à ses premiers balbutiements, et qu'il devrait n'être mis en ligne sur Nintendo Gamers que durant les vacances prochaines (oui, je ne suis pas encore en vacances ^^), voici un petit extrait de la partie Analyse, plus particulièrement à propos de la Symbolique du Miroir dans Zelda TP :
LA SYMBOLIQUE DU MIROIR
Le plus bel exemple de cette dualité entre un Link Crépusculaire et un Link Lumineux est tout simplement un coup de génie de la part de Nintendo : l'absence de Dark Link, ennemi récurrent de la série, comme adversaire à l'intérieur du jeu. Effectivemment, le combat est continu, il se passe à l'intérieur de Link. Dark Link absent ? Pas si sûr... Rendez-vous dans la maison de Link, dans la cave, et faites face au miroir. Allumez puis éteignez votre lanterne et vous voici en face de Dark Link. La symbolique du miroir est ici plus que bien choisie. Celui-là reflète désormais le Link aguerri. Son côté méchant est conditionné dans un cadre, à quatre côtés, qui l'enferme alors que le bon Link est en liberté dans le monde réel. Cependant, un miroir n'est-il pas censé refléter exactement ce qui se trouve en face, y compris les défauts ? Dans cette optique, on peut se demander si le Link de cet épisode n'est en fait qu'un gentil être naïf qui renferme un loup prêt à mordre à l'intérieur ? CQFD. De plus, il est très étrange de constater que, même la lumière éteinte, Link arrive à se voir distinctement dans le miroir ou, tout du moins, ses yeux et son attirail guerrier. On peut alors supposer que Link est un personnage naturellement bon, qui émane une lumière, à la manière d'un dieu ou d'un ange, même lorsqu'il se trouve dans les ténèbres profondes.
Pourtant, la plus belle interprétation de la symbolique du miroir intervient par la suite. Dans Alice au Pays des Merveilles, qui semble définitivement inspirer les concepteurs de Nintendo, le miroir est apparenté à une porte permettant de passer d'un monde à l'autre. Ainsi, en appliquant cela à TP, on se rend compte que les différentes entrées de Link dans le monde du Crépuscule se font par une sorte de porte, et on peut donc se demander si les nombreux passages où Link traverse le Crépuscule ne sont pas de simples introspections, des visites de son lui intérieur.
Pour continuer dans la symbolique du miroir, on peut remarquer également que le Bouclier Miroir est totalement absent des objets du jeu. D'une part, on peut supposer son absence par une volonté des développeurs de renouveler l'attirail du joueur (il est vrai que les mécaniques des objets que l'on trouvait dans les épisodes précédents n'ont pas évoluées d'un poil), mais on peut aussi penser que la symbolique est venue faire son petit boût de chemin jusque dans le sac de Link. Si les développeurs ont décidé de supprimer le Bouclier Miroir des armes de Link, au profit du Bouclier Hylien, c'est tout simplement pour éviter de donner à Link un élément qui pourrait lui faire se poser des questions sur sa réelle appartenance. Pourquoi donc croyez-vous que le seul et unique miroir du jeu se trouve être dans le sous-sol de la maison du héros, à savoir un lieu dans lequel on ne retournera jamais ?
Au fait, juste pour le rappel, le miroir est un des symboles de la déesse Amaterasu dans la mythologie japonaise. On retrouve donc à travers cette symbolique du miroir un clin d'oeil particulièrement beau au jeu Okami, qui met en scène cette déesse des miroirs.