Réalisateur : C. Chaplin
Origine : Etats-Unis
Durée : 85'
Année : 1936
Acteurs : Charles Chaplin, Paulette Goddard, Henry Bergman, Chester Conklin, Allan Garcia
Version : Muet
Synopsis : Charlot est ouvrier d'usine. Rendu malade par les machines et l'automatisme, il abandonne son poste pour finir à l'hôpital. À sa guérison, il est renvoyé à la fois par l'usine et par la société. Il recueille une jeune fille dans la misère et vit d'expédients. Veilleur de nuit dans un grand magasin cambriolé, il est emprisonné. La jeune fille est embauchée comme danseuse dans un cabaret. Quand Charlot sort de prison, elle le fait engager comme serveur. La défaillance d'un chanteur lui vaut d'improviser un numéro, et c'est un triomphe. Mais les policiers découvrent la jeune fille, qu'ils recherchaient pour vagabondage. Charlot et elle doivent à nouveau prendre la fuite...
En +
Un combat contre les machines dans un contexte particulier
En 1931, Charles Chaplin est vivement préoccupé par les problèmes sociaux et économiques de son époque. En effet, la crise de 1929 aux Etats-Unis fait augmenter considérablement le nombre de chomeurs, et coincide avec le développement de la mécanisation industrielle. La même année, il déclare à un journaliste Le chômage, voilà la question essentielle. Les machines devraient faire le bien de l'humanité, au lieu de lui apporter tragédie et chômage.
Dernière apparition de Charlot
Le personnage de Charlot, qui avait apporté la gloire à Charles Chaplin, fait dans Les Temps modernes sa dernière apparition. Une dernière rencontre unie cependant Chaplin à son mythe. En 1971, il est fait commandeur de la Légion d'honneur à la remise des prix du festival de Cannes. Pour saluer l'assistance, Chaplin adopte une dernière fois la démarche burlesque du personnage qui l'a fait universellement connaître.
Analyse
Le cinéma est devenu parlant mais Chaplin décide de ne pas emboîter le pas. Un premier indice pour indiquer que Chaplin est en désaccord avec les temps modernes du cinéma. Ses « temps modernes » resteront muets malgré quelques bruits de voix et une chanson interprétée par Charlie Chaplin lui-même. Il continue d'explorer sa vision sociale en attaquant de plein fouet le machinisme industriel, véritable fléau des temps modernes. Un cri de révolte de Chaplin contre le capitalisme à outrance en forme de satire sociale car le metteur en scène n'oublie pas de rester clown.
Les premiers mots du films nous plongent immédiatement dans un univers d'ironie flagrante et de critique agressive: « la grandeur de l'industrie, la beauté de la libre entreprise. L'humanité à la poursuite du bonheur. ». La première image nous donne le même sentiment : les hommes sont comparés à des moutons ; tous vont dans le même sens, aucun ne sort du rang. L’usine emploie des ouvriers dociles, peu revendicatifs qui acceptent facilement ces conditions de travail. Charlie Chaplin fait office du mouton noir, il se révolte contre « son temps ».
En Amérique, une nouvelle forme d’oppression est née. Dans la société capitaliste, le moteur de l’oppression, c’est la poursuite du bien être matériel chez les exploités et la recherche de la toute puissance chez les exploiteurs. Nous pouvons remarquer que dans ce film les « faibles » sont filmés en plongée et les « puissants » en contre-plongée.
Charlie Chaplin refuse que l'homme soit asservi à la machine et au rendement. Il critique les chefs d’entreprise qui veulent toujours plus de rendement. A cette époque, c’est le travail à la chaîne, selon les méthodes de Taylor, qui prime dans les usines. Les ouvriers ne sont pas qualifiés mais spécialisés pour une seule tâche (par exemple resserrer les boulons), ils sont donc interchangeables. Le travail spécialisé peut créer un certain surmenage chez les ouvriers, ils deviennent « fous » (à force de faire tout le temps la même chose). L’ouvrier dépend, est au service de la machine (ex : la machine pour manger).
Sources : Wikipédia , allociné , CinéPrisme