Julie Shelley était sortie de l'hôpital Saint Clair. Elle se souvenait du serment. Il fallait qu'elle les retrouve, tous. Ensemble, ils réaliseraient ce qu'ils avaient toujours voulu réussir.
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Bleue et Klaus dormaient encore. Ils se souvenaient du serment. Ils fallaient qu'ils les trouvent, tous. Ensemble, ils réaliseraient ce que Lucien avaient toujours voulu réussir.
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Nul n'est ici pour juger la vie. Il y a des périodes où cette envie de surnaturel se fait encore davantage ressentir, où travestir la réalité devient un besoin. Et cet incessant moulin devient insupportable: un jour on espère comme des fous d'optimistes ignorants, un jour plus rien ne tient à vous. Nous sommes condamnés à être seul. La seule parodie de pansement que vous avez osé appeler remède, ce fut l'amour. Il était la seule drogue à vous offrir un semblant de chaleur. A croire que nous sommes des animaux. Nous sommes des animaux. Un joli troupeau d'abrutis qui croit combler le trou de son âme dans des étreintes de désespérés, des désespérés qui cherche à tâtons dans l'obscurité la même chose que tous: combler ce vide, remplir ce trou noir, qu'on nous a, doucement cruellement, donné pour fêter notre arrivée dans le monde.
Six milliards de gens autour de nous et pas un capable de m'offrir enfin la sensation d'être deux...
Et le comble du comble, ce sont ces puristes, salissant le nom de romantisme, qui pensent qu'on ne peut aimer qu'une seule personne, qui n'aime elle-aussi que vous. Encore une fois, le monde nous offre toute sa diversité avec ses six milliards d'habitants, comment n'en aimer qu'un seul d'entre eux? Peut-être en étant résigné à subir la vie avec ses contraintes, en oubliant les idéaux de la jeunesse exigeante. Ceux de l'Antigone de Jean Anouilh, figure de transgression qui berçait Bleue depuis son enfance.
Tous ces Oedipes, ces jaloux, ces «tu es à moi», sont moins la marque d'un amour passionnel qu'un signe de désintérêt complet pour la vie et ses richesses. Ne sont heureux et épicuriens que ceux qui aiment chacun, chacun d'une autre façon, chacun différemment.
Sachez que la douce normalité est une des rares choses que jamais je n'ai voulu connaître.
En fait, les livres m'ont enseigné ce qu'était la vie
ormale avant que je ne la découvre, me voilà blasée avant l'heure et à présent, je suis prête à tout pour trouver d'autres moyens d'être libre. D'autre moyen de profiter, d'autres moyen d'être que celui d'exister et de se conformer aux lois morales que nous inflige notre petit esprit bien fermé. Je n'ai ni envie d'un travail dignement rémunéré, ni de gosses qui passeront la vie à se pervertir de plus en plus, ni d'attendre les week-end comme des croyants qui attendent le Paradis.
Et je suis si seule et tout ce que je dis n'est que cliché... Je me suis occupée depuis ma naissance à faire un passage entre vie insignifiante, mort puis oubli de toute l'humanité. =>(trouver une phrase mieux)
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posted the 12/27/2006 at 06:54 PM by
asukaaa