Incontestable leader du marché depuis le lancement de sa PlayStation en 1995, Sony a suscité pour beaucoup le renouveau du Jeu Vidéo, alors que le média en quetsion était en pleine expansion... Mais c'est avec mégalomanie que le géant a imposé sa communication (aussi scandaleuse soit-elle) au grand public, abassourdi par tant de promesses, pas toujours tenues pour certains. Ceci dit, ils sont évidemment les seuls à avoir cette recette si particulière pour faire monter la sauce (et donc la curiosité, engendrant l'envie) autour d'une de leurs nouvelles bécanes, tout en conservant les exclus signées il y a longtemps. Une chose est sûre : si Nintendo était le mot désignant pour les mères le jeu électronique de leurs enfants jusqu'au milieu des années 90, PlayStation l'a vite remplacé, preuve de l'impact médiatique du fabricant japonais, assez puissant pour faire rentrer de nouveaux mœurs... Sony ou Nintendo, ils sont tous les deux, à leur manière, les inévitables précurseurs du domaine. mais s'il y'en a bien un qui a su démocratiser le Jeu Vidéo, c'est bien Sony. Récit des consoles et de la politique nivelée par le bas...

Alors que la MegaDrive de Sega commence à s'essoufler et que la très attendue Nintendo 64 s'apprête à sortir, un nouvel outsider lance à la mi-95 au Japon la PlayStation, une console facile d'utilisation, et capable d'afficher de la vraie 3D polygonée, encore mieux que ce que ne faisait la MegaDrive. Si les premiers jeux se ressemblent beaucoup - et que le pari ne semble qu'à moitié gagné, preuve qu'il y avait déjà des traces d'une communication plus que douteuse auprès du public non-connaisseur, la PS commence à en imposer avec des jeux aussi beaux que Tekken 3, Final Fantasy VII ou encore le très charismatique Gran Turismo. Sega préfère alors tourner le dos au marché actuel pour se consacrer à un nouveau projet, et laisse donc la place à Nintendo et Sony pour se disputer la viande froide. La N64, malgré ses licenses inimitables made in Nintendo, commence à décevoir, alors que la console est censée être quasiment 2x plus puissante que la PS. La faute : le support choisi par Nintendo (qui a préféré rester à la cartouche), dont la contenance maximale était très loin du support optique de la Play. Bref Sony parvient non seulement à rallier à sa cause le grand public, mais aussi un grand nombre de fans, qui commenceront à avoir des frissons lorsqu'ils apprendront le lancement de la PlayStation 2 fin 99...

Nintendo s'attelant à son nouveau projet (ainsi qu'un nouvel outsider, dont la rumeur veut qu'il soit lancé par un géant américain...), Sony décide de frapper un grand coup en sortant sa machine next gen 2 ans à l'avance, en assurant qu'elle suivra de très prêt sa concurrence en therme de puissance technique... une promesse comme une autre... Sony parvient même à faire une pierre/deux coups, en enterrant médiatiquement la pauvre Dreamcast, console presque morte née (et quel dommage, franchement !), mais qui reste encore vivante dans bon nombre de gamers. C'est donc avec la suite des licenses fortes (Gran Turismo, Tekken, FF, etc.), mais aussi l'arrivée de nouvelles bombes (avec en vrac Devil May Cry, Jak & Daxter, God of War par la suite, j'en oublie au taquet mais vous savez comme moi la ludothèque ^^ !) que la PS2 s'imposera définitivement comme LA console par excellence de 2000 jusqu'en 2003, le temps que ses concurrentes lui fassent réellement de l'ombre. Mais de toute manière, l'écart des ventes étant tellement colossal que ni Nintendo, ni la Xbox de Microsoft, ne pourront la rattraper, faisant de la PS2 la console la plus vendue de tous les temps... C'est en sa fin de vie que la politique verreuse du groupe se met réellement en marche...

E³ 2005, Nintendo a définitivement laissé tomber la GameCube pour se consacrer à la Revolution, et Microsoft gâche complètement son entrée en matière next gen avec une annonce une semaine avant le show, sur MTV avec un spectacle d'un puritanisme à gerber (et Dieu sait que j'aime les Xbox !). De quoi laisser une grande porte ouverte à Sony, qui n'hésite pas à présenter sa console comme la plus puissante jamais conçue, pas comme la «Xbox 1.5» (Ken Kutaragi, PDG de Sony section PlayStation, le plus gros blaireaux du monde marketing vidéoludique, désolé...). D'ores et déjà, la guerre est lancée et pas de la plus belle des façons, avec des vidéos en CG soi-disantes en temps réel, de quoi faire péter un câble à beaucoup de personnes comme moi (entendre les crédules parler de KillZone PS3 enterrant tout ce que pourra faire la 360... désolant...) ! La preuve en images que même si Sony sont carrément détestables dans leur démarche, leur politique de communication vis-à-vis du très large public est tout bonnement géniale : l'explication, c'est que même s'il paraît évident que la PS3 ne sera jamais en mesure de proposer les jeux présentés en vidéo au salon, dans la tête du consommateur, la PS3 supplante déjà la 360 en therme de rendu (archi-faux, encore pardon !), comme une sorte d'implant dans le cerveau... la clé de cette machination, aussi emmerdante pour la concurrence que merveilleuse lorsqu'elle est analyée avec recul, notamment lorsqu'on se rend compte que tout est calculé... Sony est bel et bien le roi du bla-bla, et est, comme précité, le seul à pouvoir faire monter l'envie, l'engouement autour d'un de leurs nouveaux produits.

Entre politique d'enc#lade, et génie médiatique, Sony domine le marché non seulement avec talent, mais aussi avec un style plus que douteux... chacun son opinion, je rappelle que cette analyse est subjective ! Merci pour la lecture, n'hésitez pas à balancer vos opinions si vous vous sentez inspirer ! Les prochains, dans l'ordre : Microsoft, Nintendo et le marché des portables.