PARIS (Reuters) - Le ministre de l´Intérieur Nicolas Sarkozy a justifié, au nom de la sécurité, le retrait du badge d´accès de plusieurs dizaines de bagagistes musulmans des aéroports parisiens de Roissy et Orly.
Il y a 43 personnes à qui nous avons retiré l´habilitation. Il n´y avait là aucun délit de sale gueule. Il y avait des éléments précis qui nous amenaient à leur interdire l´entrée sur la surface d´un aéroport, a-t-il dit samedi lors d´un débat, dans le cadre de la XVe édition de la Cité de la Réussite à la Sorbonne.
Toutes les personnes qui travaillent sur les pistes dans les aéroports doivent être habilitées, c´est un problème de sécurité dont j´ai la responsabilité, a-t-il rappelé.
Nicolas Sarkozy a souligné qu´il était de son devoir de veiller à ce que les personnes qui ont accès aux pistes de décollage et d´atterrissage
´aient ni de près ni de loin de liens avec des organisations radicales.
Quatre des bagagistes concernés ont saisi jeudi le tribunal administratif de Pontoise. Une plainte pour discrimination a été déposée auprès du procureur de la République de Bobigny au nom de la CFDT.
Si ces gens pensent, et c´est leur droit, qu´on a été trop loin et qu´ils sont victimes de discrimination, qu´ils fassent valoir leurs droits devant les tribunaux, a déclaré le ministre de l´Intérieur et président de l´UMP.
Moi je ne peux pas accepter que des gens qui ont une pratique radicale travaillent sur une plate-forme aéroportuaire, a-t-il insisté. Je préfère qu´on ait le risque d´un contentieux devant un tribunal parce qu´on a été trop sévère pour une habilitation plutôt qu´on se retrouve avec un drame parce qu´on n´a pas été assez sévère. Tous les pays au monde font cela.
Le sous-préfet chargé de la zone aéroportuaire de Roissy, Jacques Lebrot, a estimé que les personnes concernées par la mesure menaçaient la sûreté d´une zone réservée qui s´étend sur 2.500 hectares.
La décision de retirer leur habilitation a été prise, a-t-il expliqué, après une enquête de l´Unité centrale de lutte antiterroriste (Uclat) qui a duré plusieurs mois et a conclu que ces personnes présentaient un risque de vulnérabilité ou de dangerosité pour la zone.
Le risque terroriste est très important en France (...) Pour nous, quelqu´un qui va passer des vacances plusieurs fois au Pakistan, cela nous pose des questions, a dit Jacques Lebrot, selon qui plusieurs bagagistes ont séjourné dans des camps d´entraînement.
Nicolas Sarkozy a rappelé samedi qu´il avait fait fermer sept lieux de culte islamistes clandestins et légaux à Roissy et Orly et qu´il avait fait expulser, depuis le début de l´année, 18 imams qui tenaient des propos (...) parfaitement incompatibles avec les valeurs de la République.

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publié le 21/10/2006 à 15:22 par
frigo002