Après une victoire convaincante face à Sedan, Paris a livré une prestation sans éclat chez le Rapid Bucarest (0-0), jeudi. Si les Parisiens n'ont pas réalisé une mauvaise opération comptable en Roumanie, ils n'ont pas pu confirmer leur retour en forme pour autant.
Guy Lacombe cultive l'art du paradoxe. Lors du dernier match du PSG face à Sedan, l'entraîneur parisien n'avait pas hésité à aligner trois attaquants en deuxième période alors que son équipe était réduite à dix joueurs. Sa stratégie ambitieuse avait trouvé une récompense aussi éclatante qu'improbable, puisque ses hommes avaient inscrit trois buts après la pause pour s'imposer 4-2, dans ce qui constitue le match référence du club de la capitale cette saison à domicile. On aurait pu croire qu'il allait reconduire ce schéma convaincant face au Rapid Bucarest, dans la mesure où sa formation a besoin d'enchaîner les bonnes performances après un début d'exercice mitigé. Mais l'ancien technicien de Sochaux avait décidé de tout changer.
Avec neuf joueurs à vocation défensive au coup d'envoi de la rencontre, dont trois défenseurs de formation (Rozhenal, Paulo Cesar et Armand) alignés au milieu du terrain, Lacombe pouvait difficilement faire une équipe plus défensive que celle qui a joué en Roumanie. Pour un résultat logique. Incapables de se montrer dangereux, à part sur une tête d'Amara Diané en première période, les Parisiens ont subi la domination du Rapid lors d'une rencontre insipide, achevée sur un score nul et vierge.
On l'aurait payé cher
L'entraîneur du PSG se défend cependant d'avoir adopté une stratégie trop frileuse, même s'il avoue que son équipe n'était pas venue en Roumanie pour faire le jeu. On a fait en sorte que le Rapid n'ait pas d'occasions. Si on avait joué de façon aventureuse, on l'aurait payé cher. Mon système manquait-il d'ambition ? Certes, il y avait neuf joueurs défensifs mais ceux-ci peuvent très bien attaquer. J'avais quand même mis deux attaquants pour perturber le Rapid. Mais on n'a pas assez sorti le ballon pour que Diané puisse percuter, a-t-il reconnu à l'issue de la rencontre. Un constat d'échec sur le plan offensif pour Lacombe, qui espérait certainement subir le jeu avant de placer un contre en fin de match.
Ce résultat n'est pas forcément une mauvaise opération pour le PSG cependant. Avant tout parce qu'un match nul à l'extérieur est toujours bon à prendre en Coupe d'Europe. Si Paris avait tout intérêt à entamer sa campagne de poules par une victoire, afin de se donner une marge de manoeuvre en cas de déconvenue dans la suite de son tableau de marche, il débutera cependant sa prochaine rencontre face à l'Hapoël Tel-Aviv avec moins de pression que s'il avait concédé une défaite en Roumanie.
Mais, si le bilan comptable n'est pas négatif, l'avenir du PSG reste quand même très incertain sur le plan du jeu. Sous pression après le licenciement de Vikash Dhorasoo, Lacombe sait que son crédit est limité dans la capitale. C'est peut-être ce qui l'a poussé a adopté une tactique aussi défensive sur le terrain du Rapid Bucarest. Reste à savoir l'impact de ce choix sur des joueurs dont le début de saison a été mouvementé, et qui commençaient juste à reprendre confiance après leur belle performance à Sedan. Un succès en Roumanie aurait certainement gonflé un peu plus le moral des Parisiens. Ce match sans éclat les laisse dans une incertitude relative, avec un déplacement délicat à Auxerre en perspective.
Eurosport - Vincent Brégevin - 20/10/2006 11:28