A Epinay, des témoins accréditent la thèse du guet-apens contre la police
14/10 15:31
Ca avait l´air organisé, ils attendaient la police: des habitantes de la cité d´Orgemont à Epinay-sur-Seine (Seine-saint-Denis), théâtre de violents incidents entre jeunes et policiers dans la nuit de vendredi à samedi, accréditent la thèse d´un guet-apens.
Selon la Direction générale de la police nationale (DGPN), trois policiers de la BAC (brigade anti-criminalité) ont été agressés, et l´un d´entre eux blessé au visage, par 30 à 50 jeunes dans la nuit de vendredi à samedi à Epinay-sur-Seine, après avoir été appelés pour un vol à la roulotte.
Samedi matin, trois habitantes ont livré leur version à l´AFP, au pied de la barre d´immeubles devant laquelle se seraient produits les incidents, dans cette cité plutôt bien entretenue et verdoyante.
Il était environ 23H00 vendredi lorsque Myriam, 53 ans, mère de famille habitant rue de Strasbourg a entendu du bruit.
Cette femme qui, comme les autres, ne souhaite pas donner son nom, s´est penchée à la fenêtre du deuxième étage.
J´ai vu des policiers (dans une voiture siglée, ndr) et des jeunes cagoulés, dit-elle, avant d´expliquer qu´elle a vu des jeunes
epousser la voiture pour l´empêcher d´avancer.
La scène n´a sans doute duré que quelques minutes. Elle a entendu des coups de feu, une scène terrifiante, selon elle, et a immédiatement composé le 17, pour police-secours.
Ce n´est pas la première fois qu´il y a des échauffourées ici, mais c´est la première fois que j´entends des coups de feu, insiste-t-elle, inquiète.
Au pied de l´immeuble devant lequel se seraient déroulés les incidents, une autre femme, âgée de 34 ans, confirme ses propos avec encore plus de détails.
Elle aussi était à sa fenêtre lorsque les violences ont éclaté.
Ca avait l´air organisé, il y avait 30 à 40 jeunes cagoulés qui attendaient la police.
Il a dû se passer quelque chose dans les jours précédents entre policiers et jeunes car cette cité est plutôt calme, poursuit la menue jeune femme.
Les jeunes étaient plus ou moins cachés derrière les arbres du parc (situé face à la barre d´immeubles, ndr) puis sont venus vers les policiers rue de Strasbourg, enserrant la voiture de police à l´avant et à l´arrière.
Ensuite ils ont jeté des pierres. Ca fait vraiment peur, on espère que cela ne va pas recommencer (...) j´ai vu un policier à terre en sang.
Une troisième femme, mère de quatre enfants et qui dit habiter cette cité depuis 20 ans, raconte aussi avoir vu des policiers et des jeunes cagoulés. Ces derniers, selon elle, ransportaient des grands sacs de sport contenant des pierres et se dirigeaient vers la voiture de police, sans doute très proche de l´endroit où était garée sa propre voiture.
J´ai eu très peur lorsque j´ai entendu les coups de feu, dit-elle, en expliquant qu´elle s´est ensuite éloignée de la fenêtre du 4e étage où elle habite pour s´occuper de la plus petite de ses filles, qui était errorisée.
Le matin elle a retrouvé sa Renault Espace les vitres brisées.
La jeune femme de 34 ans, elle, assure qu´elle n´a reconnu aucun des agresseurs, car ils étaient cagoulés. Puis elle ajoute: de toutes façons, même si j´en avais reconnu je ne le dirais pas, car ici on a tous peur des représailles.

tags :
posted the 10/14/2006 at 04:24 PM by
frigo002