En 1881, au Nouveau-Mexique, dans le repaire de Fort Sumner, Pat Garrett retrouve Billy, son ancien compagnon de route, et lui annonce qu’il est devenu shérif. Pat lui recommande alors de quitter les environs, sinon il sera dans l’obligation de l’éliminer. Billy ignore son conseil. Commence alors une poursuite impitoyable entre le policier et le jeune hors-la-loi.
Entre les Chiens de Paille et Pat Garrett, Sam Peckinpah connu son plus grand succés commercial : Guet-Apens est l'un des succès de l'année aux Etats-Unis. Pourtant, jugé comme l'un de ses meilleurs films, Guet-Apens est une oeuvre mineure. Malgré un générique typiquement Peckinpah et des fusillades toujours aussi incroyable, rien ne ressort du couple Steve MacQueen/Ali MacGraw. Les personnages ont beau être purement Peckinpah dans leur physique que psychologiquement vide d'intérêt. Le scénario est remanié par Walter Hill ammenant une fin optimiste (quasimment jamais dans un Peckinpah !) tout en oubliant l'essentiel du bouquin et de l'esprit du réalisateur. Bref un succès mais pas artistique.
Après ces déboires, Peckinpah revient pour une dernière fois au Western et il aura encore des problèmes avec la production qui est cette fois-ci, la MGM. On lui impose un acteur de 37 ans (Kris Kristofferson) pour jouer Billy the Kid alors qu'à l'origine le personnage ne fait que dans la vingtaine. Puis époque peace and love oblige, la production impose Bob Dylan, l'un des plus grands chanteurs américains sur Terre.
Malgré ses soucis, les acteurs non désirés par le réalisateur se révèlent excellent dans leur rôle tous les deux. Mais la vrai star du film se révèle James Coburn, tout simplement fabuleux dans le rôle de Pat Garrett, prêt à tout pour retrouver et tuer son meilleur ami du temps où il était lui aussi Hors la loi.
Si on suit la filmographie de Bloody Sam, on pourrait croire que se Pat Garrett ne serait que plus brutal que ces derniers (qui sont La Horde Sauvage avec le Chaos et Les Chiens de Paille avec la Bestialité) or cela n'est pas le cas. Le film a beau être d'une grande violence, Peckinpah nous surprend par sa sensibilité que l'on savait jusqu'à présent quasi inexistante. Car Oui, Pat Garrett et Billy the Kid est un film onirique et poétique, l'un des plus beau Requiem qui existe et le meilleur western crépusculaire ... après Impitoyable de Clint Eastwood.
Le film commence d'ailleurs d'une façon culottée puisqu'il sagit de la mort de Pat Garrett. Le Montage utilise deux scènes se produisant à deux époques différentes. Le but est de montrer Billy tirer sur Pat Garrett alors que celui-ci est déjà mort avant la mort de Pat. Une fatalité est montrée à l'écran et tout avance dans ce sens là durant le film. Un vieux shériff se prend une balle durant une fusillade, sa mort est inéductable. Il arrête de se battre et s'éloigne du massacre. Il continue d'avancer vers le crépuscule, la main sur son ventre en sang. Il s'arrête et regarde sa femme, qui fut si impitoyable durant la fusillade, pleurer. Tout cette scène se déroule sur la musique splendide composée par Bob Dylan himself. Une des plus belles séquences cinématographiques qui m'étaient données de voir, tout simplement.
Charcuté au montage à sa sortie, Pat Garrett et Billy the Kid n'a pas eu le succès escompté alors qui le méritait bien plus que Guet-Apens. Un nouveau montage apparue enfin en 1988, il sagit de la version Turner. Un autre montage vu le jour en 2005, qu'il n'est possible de voir que sur l'excellent DVD collector de Warner. Pourtant la version Turner reste la meilleure et possède la vision la plus proche de Sam Peckinpah.