N'ayant pas grand chose à dire sur le monde des consoles, du moins jusqu'à jeudi et les conférences nintendo, j'ai decidé de poster ici mes textes

ba ouais, faut bien s'occuper...
On commence par le dernier... en date, écrit hier... Malade
Malade…
Jour 1
- Mamaaaaan
- Qu’y a-t-il mon cœur ?
- Jme sens pas bien…
Un matin comme les autres, un matin de septembre… Sophie se prépare pour une dure journée de labeur, la pauvre, elle s’occupe seule de ses deux enfants… enfin du petit surtout, Dylan, 9 ans, brun, cheveux mi long, visage d’ange, sourire qui accompagnerait n’importe quel homme sensible dans un autre monde… le grand lui, math comme disent ses potes, Mathieu, il se débrouille, il a 17 ans, il est grand. Elle est seule car son marie a disparu… enfin c’est ce qu’elle raconte à ses enfants… en fait il est parti, avec une autre… le petit gobe son mensonge, mais pas le grand… il aimerait retrouver son père… pour l’embrasser ou le frapper… qui sait…
- Mamaaaaaaaan
- Qu’est ce qu’il y a Dylan ? Dépêche toi de te préparer, tu vas être en retard… la première semaine, ça serait gênant quand même….
Dylan vient de rentrer en cm1… cour moyen… le petit n’aime pas cette appellation… « Je ne suis pas moyen, je suis doué ! Je travaille tout les soirs » il faut dire, il s’ennuie en cours… trop facile… alors il bosse… il ne sait faire que ça. Le grand entre en terminale… c’est de son age dit en plaisantant sa mère… Enfin Mathieu fait l’homme à la maison, c’est dur pour elle de voir son fils grandir… Depuis le départ de son mari, il y a tout juste 9 ans… Le jour de la naissance de Dylan, Math n’est plus le même… du tout. Comme si il avait brusquement grandi, comme si il avait compris.
- Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan
- Ecoute, ne fait pas ta chochote, faut aller en cours maintenant, tes copains vont se foutre de toi si tu fais semblant d’être malade…
- On dit pas « foutre » à son fils… et je suis vraiment malade
Dylan est très à cheval sur l’éducation… plus que sa mère… son rêve ? Être un fils modèle… mais vu certaines conneries qu’il fait, c’est loin d’être gagné
- Maman…
- Plus tard…
Jour 3
- Madame Manouche ?
- Oui ?
- C’est l’infirmière de l’école… c’est à propos de votre fils…
- Il lui est arrivé quelque chose ?
- Il est tombé dans les pommes…
Si seulement les mères écoutaient un peu plus leurs enfants… puisqu’il le disait qu’il ne se sentait pas bien…
- Maman ?
- Oui ?
- On va ou ?
- On va à Trousseau…
Trousseau, l’hôpital des enfants… beaucoup y rentrent… beaucoup y sortent… d’autres y restent. Trousseau… ce nom devrait faire peur, les enfants y sont pourtant, pour la plupart, complètement étranger…
- C’est quoi Trousseau ? Tu as perdu tes clés ?
- Non.
Sèche est la réponse, grand est l’amour… y a-t-il une relation de cause à effet ? Dieu soit loué non…
- Voila docteur, je ne sais pas, c’est à propos de mon fils, il se sent mal… au début je croyais que ce n’était que du cirque pour ne pas allez à l’école, mais ça a duré tout le début de la semaine, et aujourd’hui, il a fait un malaise…
- Il a des allergies ?
- Oui pollen… mais en septembre docteur…
C’est la première fois que Dylan se retrouve dans un hôpital… il n’aime pas trop ça, d’habitude, il va chez le pédiatre… il déteste la pédiatre, et ses vilaines piqûres… c’est pour son bien dit sa mère… un jour, il prendra un stylo plume et le plantera dans le bras de son frère… « pour son bien »… non, il ne le fera pas bien sur… trop peur des représailles.
- Déshabille toi mon petit s’il te plait.
- Non !
- Comment ça non ?
- Ma mère m’a dit de ne pas écouter les messieurs que je ne connais pas bien… et surtout pas de me mettre tout nu…
- Excusez le docteur… il est pudique pour son age… je n’ai même pas le droit de lui faire prendre son bain et c’est son grand frère qui s’en charge… Dylan, ça suffit maintenant, et obéis au monsieur.
Dylan est dans la moyenne de son age… ni grand ni petit, juste mignon… ou beau comme dirait la voisine. Pourtant, il déteste se mettre nu devant les autres… à la piscine c’est l’horreur… le seul devant qui il accepte, c’est son frère…
Flashback : Jour -380
Eté, Dylan a tout juste 8 ans…
- Jveux être seul dans la salle de bain !
- Mais enfin, tu me fais quoi la ?
- Laissez moi !
Dylan s’enferme dans la salle de bain, il pleure… Pourquoi ils le regardent, il est normal… il veut être seul, seul avec lui-même… la salle de bain, c’est le seul moment ou il peut se regarder, voir qui il est, comment il est… il n’est pas question qu’on lui pique ça…
- Ouvre Dylan, ordre de ton frère !
- NON
- Allez… chuis fait comme toi, laisse moi rentrer…
- Non… jveux pas, laisse moi…
- Je défonce la porte…
Habituellement, c’est une menace… et ça vaut ce que ça vaut… mais quand on a le sang bouillant comme Mathieu, on ne fait même pas attention à tout ces principes la…
- Putain la porte !
- Oups… jvais me faire tuer la… bon, ba voila, jte vois, ça change quoi ?
Ca change rien, rien de rien… s’en suivit une très longue conversation entre les deux garçons… une conversation de confiance que l’on ne peut avoir qu’avec son frère… son frère lui avait montré, que lui aussi était pareil… oh, un peu plus poilu, mais bon… pas de quoi casser une porte… ni s’enfermer dans la salle de bain pour pleurer pour rien… ouais, Mathieu avait le droit de le voir, lui et lui seul… pourquoi ? Dylan n’avait même pas encore saisi que cela s’appelait la confiance…
Jour 3, suite
- Allons mon garçon, déshabille toi maintenant…
Dylan n’avait pas le choix… quelle merde… trouver quelque chose… vite…
- Je suis pas malade, j’ai menti !
Pour mentir, ça il mentait… il ne s’était jamais senti aussi mal… mal à la tête, au ventre, crise de délire, baisse de tension… depuis le début de la semaine cela durait… mais il ne pouvait pas l’avouer, pas devant ce mec qui voulait le voir…
- …
- …
- Aie
- Que cela te serve de leçon
Le rendez vous n’avait pas duré plus longtemps, Sophie s’était excusée devant le docteur, platement, puis avait quitté la place avec son fils… la gifle, il ne l’avait pas volé… obliger sa mère à quitter son travail, à aller à Trousseau pour un simple mensonge… Certes, il toussait un peu… un simple rhume des foins pensait elle… mais en fait non… Sophie était rouge de colère, Dylan de honte… Si Mathieu avait vu ça, il aurait fait la blague classique et stupide des deux tomates… mais il n’était pas là, et cela aurait de toute manière énervé sa mère… au dessus des rougeurs, des larmes, celles d’une petit garçon qui avait réellement mal au ventre.
Jour 15
- Madame Manouche, ça ne peut plus durer… c’est le 3ème malaise en 15 jours ! Votre fils à sûrement un problème… vous êtes sur que c’est de la comédie ?
- Oui… c’est lui-même qui l’avoue… que voulez vous que je fasse ?
- Je ne sais pas… vous avez essayé le psychologue ?
Le psychologue… Bien sur… quand la maladie ne vient pas du corps, elle vient de la tête… cela est une très bonne idée, encore faut il savoir l’expliquer à son fils…
- Tu vas allez chez un psychologue…
- Un quoi ?
- Un monsieur qui soigne les problèmes que l’on a dans la tête…
- Mais j’ai pas de problème dans ma tête ?
- Si
Une mère surchargé de travail, avec un petit garçon qui fait semblant d’être malade… ça a du mal à prendre son temps pour expliquez les choses…. Pour un petit garçon, apprendre qu’il a un problème de la bouche de sa propres mère, c’est un réel problème…
Jour 20
- Merci docteur d’avoir accepté ce rendez vous aussi rapidement…
- C’est normal madame Manouche, c’est mon métier… quel est donc le problème de ce petit ?
- Il s’invente des maladies pour ne pas allez en cour…
- Mhhh… je vois… laissez moi seul avec lui je vous pris…
Le couchemar peut commencer… Des tableaux d’un autre siècle, des revues et des livres que l’on croirait encore plus anciens, des meubles qui ont fait la guerre… et un vieux monsieur barbu, avec ses petites lunettes rondes et son halène de tabac froid… vous n’êtes pas dans les années cinquante, juste chez un psychologue… mais il est vrai que la différence entre les deux est bien minime, surtout lorsque l’on a 9 ans, mal au ventre, à la tête, et qu’on ne sait même pas pourquoi on est la, si ce n’est qu’on est malade…
- Raconte moi tout !
Dylan voudrait bien, mais raconter à ce pauvre monsieur qu’il sent mauvais ne doit pas être la meilleure des choses à faire… même à 9 ans on peut comprendre ça, et Dylan décide de s’abstenir… mais que lui dire… qu’il est vraiment malade et qu’il n’a pas voulu l’admettre pour ne pas se montrer devant un monsieur ? Ca serait se dévoiler, et devant ce monsieur, ça serait pire… et en plus, ça le conduirait directement à la case hôpital… non, pas question.
- Et bien, tu as perdu ta langue ?
Une heure de question sans réponse, c’est sur, ça énerve, et les psychologue n’aiment pas perdrent leur temps, surtout lorsqu’ils se rendent compte de l’inefficacité de leur méthode…
- Madame, votre fils n’est pas un malade imaginaire, il a juste des problèmes comportementaux…
- C'est-à-dire ?
- J’ai bien peur qu’il ne soit qu’une forte tête… un prémices à la crise d’adolescence…
- Mais il n’a que neuf ans, vous ne pouvez pas dire ça…
- Je connais bien mon métier… il se moque du monde vous savez, le mieux est de prendre le taureau par les cornes… envoyez le dans un institut spécial, ça le calmera… mieux vaut ça avant qu’il ne dégénère.
Ou avant que le psy ne dégénère… au choix.
Jour 22
- Il est hors de question que tu envoies Dylan la bas… c’est n’importe quoi, il n’a jamais rien fait de mal…
- Il simule la maladie, je n’en peu plus Mathieu… tu dois comprendre que je suis votre mère et que je veux votre bien… je n’en peu plus, c’est trop dur, par trois fois j’ai du quitter mon bureau pour rien… il me met dans des situations impossibles… avec les médecins, avec son école… Tu dois comprendre qu’il n’y a pas d’autre solution… je ne vais pas me mettre à le taper non plus ?
Certes, cogner n’est pas une solution… ouvrir les yeux en serait une…
- Non, il est hors de question, tu peux pas faire ça à mon petit frère…
- C’est déjà décidé, j’ai appelé le centre, ils veulent bien de lui, le temps qu’il faudra… c’est pour son bien…
Vous vous rendez compte du nombre de conneries qu’on peut faire par amour ou pour le bien de quelqu’un ? Dylan lui, continue de pleurer… ce n’est pas qu’au ventre et à la tête qu’il a mal… c’est au cœur…
Jour 44
- Madame Manouche ?
- Il faudrait que vous veniez chercher votre fils au plus vite…
- Qu’est ce qu’il a fait ?
- Rien… on a juste découvert qu’il ne simulait aucune maladie…
- Comment ça ?
- Votre fils est réellement malade…
Notez le temps qu’il a fallu pour s’en rendre compte… 44 jours à partir des premiers symptômes, c’est une bonne moyenne….
Jour 45
- Dylan, il faut absolument que tu ailles chez le médecin !
- Non, je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas… j’ai rien… pas chez lui…
Sophie ne savait plus quoi faire… elle ne comprenait pas… pourquoi cette peur du médecin ? Pourquoi cette maladie ? Et qu’était ce ? Pourquoi n’avait elle pas compris ? Elle voulait pleurer toutes les larmes de son corps, mais pas une ne voulait sortir… pas devant son fils, elle n’était pas prête pour accepter ses erreurs…
- Et si j’allais avec toi ?
- Tu ferais ça Math ?
- Bien sur… j’irais partout avec mon petit frère adoré…
-… D’accort alors…
Il y a de ces miracles que la science ne peut expliquer… la science ne connaît pas encore la fonction mathématique de la relation confiance, et oui, bien des mystères restent entier pour nos amis scientifiques…
Jour 46
- Pourquoi n’êtes vous pas venu avant ?
- C’est grave docteur ?
Ca dépend, quand on est inconscient, rien n’est jamais grave…
- Oui… votre fils a une maladie avancé… il va lui falloir du courage… si vous étiez venu au début des symptômes, ça n’aurait pas causé de problèmes, mais la, nous allons devoir le garder en observation… de toute manière, si ça continue, il ne pourra plus se déplacer par manque de forces…
Certes, Dylan était faible… toujours aussi beau, maigre, élancé, toujours le même sourire… mais faible… son ventre, ses jambes qui ne le soutenaient plus… et lui, nu comme un vers devant toute cette agitation… heureusement, son frère était la et lui tenait la main… ça lui suffisait…
Pour le moment…
Jour 68
Cela faisait plus de 20 jours que Dylan était en observation à l’hôpital… le temps passait lentement de cette manière… son frère et sa mère venaient le voir tout les jours, Dylan sentait qu’il allait mieux…
- Regarde petit frère, tu as reçu une lettre de ta classe… ils te souhaitent un bon rétablissement…
C’est un classique…
Malgré cette présence fraternelle et maternelle, voir même amicale, il manquait quelque chose à Dylan… quelque chose qu’il lui manquait depuis déjà 9 longues années…
Jour 103
- Grand frère ?
- Oui ?
- Tu as retrouvé papa ?
- Maman t’a expliqué qu’il avait disparu…
- Tu mens… je le sais… je le sens… il est la quelque part… tu le cherches… je t’ai déjà entendu plusieurs fois te disputer avec maman à cause de lui… il est ou…
- Je ne sais pas…
- Raconte moi…
- Te raconter quoi ?
- Pourquoi il est parti…
Flashback Jour – plusieurs années… 9 pour être précis…
Mathieu avait 8 ans, il venait d’avoir un petit frère… il était là, il a tout vu…
- Je me casse…
- Quoi ? Mais… et les enfants ? Et Mathieu, et Dylan ?
- Démerde toi
- Tu peux pas faire ça, pas maintenant… Tu peux pas abandonner tes enfants… ta femme…
- Laisse moi… Laisse moi pleurer, Laisse moi partir…
Mathieu ne savait pas… il ne savait pas que son père en aimait une autre, il ne savait pas que son père était lâche, il ne savait pas qu’il avait peur… il ne savait pas…
Que son père n’était pas fait pour être père…
Lui le savait… il savait qu’il était incapable, il savait qu’il ne pouvait pas élever ses enfants, il le savait… il le voyait avec Mathieu, il n’y arrivait pas…Il ne voulait pas… plutôt que de donner un mauvais père à Dylan, autant ne pas lui en donner du tout…
Il a fait les deux.
Jour 227
- Grand frère ?
- Oui ?
- Tu m’aimes ?
- Oui
- Tu m’aimeras toujours ?
- Oui bien sur…
Un baiser sur le front, une main serrée… d’après les médecins, Dylan allait mieux… pourtant, il était toujours dans son lit d’hôpital…
- Tu crois que je vais sortir ?
- Bien sur… et quand tu seras dehors, je t’emmènerais manger une pizza !
- C’est vrai ?
- Promis… bien sur que c’est vrai…
- C’est cool alors…vivement…
Jour 342
- Je l’ai retrouvé…
- C’est vrai ?
- Oui, je lui ai parlé, je l’ai vu…
- Il pourra venir me voir ?
- J’espère… il a peur, peur que tu ne le juges, peur de te décevoir, peur de te mettre en colère…
- Dis lui de venir… Dis le lui… s’il te plait…
Il n’est jamais venu.
Jamais.
Jour 365
Un an, un an pile après le début de la maladie de Dylan, un an après toutes ces stupidités… un an… Les médecins lui disent qu’il va mieux, qu’il sortira bientôt… il lui disent ça… Ils disent tous ça…
Jour 366
Ce matin, j’ai reçu un SMS
De mathieu.
« Ton Fils, Dylan, Est mort dans la nuit, les médecins le présentaient depuis quelques mois. »
Tous des menteurs… mais je le savais…
C’est aujourd’hui que j’ai compris que j’avais commis une erreur… une grave erreur…
Ecrire tout cela ne sert à rien… strictement à rien… une plume ne répare pas plusieurs années de manque… une plume ne répare pas l’erreur d’un père…
J’ai répondu à Mathieu …
« Tu étais la ? »
et lui-même
« Oui »
D’après ce que je sais, les dernières paroles de Dylan furent : « Papa »
Il est mort une larme à l’oeil, et toujours ce même magnifique sourire au visage… lui aussi avait compris… lui aussi savait que c’était fini… il n’avait pas connu son père, mais il avait toujours ce même sourire… toujours…
Et moi…
J’ai compris ce qu’était le rôle d’un père… mais trop tard…
C’est toujours trop tard… Toujours…
Dylan…
Pardon.
Mais superbement bien joué