1914. Pike Bishop et sa bande, déguisés en soldats, pénètrent dans une petite ville à la frontière du Texas, San Rafaël, pour y dérober la paie des travailleurs du chemin de fer. Ils ignorent que Deke Thomton, autrefois leur complice, mais qui travaille maintenant pour la direction des chemins de fer, les attend et va essayer, avec quelques chasseurs de primes, de les faire tomber dans une embuscade...
La Horde Sauvage marque le début de l'extrême violence au cinéma pour plusieurs raisons : la découverte du système de boules de sang explosant à temps voulu, l'utilisation du ralenti sur un corps se faisant déchiqueter par les balles, et du montage jouant sur l'alternance entre un corps au ralenti est une autre situation dans une des fusillades apocalyptique du film. Cette violence n'est aucunement gratuite comme l'ont souvent décriées les critiques de cette époque donnant même le surnom au réalisateur du film, Bloody Sam. Sam Peckinpah est pourtant une personne sensible et celà se ressent dans ses films, mais qui éprouve une fascination pour la violence et le chaos.
Avant La Horde Sauvage, Peckinpah commença dans la série télévisée consacrée au Western où il remporta un jolie succès, il continuera dans le même genre avec ses premiers films, dont Major Dundee ou Coups de feu dans la Sierra, pourtant on ne ressent pas dans ces derniers cette rage et cette poésie que dégage les productions post Horde Sauvage. Major Dundee possède pourtant ces éclairs de violence qui sont les prémices d'un cinéaste dérangeant. Mais la production de Major Dundee ne voyait pas du même oeil leur bébé. Le film charcuté d'une heure au montage.
Puis arrive La Horde Sauvage, véritable commencement du cinéaste dans ses propres thèmes et sa réalisation possédant un montage chaotique fascinant. Le film commence d'ailleurs sur un générique impressionant, où l'on voit des enfants s'amusant avec des scorpions submergés de fourmis, parallèllement une bande de soldat à priori aidant son prochain se révèle en fait une bande de salopards impitoyables, prêt à braquer une banque. Au moment où cette révélation se montre, le générique se termine par Directed By Sam Peckinpah (sous forme de Freeze noir et blanc du plus belle effet). La Horde est enfin révélé, on voit son propre visage, enfin on le croit ... Après une première fusillade apocalyptique, la horde s'empart de l'argent et s'enfuit, fier de leur succès lors du braquage. Pourtant les gains obtenus ne sont que des pièces d'argent trouées ... Peckinpah révèle en fait la véritable identité de cette horde, qui est en fait vieillissante, se faisant avoir comme des bleus, ils sont dépassés par les évènements. N'oublions pas que le film se passe en 1913, c'est-à-dire la fin de l'ouest , l'arrivée grandissant des nouvelles technologies comme la voiture, l'expension considérable du chemin de fer, et avec ces évolutions, la fin des héros de l'Ouest.
Mais la force indéniable du film reste son rythme impressionant, ses dialogues parfaitement construit, sa cohérence dans l'évolution des personnages. Ainsi on voit plusieurs thèmes qui figuront dans les prochains films de Sam Peckinpah : La vieilliesse, le chaos, le désespoir, l'enfance sois disante innocente ... Car les enfants que l'on voit au début s'amusaient à tuer les fameux scorpions qui sont la métaphore de la Horde, celle qui fut si impitoyable au début, qui finira par être dépassé par tout ce qui l'entoure et détruite définitivement sous un déluge de balles dans la fusillade la plus connue de l'histoire du cinéma. D'ailleurs c'est un enfant qui tue le chef de la Horde, William Holden, surpris aussi qu'une femme lui tire dessus. Cette fusillade est la représentation d'un monde malade comme la ville dans laquelle elle se produit, débordée par le vice et la nouvelle technologie dévastatrice (la Machine Gun).
Pour conclure, La Horde Sauvage est le premier chef d'oeuvre de Sam Peckinpah (ne pas oublier Coups de feu dans la Sierra tout de même) et surement pas son dernier.