Héros attitré des jeux Shadow Hearts et Shadow Hearts Covenant, Yuri se veut un personnage charismatique et fougueux, pourtant desservi par un relatif laisser-aller, dû à la perte d'un être cher.
Il se retrouve embarqué dans une épopée incroyable suite à la tentative d'enlèvement d'une jeune femme nommée Alice par un mystérieux personnage. Il la sauve des griffes de cet homme, qui prétend s'appeler Roger Bacon, et s'enfuit avec elle. On apprend alors que, quelques minutes auparavant, Yuri entendait une voix qui lui conseillait de sauver cette femme. On assiste dès le commencement de l'aventure à une fusion de Yuri, une technique qui lui permet de s'associer à un démon afin d'obtenir un gain de puissance. D'où lui vient cet étrange pouvoir? Qui est Alice? Quelle était cette voix? Ces réponses viendront plus tard, apportant une touche de suspense appréciable dans un scénario assez banal. Yuri vivra une idylle avec cette même Alice, ce qui aura pour effet de le renforcer autant que de l'affaiblir. En effet, son amour pour elle, qui grandit au fur et à mesure, aura tôt fait de le laisser impuissant face à certains évènements, plaçant par la même toute sa troupe en position de danger. Yuri est incontestablement le personnage le plus travaillé de ce jeu, aussi bien du point de vue psychologique que du point de vue purement physique. Yuri a la classe, qu'on se le dise.
Suite à l'épisode tragique qui valut la mort de sa chère et tendre Alice lors du dénouement de Shadow Hearts, Yuri se terre dans un sinistre village nommé Domrémy, portant le deuil avec Gepetto, un lointain parent d'Alice. Un nouvel évènement imprévu le placera une nouvelle fois en position de danger, et le forcera à oublier son amour perdu pour sauver une nouvelle fois l'humanité. Dès lors commence Shadow Hearts : Covenant, un jeu au scénario bien plus travaillé que celui de son prédécesseur. Yuri se découvrira une personnalité forte et rebelle. A l'instar de Squall ( Final Fantasy 8 ), il se montre antipathique dès les premières heures de jeu. On passe du héros relativement niais à l'antihéros relativement mature. On croit à une nouvelle histoire à l'eau de rose pendant un moment, avec la ravissante Karin, héroine de cette suite. Pourtant c'est bien vers Alice que Yuri reviendra, cherchant à tout prix à la faire revivre. Il s'ouvre petit à petit aux autres, allant même jusqu'à vouloir se sacrifier pour le bien d'autrui. On assiste à de nombreuses scènes tragiques, et nombreuses d'entre elles ont pour épicentre Yuri. La scène cinématique de la résurrection d'Alice est simplement bluffante. Triste comme tout, elle vous arrachera assurément une larme à l'oeil, tant la mise en scène est magistrale. On voit alors Yuri s'effondrer et on retrouve la personnalité fragile du premier opus. Sous son apparence de brute épaisse sans coeur, Yuri reste très faible quand il s'agit de parler d'Alice, il essaye à tout prix d'aborder ce sujet. Finalement, les deux amants se retrouveront enfin, mais d'une manière assez originale... je n'en dis pas plus.
Yuri est aux antipodes du héros tout beau tout propre, celui qui n'a rien à se reprocher. Si son passé est entaché d'épisodes tragiques aux lourdes conséquences, il conserve néanmoins une âme et une personnalité propres qui le rendent si attachant. De par sa prestance, son charisme et son caractère, notré héros en a ému plus d'un. Un personnage très, très travaillé que l'on ne peut qu'aduler. Sa simple présance suffit à justifier l'acquisition d'un des deux jeux.