Je sais qu'ici tout mérite de meilleures explications. Des explications rationnelles comme des dents de scie, vous voulez du réel jusqu'à en crever, vous que le non-sens rend malade et les rêves méfiants! J'ai implanté un virus imaginaire dans un Lucien imaginaire, je l'ai tué dans l'imagination, c'est une revanche sur la réalité! Le seul endroit où je sentais à ma place, j'y régnais comme un être parfait: c'était mes rêveries indignes d'un promeneur solitaire, c'était les paysages, les sentiments, les personnages que ma plume a fait naître. Le roi de ma réalité ne pouvait me vaincre ici, là où je gouvernais tout. Oh, mais c'était bien plus qu'une vengeance, c'était un rêve de bonheur pour toi et moi: j'étais ce que je désirais être et ce que la réalité m'a empêché de devenir: une belle japonaise aux idées qui éclataient comme la candeur qu'elle avait dans ses grands yeux sombres (oui, Bleue n'est qu'Asuka! Bleue est ce qu'Asuka désirais être au plus profond d'elle!) Et ce que j'enviais le plus dans cette femme idéalisée, c'était qu'elle était aimée de toi, toi qui n'a jamais aimé personne, à part toi-même, unique exeption. Tu t'aimais, Lucien, tu t'aimais, et tu haïssais les autres car eux ne t'aimaient jamais assez.
Si un jour tu lis ces lignes, ose encore dire que tu es seul et que je ne t'aime pas comme une folle. Ose seulement.