Cela faisait bien longtemps que votre serviteur n'avait pas pondu un test. RPG de Square sorti en 1998 sur Playstation, Xenogears est plus qu'un jeu: c'est une épopée fabuleuse qui vous emporte loin dans les méandres de son scénario complexe.

Village de Lahan. Fei est un jeune garçon amnésique. Il a été amené au village par un être étrange il y a de ça quelques années, on ne sait donc rien de lui. Il s'adonne à son loisir favori, la peinture, désormais passé maître dans cet art. Des évènement tragiques vont marquer son départ, l'emportant dans une quête extraordinaire à la recherche de la vérité. Il sera accompagné de son fidèle gear ( mecha ou robot ressemblant étrangement à un humain ). Complots, trahisons, et autre histoire d'amour seront de la partie. Le scénario de Xenogears est très complexe, il est parfois difficile de raccorder les événements. Quoiqu'il en soit, c'est un réel plaisir de suivre les péripéties de Fei et Cie et de découvrir leurs différentes relations.



Comme dans chaque RPG moderne, Fei est accompagné de quelques fidèles ( et quelques infidèles... je n'en dis pas plus ) alliés. On dénombrera ainsi 8 personnages jouables, chacun ayant sa particularité, ses statistiques propres. Bart, un jeune pirate de l'air fougueux, Elly, une fille étrange et incomprise, Rico, la force brute du groupe,... On s'attache réellement à chacun de ces personnages, très bien designés et dotés d'une personnalité complexe. De ce côté, mention spéciale à trois d'entre eux, dont deux bad guys: Citan, le médecin de Lahan, Ramsus, un commandant torturé par sa soif de vengeance, et Id, personnage énigmatique aux cheveux roux. Ces trois protagonistes ne cesseront de vous surprendre par leur histoire, leurs choix et leurs ambitions. Jamais un personnage de jeu-vidéo n'avait été aussi travaillé. De plus, ils ont une classe certaine et ça, ça aide. Comment parler de Xenogears sans évoquer la personnalité de Fei? Ce dernier est tourmenté et hésitant dans ses choix; ne sachant que choisir entre sauver le monde ou sauver des vies... Bref,le scénario nous révélera petit à petit les secrets que cachent ce superbe personnage.



Parlons un peu du système de jeu à présent. Les déplacements se font sur une carte en 3D ou dans des villages, avant-postes, vaisseaux... Ils peuvent s'effectuer à bord d'un gear de combat ou simplement à pied. Les classiques donjons et phases de recherche sont présents, pas d'originalité de ce côté là, on décelle même une pointe de linéarité. Mais rien de grave. Les combats apparaissent aléatoirement ( sur la carte et dans les donjons ). Ceux-ci se découpent en deux phases distinctes. Certaines joutes s'effectuent avec Fei et ses compagnons. Dans ce cas, le joueur devra effectuer des combos, lancer des magies, toucher un ennemi avec plus ou moins de puissance et plus ou moins de précision... L'originalité de ce système consiste en l'apparition de deathblows, des combos surpuissants qui s'effectuent en utilisant une gamme de touches précise. Il vous faudra découvrir ces enchaînements au fur et à mesure de l'aventure. Certains sont dévastateurs, et donc indispensables pour espérer vaincre un quelconque boss. L'autre phase de combat s'effectue en gear. Nos amis se retrouvent alors confrontés à des ennemis gigantesques qui auront bien plus de mal à rendre l'âme. Une machine ne fonctionne pas sans carburant. C'est pourquoi chaque gear a une réserve d'essence qui lui permet de faire des actions. Ces dernières, si elles sont puissantes, coûteront plus d'essence. On notera la présence de deathblows lors de ces phases. Ceux-ci s'effectuent en réservant ses attaques, on concentre alors la puissance de son gear pour la relâcher plein pot! Vous l'aurez compris, les quelques originalités du système de combat contribuent grandement à l'intérêt du jeu, on ne tombe jamais dans la monotonie.



Les décors en 3D sont détaillés et fourmillent de détails intéressants. On se plaît à visiter les villages et à admirer les paysages magnifiques. Cependant il est vrai que cette 3D n'est pas de très bonne facture, mais ce n'est pas réellement gênant pour profiter du jeu. Les thèmes musicaux sont su-bli-mes, personne ne pourra me contredire sur ce point. Les musiques s'enchaînent à un rythme effréné, on passe d'un rythme rapide à une mélodie douce et apaisante en un rien de temps. L'OST de Xenogears est à posséder d'urgence, ne serait-ce que pour écouter ses thèmes d'introduction et de fin, qui sont purement et simplement magnifiques: Stars of Tears ( dont je vous propose un extrait en bas de test ) et Small Two of Pieces. Ce sont des thèmes accompagnés par la voix d'une chanteuse très talentueuse.. Merci Yasunori Mitsuda pour ce boulot exemplaire.



Alors bien sûr Xenogears n'est pas exempt de défauts. Certains pesteront sur sa linéarité, d'autres sur ses graphismes, d'autres encore sur les phases de dialogues un poil trop longues. Mais si il y a une chose qu'on peut regretter, c'est bien le deuxième CD baclé. En effet, l'essentiel du CD2 ( qui dure tout de même une bonne vingtaine d'heures - pour un total de 50 heures avec les deux CD réunis ) se résume en des phases de dialogues longues et fastidieuses, parsemées de quelques combats contre des boss. Cela dit, on peut aisément l'expliquer: Square a arrêté de fournir les producteurs du jeu à mi-parcours, leur laissant un très faible budget pour le développement du CD2. C'est bien dommage, on aurait pu assister à un final de folie, d'autant plus que la plupart des révélations scénaristiques ont lieu vers la fin de l'aventure. On comprend pourquoi certains boycottent Square-Enix maintenant...



Conclusion: Xenogears est un RPG magique, transcendant, qui vous fera vivre de superbes moments pour peu que vous compreniez le scénario. Vous ne regretterez pas votre achat! Un des tous meilleurs RPG Playstation, et Dieu sait si la conccurence est rude!