On entend souvent parler de guerre entre les fanatiques de la simulation footballistique Pro Evolution Soccer et les défenseurs de la série FIFA, plus orientée sur le spectacle et l'arcade. Je pense que ce sont deux jeux complémentaires qui sont de bonne facture, chacun ayant son lot de défauts et de qualités. Alors, mes chers frères, quelle est vraiment la différence entre ces deux jeux ? Y'a t-il vraiment un gouffre entre les deux softs ?
Bien entendu, le but n'est absolument pas de créer une polémique ou autre débat voué à l'insulte (ne faites pas les innocents, hein !), mais simplement d'exposer mon avis sur le sujet, avis qui ne sera pas forcément au goût de tout le monde. Néanmoins, j'essaierai d'être le plus objectif possible et d'étaler mon humble argumentation sans parti-pris. Chers collègues du jeu vidéo, réjouissez-vous, car voici l'heure de l'éclatante vérité (il fallait bien une intro racoleuse à mort pour que vous ne partiez pas tout de suite, mouahaha).
► Pro Evolution Soccer : le réalisme avant tout
Je ne vais pas vous raconter l'évolution des Pro Evolution Soccer depuis le début, tout d'abord parce que je ne la connais pas (ben quoi ?), mais également car ce n'est pas du tout le sujet qui nous intéresse. Chacun le sait , la série PES (Winning Eleven pour les intimes) est celle qui, indéniablement, attire le plus de joueurs assoifés de réalisme, de technique et de tournois endiablés. D'après certains, il s'agit tout simplement de la simulation ultime et indétronable, la simple énumération du mot Fifa générant agacement ou moqueries de la part des fans de
Konami.
Alors oui, il faut l'avouer, en terme de réalisme, on ne fait pas mieux dans le genre. Bien que les mouvements ne semblent pas avoir bénéficié de la Motion Capture, la physique du ballon est irréprochable, les gestes s'enchaînent sans fioritures et une action bien menée peut devenir un moment d'anthologie (ne pas hésiter à repasser pendant 20 minutes le ralenti de votre reprise de volée à l'adversaire, histoire de se faire un ami). Marquer un but n'est pas forcément simple, les gardiens étant coriaces et la défense ne se faisant pas trouer lamentablement par un mec qui court 50 mètres en ligne droite. Chaque geste doit être réfléchi, précis, dans le feu de l'action. Inutile de balancer le cuir à l'autre bout du terrain : la construction est l'atout principal du bon joueur. Les acrobaties techniques sont relativement rares, bref, on s'y croirait...
Ou presque ! Car force est de constater que PES n'est pas une vitrine graphique et souffre d'une modélisation correcte mais pas irréprochable. Mieux vaut ne pas s'attarder sur les tribunes ou la texture de la pelouse. En jouant à PES, on prend donc le choix de sacrifier quelque peu l'esthétique au profit du réalisme et de la jouissance qu'il procure lorsqu'on maîtrise un tant soit peu la situation. L'animation, elle, est tout à fait honorable. On peut regretter l'absence de vrais noms de joueurs, mais on peut toujours les modifier, et je pense également que ce petit problème tendra à disparaître avec le temps. Non, y'a pas à chier, ce qui fait avant tout la force de ce soft, c'est son mode carrière pratiquement interminable, et personne ne pourra me contredire là-dessus (ça c'est ce que j'apelle se faire respecter, non didiou !). Bon, si on veut chipoter, on peut critiquer la bande son qui se contente du minimum, et toute personne normalement constituée coupera immédiatement les commentaires ridicules des deux lascars dont les noms m'échappent. Mais là où je risque de ne pas faire des heureux, c'est dans mon coup de gueule (préparez l'artillerie). Malgré un réalisme très poussé, je trouve que certains mouvements sont suspects, voire rageants lorsqu'un simple contrôle râté vous coute un but merdique qui fera littéralement jouir de plaisir votre adversaire (avec ralenti en prime, c'est cadeau). Vous n'avez jamais remarqué ? Parfois, vous dirigez la croix directionnelle vers la droite pour effectuer un contrôle et fumer l'attaquant adverse, mais on ne sait pas pourquoi, le mec se chie la balle ou nous fait une galipette digne des cirques du Bourg-St-Maurice. Autre imprécision fort regrettable : il m'est arrivé plusieurs fois de courrir derrière le possesseur du ballon pour le rattraper, et boum le joueur se dé-sélectionne et va boire un café peinard avec le coach (c'est une image, hein). Bon, j'avoue ne pas être un professionnel, peut-être que je joue mal. Mais bon si j'appuie pas sur L1, j'exige au minimum que le joueur qui court ne s'arrête pas en plein milieu, ça fout les boules (et en plus je suis mauvais joueur alors t'as qu'à voir !). A part ça, rien de très grave. Ah si, un dernier truc peut-être : la passivité du gardien dans certaines actions. Mais bon je ne vais pas remuer le couteau dans la pelouse, d'autant que la globalité du jeu est de bonne qualité.
► FIFA : envoie la sauce, papy !
Du côté de FIFA, et au premier abord, on a envie de dire que c'est presque le contraire de Pro Evolution.
Electronic Arts, dont la créativité et la prise de risque n'est plus à prouver (...), a choisi d'épater les mirettes des tristes badauds que nous sommes et d'orienter son poulain vers l'action et le spectacle. Même si on notera les efforts du studio de développement pour essayer de remettre un peu FIFA dans les rails de la simulation, le jeu reste globalement simple une fois les astuces assimilées : jouer sur les côtés pour faire un centre dans la surface, jouer le plus possible en passes en profondeur, dans les airs de préférence. Un jeu un peu plus aérien, plus rapide d'un but à l'autre, moins réaliste dans la construction mais toutefois agréable et pas si anodin que ça. Cependant, inutile de tenter un dribble sur un joueur adverse, vous perdrez huit fois sur dix, même avec un Ronni dopé au maximum.
La force de FIFA réside donc bien entendu dans ses graphismes et son ambiance. Côté graphique, y'a pas photo, PES fait pâle mine. Les gestes sont bluffants de fluidité, les ralentis admirables, les stades grandioses et les chants de supporters ennivrants (optez pour un système hi-fi 5.1 si vous ne me croyez pas). Bref, un travail soigné. La prise en main se fait plutôt rapidement, et on prend plaisir à jouer. On peut noter un panel d'options un peu plus maigre que PES, on ne parlera évidemment pas des FIFA spéciaux Coupe du Monde qui sont une arnaque à grande échelle (60€ pour un jeu qui se finit en une heure et demie... pière de ne pas cramer la console tout de suite). Pour parler de vrai défaut, j'en tiens un qui me saute aux yeux. Je vous explique le topo : ça fait trois mois que tu possèdes le jeu, tu te prends pour une bête de foot et tu ramènes un pote inexpérimenté à la maison pour l'humilier publiquement et le faire chialer après une défaite dont le score serait digne d'un match de rugby. Mais là, stupéfaction ! Après une ou deux victoire logiques de ta part mais pas forcément écrasantes, le mec te sort le match nul, ou pire, gagne 2-1 sans vraiment savoir comment il a fait et en ayant marqué deux buts gags, exactement identiques de préférence. Tes potes se foutent de ta gueule, t'as balancé le mec par la fenêtre et exterminé ta télé écran plat avec la tête d'un autre coco qui se fendait la poire. Comment ça je suis violent ?
Hormis cette scène qui vous coûte 10 ans de taule, on peut évoquer succintement des commentateurs un peu moins pourris que PES mais qui restent encore très perfectibles et parfois même ridicules. Notons aussi que les tacles glissés sont difficilement réalisables sans prendre une biscotte, encore que là, il se peut que ce soit ma maîtrise du jeu qui soit perfectible. On va conclure sur FIFA en disant qu'il n'est pas un achat stupide et qu'il peut procurer autant de plaisir que son homologue de par le spectacle qu'il procure et son aspect physique alléchant.
Pour finir dans la joie et la bonne humeur (hum), je pense qu'il serait dommage de comparer les deux jeux de la manière suivante : FIFA c'est une bombe graphique mais trop stylée arcade, PES c'est une bombe de réalisme mais perfectible graphiquement.
Cette comparaison simpliste, bien sûr, n'est pas totalement fausse. Mais ca serait faire l'impasse sur de nombreuses caractéristiques propres à chaque jeu. A mon avis, les deux méritent d'être joués, après c'est une question de goût, choisis ton camp camarade ! Mais dénigrer tel soft juste parce que l'on possède l'autre, c'est pas forcément faire preuve de sagesse. Allez, je vais faire plaisir à certains en avouant que PES est plus travaillé dans ce qui fait l'essentiel d'un jeu de foot, et que les hardcore gamers s'y retrouvent quasiment à l'unanimité. Mais FIFA n'est pas mauvais pour autant, loin de là. On a donc affaire à deux jeux de football différents, tout simplement.
Fabian
Tout commentaire est évidemment bienvenu (merci de lire l'article en entier avant de poster... hein, je vous connais ! lol)
