S'il pouvait vous parler (depuis le fond de son prorpe monde, bien au-delà de la Ville et du Gran Océan), ce pauvre Nel vous dirait certainement Je ne suis pas un héros, ce qui, en soit, est assez peu conventionnel puisque c'est le héros de cette histoire. Il y a beaucoup de choses mauvaises dans le monde de Nel. Des tragédies qui furent. De grandes guerres orchestrées par le prisonnier de la lune, des massacres et des régicides célèbres. Il y a aussi, et c'est plus important, cette perspective qu'une chose a commencé à agir quelque part dans l'ombre, qu'un grand blasphême est sur le point de s'accomplir et que seul le héros pourra façonner de lui-même le destin. Oui, il y a beaucoup de choses mauvaises en Maegusia, mais il en est une qui est pire.

Nel a sans doute raison.

Pauvre gosse. Abandonné, perdu dans un environnement hostil où il n'a pas pu grandir comme il aurait dû. Où il n'a pas été aimé comme il aurait dû l'être. Sa fausse mère, Ingra, celle qui l'a voulu puis rejeté, met chaque jour toute sa malveillance pour l'humilier et le détruire. Elle n'est pas méchante en soit, cette Ingra. il faut la comprendre : elle a adopté un enfant souffrant d'une anomalie terrible. Un petit monstre, ça semble indéniable pour qui a oublié les hommes du passé. Sa haine n'est que le reflet de son propre désespoir.
Mais sans confiance, un héros peut-il être un héros ? Nel peut-il vraiment changer le cours des choses ? Lui qui tremble déjà à l'idée de fuir le ranch familial. Que ferait-il ? Que fera-t-il en fait lorsque cette ombre étrange commencera à le poursuivre. Cette bête revenue d'autrefois et pour quelle raison ? Est-ce qu'on ne chercherait pas à précipiter le destin ?

A venir (peut-être)...