Cette critique contient pas mal de spoiler donc si vous n'avez pas vu le film attention !!
Il est toujours difficile d'accepter qu'un classique du cinéma de genre soit remaké. Mais d'un côté lorsqu'on voit le Massacre à la Tronçonneuse version Niespel ou la très bonne relecture du Halloween par Rob Zombie, on peut se dire que si un type suffisamment intelligent est au commande d'un tel projet, il se peut que le résultat soit bon, voir excellent. Le film culte qu'on a aimé et détesté, vu par Dennis Illadis. Résultat ?
Les Collingwood possèdent une maison isolée, sur les berges d'un paisible lac. C'est là, qu'un soir, leur fille, Mari, et sa copine Paige se font enlever par un psychopathe évadé, Krug, sa compagne Sadie, son frère Francis et son fils, Justin. Laissée pour morte, Mari tente désespérément de contacter ses parents, John et Emma, qui sont sa dernière chance de survie. Elle se réfugie dans une cachette qu'elle croit sûre, mais la bande l'y retrouve, et le cauchemar reprend de plus belle. Sitôt informés du drame, John et Emma Collingwood se rendent sur place, prêts à toutes les extrémités pour sauver Mari. Les tortionnaires de leur fille maudiront à jamais le jour où ils échouèrent dans "La Dernière maison sur la gauche"...
Si le film de Craven est culte, ce n’est pas parce qu'il est forcément bon, c'est surtout pour le froideur dont avait fait preuve Craven dans sa mise en scène et dans son traitement des personnages. Volontaire ou pas, cette caractéristique venait du fait que le budget est très faible.
"Le premier film était fait avec tellement peu de moyens que j'avais dû renoncer à en développer certains aspects" disait Craven, c'est ainsi qu'il s'est précipité au poste de producteur avec Sean S. Cunningham pour permettre à Illadis de disposer d'un budget assez confortable. Cette recette ayant marché sur le remake de
La Colline à des Yeux, les espoirs étaient déjà moins vains. Illadis commence paisiblement ce film en nous permettant de nous familiariser avec les protagonistes. Une fois ce passage obligatoire, bien que long, terminé on arrive à LA scène que tout le monde redoute : le viol de Mari. Pas dérangeant mais assez percutant. Si on a peur quand même pour Mari (l'innocence et la douceur qu'on nous montre depuis le début y est pour beaucoup), on a vraiment envie que Paige crève. Le personnage bête comme ses chaussettes, arrive à nous gâcher la scène, elle n'apporte rien, pas d'impact lors de sa mort, le néant. J'ai presque plus été dérangeait par le viol dans
La Colline à Des Yeux. Honnêtement, oui, je suis surpris. Et ce n’est pas terminé, le film se permet des changements radicaux et assez décevants. Quelle grosse erreur de faire survivre Mari à la fin ! Vous allez me dire que faire mourir une gamine qui souffre pendant tout le film c’est trop « hardcore » pour le grand public ? Alors, voila, le public peut endurer un viol, des tonnes de sang mais pas la mort d’un perso principal. Pareil pour le passage où la mère fait une pipe à l’un des méchants pour sauver la peau de sa fille, agonisant dans le salon, présent dans l’original et totalement absent. Ils auront beau interdire leur film au moins de 16, les studios ne veulent pas prendre de risques.
On retrouve hélas les thématiques propres à Craven comme l’adolescence, la mort engendré par la drogue, l’innocence, la vengeance et le questionnement permanent de l’être humain. Si la bande de tueur est par défaut le méchant, il s’avère que les plus coriaces sont tout de même les parents de Marie. Toute la seconde période pose une sorte de compte à rebours pour la survie de Mari où la coopération des parents est primordiale. Cet aspect est exploité uniquement sur le premier meurtre. On aurait pu se retrouve devant un moment énorme si les parents de Mari se serait confronté au deux adultes tueurs. Mais Illadis se contente de barrer le plus vite possible l’option féminin des tueurs. N’en reste qu’un combat digne d’un fight de catch où les pères s’en mettent plein la gueule pour peu de chose. Encore heureux que les acteurs tiennent dans l’ensemble la route. Hormis Paige et la mère de Mari, on a de la qualité en terme d’interprétation avec, notamment Aaron Paul complètement dérangé et extraordinaire en oncle cinglé. Garret Dillahunt nous sert un Krug de qualité. Un peu dommage que Justin soit un peu en arrière tout le long du film. Pour conclure ma critique, je vais saluer la qualité de la photographie du film, assez proche de celle du moyen
Tous les garçons aiment Mandy Lane avec une environnement magnifique. Dernier regret, cette scène finale, vraiment et dans tout les sens possible hors contexte avec le film où le père de Mari fait exploser la tête de Krug à l’aide d’un micro-onde. Comme quoi, Craven a bien craqué son slip avec ce remake.
La dernière maison sur la gauche 2009 reste un bon survival. Le scénario ne permet pas de prise à risque à Illadis et la réalisation s’avère plate dans l’ensemble. Peu d’énergie à revendre, peu de tension et peu de puissance émotionnel. Les thématiques de l’original sont présentes pourtant mais pas toutes exploitées. L’interprétation de bonne facture permet au film de se maintenir au dessus de la moyenne. C’est fun des fois et c’est chiant souvent.
5.5/10
Par contre il faudrait que je songe à regarder celui ci ,je suis un fan de wes craven.