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Diplômé de l’université des beaux-arts Tama à Tokyo, Kazutoshi Iida se fait connaitre au milieu des années 90 avec la société Artdink - principalement connue des joueurs pc japonais pour sa série de simulation ferroviaire des A-Train - chez qui il commence par de petits travaux graphiques, notamment sur les adaptations consoles de jeux comme Eikan wa Kimi ni et The Atlas avant de se faire remarquer grâce à l’arrivée de la Playstation. Artdink voit en effet en la machine de Sony une parfaite occasion d’étendre sa gamme de jeux et d’investir le marché des consoles de salon. Loin des titres habituels du studio, c’est le jeune Kazutoshi Iida qui ouvre le bal des productions originales en dirigeant Aquanaut’s Holiday (1995), un jeu d'exploration océanique. Premier essai et déjà un ovni pour celui qui récidivera un an plus tard avec Tail of the Sun (1996), un autre jeu au concept et à l’ambiance des plus singulières dans lequel nous incarnons les membres d'une tribu préhistorique en quête du soleil.

Fait étonnant, Sony décida de les sortir tous deux en occident malgré leur étrangeté et leur faible potentiel commercial. Aquanaut’s Holiday connaitra par ailleurs - en dehors d'une réédition du premier épisode en 1996 - deux suites, la première sur Playstation et la seconde sur Playstation 3 mais sans la participation de Kazutoshi Iida qui rejoint entre 1996 et 1997 une nouvelle équipe - Param - sous le giron de Marigul Management, une société d’aide aux développeurs elle-même cofondée par Nintendo.

Shigeru Miyamoto parle alors à l’époque de quelqu’un de talentueux quand il s’agit de qualifier celui à qui il dispensa des cours plusieurs années auparavant. Iida a en effet côtoyé l’emblématique game designer dans sa jeunesse, lors de cours gratuits sur la création de jeux vidéo donnés par Nintendo et une société du nom de Denchi.

Il imaginera là-bas ce qui reste sans doute son œuvre la plus populaire avec la sortie en décembre 1999 de Kyojin no Doshin. Ce god game que l’on pourrait rapprocher de Black & White (2001) en occident sort sur 64DD – périphérique de la Nintendo 64 commercialisé uniquement au Japon – ainsi que son extension tout bonnement inclassable Kyojin no Doshin Kaihō Sensen Chibikko Chikko Daishūgō. Cantonné au marché japonais du fait de son support, les joueurs européens purent cela dit s’y adonner en 2002 avec le portage Nintendo Gamecube - connu chez nous sous le nom de Doshin the Giant - mais fera une fois de plus l’impasse sur les Etats-Unis. Le géant iconique du jeu fit cela dit une apparition sur tous les continents en étant présent dans les trophées de Super Smash Bros Melee auquel le nom de Kazutoshi Iida est d’ailleurs rattaché puisque crédité dans les remerciements.







Le game designer se fait alors plus discret sur la scène vidéoludique et ne refait surface qu’au TGS 2008 avec l’annonce de Marvelous Entertainment du jeu Discipline sur Wiiware qu'il créé avec sa nouvelle société, Unigame Bunko. Nous avons une fois de plus droit à un ovni où le joueur évolue au sein d'une prison en devant interagir avec ses codétenus à l'aide d'un artefact mystérieux.

L’étape suivante de sa carrière, c’est chez Grasshopper Manufacture qu’il la connait. Le studio de Suda Goichi le recrute en effet en 2010 et le charge de diriger le développement de Rebuild of Evangelion 3nd Impact, un jeu de rythme basé sur la célèbre licence de japanimation dont il est un grand fan. Il travaille par la suite sur Line Easy Diver pour smartphones et sur Monken pour pc et smartphones.


Mais comme vous allez le voir, le domaine d'activités professionnelles de Kazutoshi Iida ne se limite pas au jeu vidéo et nous pouvons relever chez lui de nombreux à côtés. Tout d'abord avec ses participations aux ouvrages Credit 00 We Love Pixel et LSD Lovely Sweet Dream. Le premier est un livre photo qui illustre l’impact du jeu vidéo dans la culture populaire et le deuxième est l'une des composantes d'un projet plus global - qui se décline sous trois médias différents (jeu vidéo/livre/cd) - et interprète sous diverses formes les rêves de Hiroko Nishikawa, une japonaise ayant transcrit ses rêves dans un manuscrit durant une décennie. Notons également qu'il a écrit le roman tiré de la série animée et du manga Genshiken et qu'il participe régulièrement aux émissions Game Ossan du Famitsu Wave (dvd).

Il collabore en 2011 avec le Miraikan - musée national des sciences émergentes et de l'innovation de Tokyo - en écrivant et dirigeant l'histoire de l'attraction Songs of ANAGURA: Missing Researchers & their remaining Devices, un espace traduisant visuellement et phoniquement les données personnelles, spatiales et corporelles des visiteurs.

Il est aussi professeur à la Digital Hollywood University et membre du jury du Japan Media Arts Festival - présentant et récompensant les œuvres de diverses médias depuis 1997 - dans la division Entertainment. Il fut lui même honoré avant cela pour son travail sur Songs of ANAGURA en remportant le prix de l'excellence.


Et ce n'est pas tout puisqu' Iida est également musicien et chante au sein du groupe The Riot que l’on a pu entendre lors des évènements / conférences tenues annuellement par Grasshopper et Suda Goichi. Le groupe signe même quelques morceaux de la plus célèbre franchise du studio, No More Heroes, dont le magnifique No More No que vous pourrez retrouver dans la partie médias.

Toujours niveau musique, il a participé aux cotés du regretté Kenji Iino (créateur de D, Ennemy Zero et lui aussi musicien) à l'album de réarangements de l'ost de Tekken 2.

















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