On appelle jūdō ce qui fut créé par KANÔ Jigorō.
Il naquit le dimanche 28.10.1860 à Mikage, dans le district de Hyogo, au Japon. Ce fut le troisième fils de KANÔ Mareshiba Jirosaku et KANÔ Sadako. Il portait le nom de Shinnosuke. Son signe astrologique chinois était le singe et son signe du zodiac était le scorpion. Son nom de famille lui vint de sa mère, car son grand-père était Lord MARETAKE Shōgenji. Jirosaku Mareshiba, le père de Jigorō, naquit à Sakamoto et était le second fils de MARETAKE Shōgenji. Il travaillait chez KANÔ Jisaku et fut adopté par la famille. Il épousa alors Sadako et son fils fut un KANÔ quand il naquit.
Sa mère décéda en 1869. Quand KANÔ Jigorō était jeune, ses camarades se moquaient de lui car il était petit, léger et frêle. Il détestait perdre. En 1870, à ses dix ans, il reçut le sabre du samurai juste avant que l'Empereur du Japon n'en interdise le port. Il arriva à Tōkyō en 1871. En 1877, KANÔ Jigorō entra à l'université impériale de Tōkyō. Comme il était fragile et détestait les moqueries des autres, il s'adonna au sport. Il commença par la gymnastique, mais cela ne lui suffisait pas. Il fit ensuite du base-ball et fonda le premier club du Japon, le Kasei Base-Ball Club, en 1878. À dix-sept ans, il débuta le jūjutsu avec FUKUDA Hachinosuke au Tenjin-Shinyo Ryū. KANÔ Jigorō allait au dōjō tous les jours, malgré certaines absences du maître dues à sa maladie. Grâce à ce nouvel art martial, il devint plus résistant, mais resta toujours petit avec ses 150 cm... Dans les cours, il y avait un élève nommé KENKICHI Fukushima. Il pesait près de 90kg et était très fort. Quand le maître était absent, c'était lui qui donnait le cours. KANÔ Jigorō ne l'aimait pas beaucoup car il profitait de sa supériorité pour le battre. Un jours, après avoir bien observé le cours de KENKICHI Fukushima, KANÔ Jigorō lui demanda de venire se battre. Il accepta et se leva. Ils étaient à deux mètres l'un de l'autre et KANÔ Jigorō ne bougeait pas. Alors l'autre lui demanda pourquoi. Jigorō lui répondit simplement qu'il l'attendait. Furieux, Fukushima s'élança sur Jigorō. Celui-ci se baissa rapidement et le fit passer par-dessus ses épaules. Fukushima dut s'avouer vaincu. Il lui demanda ce qu'était cette technique et Jigorō lui répondit qu'il pensait l'appeler "Kata Guruma" (roue des épaules). À la mort de FUKUDA Hachinosuke, en 1879, KANÔ Jigorō devint disciple direct de ISO Masashi, qui détenait les secrets de ISO Masamoto. Il entra au Kito Ryū, où il découvrit le principe "Seiryoku zen'yo". Il apprit les techniques de sūmō et redécouvrit l'ancien art des saisies, Kumi Uchi, qui devint le Kumi Kata du jūdō. ISO Masashi décéda en 1881. KANÔ Jigorō rechercha un nouveau maître et trouva Iikubo. De toutes ses études, il fit une synthèse des arts martiaux qu'il connaissait et créa le jūdō en janvier 1882, à Tōkyō. Il fit construire son propre dōjō, le Kōdōkan, en mai 1882. Le bâtiment comptait 24m² de tatami, soit douze nattes. En 1883, Jigorō hérita des documents secrets du Kito Ryū. En 1884, KANÔ Jigorō ouvrit le "Livre des Serments" qui était le relevé des admissions officielles au Kōdōkan. Le Kōdōkan déménagea plusieurs fois. En 1884, le dōjō Hachitani Magoruko ouvrit ses portes avec une centaine de tatami. Le dōjō Shimotomizaka compta le double de tatami. En 1889, le dōjō Fujimi Cho en compta 1000. Dans la même année, KANÔ Jigorō avait environ 600 élèves! En 1958, le dōjō actuel fut équipé de plus de 2000 tatami. En août 1891, KANÔ Jigorō se maria avec TAKEZOE Sumako, fille de TAKEZOE Seisi. Ils eurent neuf enfants, dont KANÔ Risei. En 1909, il fut élu premier membre asiatique du Comité International Olympique (CIO) et travailla au développement du jūdō dans le monde entier. En 1911, il créa la "Japan Athletic Association" et il fut élu président de la fédération sportive japonaise. En 1915, KANÔ Jigorō reçu la médaille des septième Jeux Olympiques de la main du Roi de Suède. En 1920, il prit sa retraite et alla assister au Jeux Olympiques d'Anvers. En 1922, il rencontra GICHIN Funakoshi, créateur du Shotokan karatedō et l'invita à une démonstration de jūdō. En 1926, une séction féminine fut créée au Kōdōkan. KANÔ Jigorō rencontra UESHIBA Morihei, le fondateur de l'aikidō, en 1930. En 1936, il alla assister au Jeux Olympiques de Berlin.
KANÔ (Shinnosuke) Jigorō décéda d'une pneumonie à bord du bateau Hikawa Maru, le 04.05.1938 à 06h30. Il rentrait du Caire mais n'arriva jamais au port de Yokohama. Cet homme refusait toujours de participer aux repas où les gens fumaient. Il n'aura jamais fumé de sa vie. Il est mort, mais nous a laissé le jūdō et de nombreux grands maîtres.
Aujourd'hui, il repose en paix à Matsudo, à 60km de Tōkyō où il vécut et créa le Kōdōkan-Jūdō
posted the 07/13/2008 at 01:37 PM by
darkscream