L’idée était au départ de faire un dossier assez complet sur le monde du
Beat Them All. J’ai néanmoins décidé de le fractionner en plusieurs parties pour ne pas faire fuir les réfractaires à des articles assez conséquents et permettre ainsi le dialogue entre chaque partie de mon dossier. Ce dossier n’a aucune prétention, tout complément d’information ou demande de renseignement sera évidemment le bienvenue.
Introduction
Depuis plus de 20 ans des personnages arpentent des niveaux à scrolling horizontal, bien décidés à en découdre avec tous les ennemis qui croiseront leur passage. Ces héros invincibles qui ne trouvent de repos qu’une fois leur quête achevée ont bercé le cœur de nombreux joueurs en leur proposant du fun à outrance, de l’action en intraveineuse.
Comment le
Beat Them All a-t-il su se renouveler et surtout évoluer pour permettre aujourd’hui la persistance de ce genre pourtant si simpliste ?
I) DEFINITION
Le
Beat Them All est par définition un type de jeu vidéo opposant un ou deux joueurs à un nombre conséquent d'ennemis. Cet anglicisme explicite cache un style simpliste et pourtant bougrement efficace. Bien que généralement assez répétitifs et courts, les meilleurs
Beat Them All peuvent pourtant vous faire passer un excellent moment.
Le principe de ce style de jeu est extrêmement simplifié, voyez plutôt. Le joueur est catapulté dans un niveau en 2D, souvent à thème (ruelle, discothèque, pont). Il y progresse en scrolling horizontal généralement de gauche à droite, ayant pour mission d’éliminer le maximum d’ennemis dans un temps minimum, ceci afin de faire péter le high score.
En débarrassant chaque portion de niveau des ennemis qui le peuplent, le joueur développe le scénario et les relations intra-persos qui, bien que limitées, présentent tout de même un intérêt dans l’explication des motivations qui poussent quelques hommes à en affronter des centaines.
Vigilante, Beat Them All à seul axe horizontal
Jusqu’alors il n’existait pas de terme pour définir ce genre de jeu en scrolling horizontal. Tout jeu mettant en scène des personnages se combattant était vulgairement catalogué « jeu de combat ». En 1990 avec la sortie de
Street Fighter II et le début de l’ère d’or du
Versus Fighting, nombres de journalistes ont décidé de trancher pour plus de précision. Les jeux à scrolling horizontal seraient désormais appelés
Beat Them All ou encore
Scrolling Fight, un anglicisme clair qui laisse directement comprendre de quoi il s’agit. Le jeu de combat à un contre un devient par là même le
Versus Fighting ou encore plus sobrement
Fighting Game.
II) NAISSANCE
C’est avec le jeu d’arcade
Kung-Fu Master que se créé un genre nouveau en 1984, le
Beat Them All. Développé par la société « Irem » et connu au Japon sous le nom de
Spartan X, il restera pour beaucoup comme le premier du genre de l’histoire du jeu vidéo. Son succès lui vaudra l’adaptation sur de nombreux supports, mais surtout la reconnaissance d’un genre à part entière.
Le pilier d’un genre naissant qui va suivre une longue route, le célèbre Kung Fu Master
Le scénario est une esquisse d’histoire et n’est qu’une excuse à des affrontements à la chaîne. La petite amie du héros est kidnappée par un fameux
X, demandant à notre maître de Kung-Fu de se rendre au temple du démon s’il tient à la santé de sa moitié.
Ce scénario de sauvetage simple et stéréotypé sera reprit maintes et maintes fois dans les
Beat Them All, en devenant même une marque de fabrique (
Onimusha Warlords,
Double Dragon,
Viewtiful Joe).
Viewtiful Joe, le dernier pari loufoque de Capcom, où comment mélanger second degré et gameplay ravageur
Le
Beat Them All devient alors un genre à part entière et dispose de nombreux codes et autres éléments récurrents pour être identifié.
III) LES ELEMENTS RECURRENTS
Généralement le joueur a le choix entre plusieurs personnages, chacun disposant de statistiques particulières. Ainsi la puissance, la rapidité ou encore l’agilité de votre personnage peut varier selon celui choisi. Par exemple dans
Streets Of Rage, Axel est plus puissant que Blaze, mais en contrepartie moins agile et moins rapide. Le joueur doit donc faire un compromis et trouver le personnage qui lui ressemble le plus dans sa manière de jouer.
[img]http://perso.wanadoo.fr/iori-kyo-k/Dossier_BTA_-_Streets _Of_Rage.jpg[/img]
Pour beaucoup la référence MegaDrive du Beat Them All, Streets Of Rage et ses cortèges d’ennemis hargneux
Le joueur dispose d’une barre de vie et d’un compteur de temps. Lorsque l’un de ces deux éléments tombe à zéro, le joueur perd une vie. A noter que nettoyer un écran de ses adversaires permet de rajouter du temps au compteur. Le timer est donc à proprement parler le véritable ennemi dans un
Beat Them All, en plus de conditionner la survie du personnage c’est lui qui détermine en grande partie le score final.
Le
Beat Them All se joue avec extrêmement peu de touches, là où les
Versus Fighting se targuent d’une maniabilité complexe et fournie. Pas de longs combos à apprendre par cœur, la progression se fait en martelant le bouton d’attaque. Un bouton d’attaque, un de saut, un d’attaque spéciale, qui est parfois même la combinaison d’une pression bouton d’attaque + bouton de saut. Cette attaque spéciale souvent dévastatrice et surpuissante par rapport aux autres coups du personnage a tout de même un revers, en effet elle enlève une légère portion de vie au joueur, soit au contact de celle-ci avec l’ennemi, soit dès qu’elle est effectuée. Devant cet inconvénient freinant le joueur à user de ce spécial dévastateur, il est devenu plus courant de voir ses attaques apparaître sous forme de stock limité. Par exemple le joueur peut utiliser cette attaque 3 fois par vie ou par niveau. Evidemment, certains bonus permettent de remplir cette jauge de super à nouveau.
Le joueur ne peut aucunement bloquer les coups, ce qui accentue la violence des affrontements. Cette simplicité dans le style de jeu se retrouve donc dans le gameplay. Les variations de combo se fait selon la distance à laquelle le joueur se trouve de l’ennemi (
Golden Axe). A noter d’ailleurs qu’un compteur de hits consécutifs ponctue les affrontements, dans cette course à toujours vouloir faire mieux, plus de dégâts, et de manière plus spectaculaire.
Un des premier Beat Them All à l’ambiance réellement travaillée et définie, Golden Axe où le mélange de l’héroïc fantasy et du Beat Them All
Afin de faciliter la progression du joueur de manière significative, celui-ci peut acquérir divers objets au fil du niveau, des bonus aux effets variés qui lui rendent la tâche moins ingrate. Cela peut aller de l’arme de distance (shuriken, pistolet, dynamite) à l’arme de contact (couteau, batte de baseball, massue), en passant par divers bonus d’invincibilité ou d’ajout de temps supplémentaire au compteur. Un
Beat Them All peut aussi de démarquer de son concurrent en proposant des bonus originaux, comme par exemple un bonus qui ralentit le temps et/ou les mouvements des adversaires ou encore qui procure temporairement au joueur la possibilité d’utiliser son attaque spéciale sans perte de vie conséquente. Notons la possibilité de trouver ces bonus à même le sol, dans les mains d’un ennemi qui le laissera donc tomber une fois vaincu, ou encore suite à la destruction d’un élément du décor tel qu’une cabine téléphonique ou encore des barils ou des caisses.
Chaque niveau sera ponctué d’un boss, d’une résistance et d’une puissance beaucoup plus significative que les ennemis rencontrés tout au long du niveau. A noter qu’il peut être au choix seul ou accompagné d’acolytes, qui sont généralement des personnages déjà rencontrés dans le niveau en lui même. Battre ce boss nécessite généralement de trouver une faille dans sa technique de combat, et/ou de jouer avec un timing spécifique afin de lui faire un maximum de dégâts d’affilée dans un temps réduit.
La version Arcade de The Punisher, un jeu agressif et violent qui demande pas mal de reflexes
Lors de la prochaine partie de ce dossier, la démocratisation du style et le mélange avec d’autres.