Aussi étonnant que cela puisse paraître, les escargots senestres - dont la coquille est enroulée à l’envers et tournée vers la gauche – sont plus aptes à se défendre contre les prédateurs que les escargots « droitiers ». En effet, les crabes Calappa flammea seraient dans l’incapacité de les manger. Mais alors, si leur chance de survie sont supérieures, pourquoi les escargots senestres demeurent-ils aussi rares ?
Face à un escargot senestre, les prédateurs sont bien perplexes. Et tout particulièrement les crabes Calappa flammea qui, lorsqu’ils prennent un tel escargot dans leurs pinces, n’arrivent pas à les manger.
Pourquoi les Calappa flammea sont-ils pris au dépourvu ? Selon une étude parue ce mois-ci dans les Royal Society Biology Letters, ces crabes sont dans l’incapacité de les décortiquer, pour la simple raison qu’ils n’ont l’outil nécessaire – une dent qu’ils utilisent comme ouvre-boîte – que sur leur pince droite. Aussi, ils éprouvent autant de mal face à la coquille d’un escargot senestre que vous pourriez en éprouver face à une boîte de conserve, en utilisant un ouvre-boîte pour droitier avec votre main gauche !
Malgré l’avantage indéniable dont jouissent les escargots dont l’ouverture se trouve à gauche, ces derniers sont très rares dans la nature, ce qui, de prime abord, semble aller à l’encontre de la sélection naturelle. Pourquoi un tel paradoxe ? Si les chercheurs n’ont encore aucune explication, ils pensent néanmoins que si les escargots senestres venaient à être plus nombreux, les crabes trouveraient tout simplement un moyen adéquat pour les manger !
Ce serait donc la rareté de ces escargots qui serait leur principal atout. En tous cas, étant donné la probabilité d’une telle rencontre, quand un Calappa flammea croise un escargot senestre, ce n’est vraiment pas son jour de chance .

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posted the 04/01/2006 at 02:04 PM by
sharku