All Day I Dream About Snake. Ca sonne un peu gay comme ça mais c'est l'introduction rêvée pour aborder le sujet délicat de la saga d'Hideo Kojima, une success story comme on les aime et une controverse qui se réalimente au fil des épisodes, avec son lot de questions plus ou moins essentielles telles que: un vampire peut-il vraiment marcher sur l'eau? ou est-ce possible de dresser un essaim de frelons?.
Les gratte-papiers du monde entier, amateurs et professionnels, rivalisent de pédanterie pour nous démontrer que Metal Gear Solid est une oeuvre géniale / vaste fumisterie (biffer le mention inutile), dans quel camp vous rangez-vous?
Au milieu de ce maëlstrom, il y a Solid Snake, icône inoxydable, porteur de valeurs propres aux gentils cow-boys: héroisme, honneur, justice, Lucky Strike. Certes, on pourrait se gausser en pointant du doigt la qualité toute relative de son doublage, particulièrement guttural, ou bien son regard bovin évoquant J-C Van Damme, mais cela relèverait de la pure mesquinerie. La vérité c'est qu'aucun gros bras du jeu vidéo ne lui arrive à la cheville. En comparaison, regardez le gars de Killzone: on en voudrait pas pour jouer le noyé dans un épisode d'Alerte à Malibu.
Tout le monde sait que Metal Gear Solid est le plus grand foutoir vidéoludique de tous les temps. MGS, c'est 800 pages d'un script bourré ras-la-gueule de références cinématographiques obscures, d'idées brutes pas toujours pensées pour fonctionner comme elles devraient, de créatures surnaturelles échappées du plus improbable des freak shows. Le simple fait que tous ces éléments puissent fonctionner et intéragir ensemble est déjà un miracle en soi, le charme étrange qui en ressort en est un autre. Dans le quatrième épisode, on veut voir Snake combattre des loups-garous rétropropulsés et des samouraïs skateboarders.
Il paraît qu'il est de bon ton de dénigrer le sieur Kojima sur les forums de joueurs lettrés, grand bien leur fasse. Toujours est-il qu'il reste un créateur de premier ordre qui s'applique à tirer le jeu vidéo vers le haut et à lui insuffler un peu d'humanité, tout en faisant preuve d'une extrême lucidité sur l'industrie et ses enjeux. Partant de ce principe et avec un peu de bonne volonté, on peut tout lui pardonner: cinématiques à rallonge, obsessions monomaniaques, gameplay accusant son âge ou petites errances du caméraman ne pèsent pas bien lourd face au génie déployé tout au long de la série, encore et toujours le seul jeu qui, en plus de proposer une aventure grandiose, se paye le luxe de nous faire réfléchir sur le médium et sur notre condition de joueur. On adhère ou pas.
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