...des compagnies aériennes ?
DOS Air :
Les passagers marchent sur le tarmack jusqu'à l'avion, attrapent celui-ci, et le poussent jusqu'à ce qu'il décolle. Ils s'accrochent pendant le vol, pas plus de quelques mètres d'altitude et sautent juste avant l'atterrissage pour récupérer l'avion et éviter qu'il ne se crashe. Puis ils recommencent.
iMac Airways :
Le type d'avion utilisé change tous les ans. Le design est hyper-soigné. Le billet est 50% plus cher que les concurrent. Caissiers, pilotes, stewarts, sont des clones les uns des autres, disent et font les mêmes choses. Vous entrez dans l'avion sans le voir et une fois à l'intérieur, vous n'avez aucun hublot pour voir dehors si vous êtes en vol ou pas. Aucune vibration durant le décollage, le vol ou l'atterrissage. Bref, vous ne savez même pas que c'est un avion et que vous êtes en vol !
Le mot d'ordre est Tout va bien à bord. Si vous posez une question, on vous répond que vous n'avez pas envie ni besoin de savoir, et de retourner vous asseoir. Une question de plus et c'est le procès. Tout va bien à bord !
Windows® Airline :
Le terminal d'embarquement est superbe, il a d'ailleurs été fabriqué exprès pour Microsoft quand les responsables de l'aéroport se sont aperçus que Windows Airline exigeait des terminaux et pistes spécifiques ; les pilotes sont des experts, la flotte aérienne immense, même si le prix est assez élevé. Il est très facile de consigner vos valises et l'embarquement se fait sans histoire. Le décollage se fait comme une fleur. Vous volez vers les nuages... et à 10 000 mètres d'altitude l'avion explose sans prévenir.
Windows XP Jets :
Vous arrivez deux heures avant l'embarquement. Le port d'embarquement est très confortable et bleu fluo. Les hôtesses de MicrosoftTM sont ravissantes. Vous ne regrettez pas les dix mois de salaire que vous avez investis dans ce vol. Mais vous peinez à trouver votre billet : deux molosses aux armées de la BSA vous plaquent alors au sol, vous pointent un pistolet sur la tempe, vous fouillent. Vous échappez de justesse à la palpation rectale, car on retrouve votre billet dans votre valise.
L'avion est gigantesque : pour 25 passagers, il fait 100 mètres de long et possède dix réacteurs, dont quatre pour la piscine et les masseuses thaïlandaises, et deux pour assurer le poids des huit autres. Vous avez lu que si un seul moteur lâche, l'avion est perdu. C'est contraire à tous les règlements aériens, mais le patron de la compagnie a payé la campagne du Président, alors...
À l'embarquement, on vous prélève de l'ADN. Le journal à disposition en tête de l'avion est facturé. Les toilettes sont payantes. Le capitaine n'accepte de renouveler l'air de la cabine qu'après avoir obtenu une autorisation de prélèvement. Alors que vous vous plaignez à votre voisin de la rapacité de la compagnie, une hôtesse vous surprend. Votre license de vol est automatiquement suspendue, et vous constatez que votre siège est éjectable.
OS/2 Warp Lines :
Le terminal d'embarquement est presque vide. Il y a très peu de clients ; de toute façon l'avion a déjà décollé - à vide. Le personnel s'excuse et montre les nouveaux supersoniques sur le tarmac, des bijoux, confortables et bien plus sûrs que les Windows® Airlines. Mais il faut juste attendre que les ingénieurs aient fini de mettre au point les instruments de vol - peut-être à la fin de l'année ?
Unix Airflot :
Chaque passager apporte une pièce de l'avion et une boîte-à-outils. Ils se réunissent sur le tarmac, discutent sec sur le type d'avion qu'ils vont construire. Après quelques temps, ils se séparent en groupes et chacun construit un type d'avion différent mais tous porteront le même nom. Lorsque les passagers arrivent, l'un d'eux doit être désigné pilote et doit se rendre dans la cabine de pilotage. Là, ils trouvent des manuels décrivant l'avion dans ses moindres détails, mais ne donnant aucune instruction sur le pilotage... ou bien décrit sur vingt tomes.
En finale, seulement une partie des passagers arriveront à destination, mais tous croiront dur comme fer y être parvenus.
Be World Airlines :
Les hôtesses de la compagnie étaient les plus belles. Les vols étaient censés être les plus rapides, mais quand les passagers s'adressaient aux bureaux de la compagnie pour acquérir un ticket, on leur répondait que le nouveau carburant utilisé pour faire voler les avions (que la compagnie avait renoncé à fabriquer elle-même) n'était pas encore tout à fait bien adapté aux moteurs existant. Les passagers étaient conviés à regarder le prototype faire des loopings au dessus de l'aéroport. Dommage que tout ça ait été revendu à un fabricant de modèles réduits.
Amiga Oldlines :
Le nombre de passagers diminue, attiré par les supersoniques des autres compagnies. Le personnel de la compagnie a mystérieusement disparu. Chaque passager amène son turbo et bricole les vieux biplans de la compagnie, puis s'envole joyeusement.
Windows NT Air :
Comme Windows Air, mais le billet coûte plus cher, les avions sont beaucoup plus gros, et lorsqu'ils explosent, tous les autres avions dans un rayon de 10 kilomètres explosent aussi.
Linux Air :
Compagnie fondée par des employés mécontents provenant des autres compagnies aériennes. Ils construisent leurs propres avions, leurs propres comptoirs et pavent leurs pistes eux-mêmes. Le coût du billet est minime... il couvre seulement les frais encourus pour l'imprimer ! Vous pouvez aussi télécharger votre billet gratuitement et l'imprimer vous-mêmes.
Une fois à bord, on vous donne un siège, quatre vis, des outils et un petit guide nommé Pose-siège.html. Une fois en place, le siège entièrement ajustable est rustique mais très confortable. Le vol part et arrive à temps, sans pépin. Les repas à bord sont légers et nourrissants. Les hôtesses sont moches mais d'une rare efficacité : 20 pour 300 passagers, et toujours disponible pour toute requête.
Lorsque vous essayez plus tard de dire aux autres personnes que vous avez voyagé gratuitement, dans un avion super confort, ils vous regardent comme si vous étiez un idiot et crient : QUOI ?!? IL A FALLU QUE TU POSES LE SIÈGE TOI-MÊME ?
Atari ST Virtual Lines :
La guerre avec Amiga Oldlines a fait long feu depuis que le marché a été phagocyté par la concurrence. Les rares appareils qui volent encore sont fabriqués en cachette par quelques fanatiques, ou sont en fait des appareils de Windows Airlines détournés par des nostalgiques.
VMS Airways :
Depuis le temps, l'avion est largement amorti. Il a 150 membres d'équipage et 60 moteurs pour embarquer 5000 passagers. Un soda à bord coûte 2500 € et il faut 40 minutes pour l'obtenir. Quand on veut sortir l'avion du hangar, on s'aperçoit qu'il est trop gros et que les ailes ne passent pas.