Bonjour à tous et bienvenue. Je sais pas si vous avez remarqué ? Ben non... En fait, ce blog a été renommé et les couleurs ont changées. Enfin ça n'a pas d'importance... J’ai même fait un sommaire en dernière page, que je mettrai en lien à la fin de chaque article dans un avenir proche selon Einstein [comprenez un avenir relativement proche].
En fait, j'écris ceci, parce que je voudrais vous présenter un ouvrage qui me tient à coeur de vous présenter. Il s'agit de
mort d'un parfait bilingue de
Thomas Gunzig.
Plus d'infos
ici.
Alors, voilà, Thomas Gunzig, c'est lui [il est Belge

] :

Et voilà mon petit avis accompagné d'un petit résumé
1978, Chypre. Je suis sur un lit d’hôpital. Je n’ai pas l’air malin ici, je ne suis à présent capable que d’articuler ce qui pourrait être perçu comme une ébauche de discussion, des « Mmmm ». Je ne me souviens que de très peu de choses avant mon arrivée ici. Dans l’impossibilité de bouger, je ne peux qu’essayer de me rappeler l’enchaînement d’évènements qui s’est fait comme l’alignement des perles sur un collier et qui m’ont amené ici. Je me souviens de Moktar, le sous-officier slovène qui me servait d’ami lorsque j’allais noyer mes chagrins au bateau qui se plante, le bar de Dao Min. Je lui avais rendu un fier service un jour en tuant « Petit Pois » Roberts, le mari de sa sœur, Suzy. En échange, il m’avait donner de l’argent, une grosse somme qui m’avait permis de me nourrir, ce qui, je dois l’avouer, m’était devenu très difficile. C’est d’ailleurs dans ce bar, à croire que tous mes malheurs partent de cet endroit, que j’avais rencontré Minitrip, la femme du chanteur Jim Jim Slater. Nous avions vécu une idylle éphémère. C’est ainsi que tout bascula pour moi le jour où, dans un accès de colère, je lui avais cassé les dents de devant. Peu de temps après, j’ai vu arrivé les sbires de son mari. Celui-ci, ne voulant pas me tuer car ça ne m’aurait pas fait assez souffrir selon ses dires, me confia la tâche d’éliminer sa rivale, Caroline Lemonseed devenue aussi gênante que l’aurait été un caillou dans sa chaussure. C’est ainsi que je me souviens avoir eu pour mission de l’exécuter sous peine de me faire casser les rotules sur un terrain vague à coups de clé anglaise bien envoyés dans les jours suivants. A partir de ce moment là, tout se bouscule dans ma tête et ma mémoire devient aussi molle que du pudding anglais. Mais j’essaierai de me remémorer…
Du licencié en sciences politiques bruxellois et primé à de nombreuses reprises, Thomas Gunzig, mort d’un parfait bilingue se présente comme un roman des plus bouleversants. Proposant une intrigue maîtrisée où les protagonistes sont fouillés, ce livre est agréable à lire et prenant de bout en bout. Mettant en scène de façon, somme toute, assez classique (la faute aux nombreux poncifs inhérents à la guerre ponctuant l’aventure, sans doute) des protagonistes attachants sous la forme de parfaits anti-héros, Thomas Gunzig brasse à contre-courant de toute la production romanesque actuelle. Ecrite dans un langage cru, ponctuée d’un cynisme avoué et omniprésent, agrémentée d’un ton sarcastique, piquant, ironique et grinçant, l’histoire, noire au possible, même si elle est conventionnelle, parvient à nous maintenir en haleine comme tout bon ouvrage de ce nom doit savoir le faire. Plus profond qu’il n’y paraît, ce livre choque. Choque parce qu’il nous renvoie au plus profond de nous-même, là où l’homme est soumis à ses propres travers, les plus pathétiques en tête. La guerre n’aura jamais été aussi bien traitée (le capitalisme non plus), l’horreur de celle-ci n’aura jamais été aussi proche, les évènements narrés n’auront jamais été aussi effrayants de réalisme. Plus qu’une broutille dans l’océan romanesque, mort d’un parfait bilingue est une œuvre majeure, magistralement orchestrée et mise en scène par le maître de cérémonie, Thomas Gunzig. Nonobstant une histoire très torturée et difficile à suivre à cause des nombreuses rétrospectives proposées par le héros, nous tenons avec ce conte subversif, immoral, pervers, malsain et pernicieux ce qui se fait de mieux dans un genre entièrement à part entière qu’il nous a été impossible de définir tant il est particulier.
[un petit clin d'oeil à Vico

en passant, s'il passe par ici, il verra de quoi je parlais]
[EDIT] : article ajouté au sommaire à la rubrique
littérature.