Bienvenue à tous sur le blog le plus désertique de la blogosphère. Aujourd’hui, vous, l’avez compris dans le titre, j’aimerais vous parler de ce qui s’est passé il y a de cela un an jour pour jour aujourd’hui. Je parle bien sûr de la terrible catastrophe qui a frappé l’Asie du Sud-est et mes ex-compatriotes. Je vais, ici, avec vous, repasser le film des événement qui ont conduit cette terrible catastrophe.
Il y a un an donc, un
tsunami, puisque c’est comme ça que ça s’appelle frappait L’Asie du Sud-est et la côte Est de l’Afrique de cette façon
Alors, un tsunami, c’est quoi au juste ? Un tsunami, si vous voulez, ça peut être définit comme un vague géante, un raz-de-marée. En réalité, tout part d’un séisme [ou d’une éruption volcanique ou d’un gigantesque glissement de terrain] qui fait se déplacer des volumes très conséquents d’eau. Rien à voir donc avec le vent, comme c’est le cas pour les vagues. Depuis la côte, il est impossible de prévoir un tsunami, car la vague formée n’est pas très haute. Le seul indice dont on dispose, est un retrait brutal d’eau quelques minutes avant l’arrivée sur la mer [c’est en fait dû au déplacement de grandes masses d’eau quelques kilomètres plus loin]. En, mer, par contre, les effets ne sont quasiment pas perçus, c’est pour ça qu’un groupe de soi-disant « miraculés », en plongée au moment des faits n’a rien ressenti. Ils ne risquaient donc rien du tout, sous ces quelques mètres d’eau. C’est le principe de la houle. Sans entrer dans les détails, les particules d’eau sont en fait animées d’un mouvement elliptique. A la suite du passage du tsunami, chaque articule d’eau retrouve donc sa place, comme quand vous soufflez sur une feuille de papier par en dessous. C’est à la surface et sur la côte que les effets sont les plus violents. Voici comment se crée un tsunami

C’est assez facile à comprendre et assez bien expliqué d’ailleurs. Le séisme [dans le cas du tsunami de l’année dernière, c’était un séisme] crée un dénivellement dans le fond de l’océan. L’onde se propage en surface, mais elle s’amplifie [c’est pour ça que plus les eaux sont profondes, plus la vague formée est grande], lorsque la vague arrive en surface, elle continue sa progression vers la côte. C’est à ce moment précis que l’eau se retire de la côte. Si le plancher océanique s’éloigne de la surface [et que donc les eaux sont plus profondes], la vague grandit [ceux qui font de la physique ou de la météorologie comprendront mieux], c’est le principe de propagation des ondes. Attention, ce n’est pas tant qu’on pourrait le croire la hauteur des vagues qui font qu’un tsunami est dévastateur. Plus important encore, c’est la quantité d’eau déplacée et la durée de ce déplacement. Une vague moins haute charriera plus d’objets et autres construction sur une plus longue distance, tandis qu’une vague trop haute viendra s’écraser sur la côte sans entrer dans les terres. Voilà ce qui s’est passé il y a un an [les physiciens et météorologues me reprocheront de ne pas avoir expliqué le principe de propagation des ondes, le spectre, Fourrier ou Laplace, qui sont pourtant des principes capitaux dans la propagation d’un tsunami, mais je pense que les autres me remercieront].
Note : Il y a un an, la secousse fut de magnitude 9.0 sur l’échelle ouverte de Richter (pour rappel, l’échelle de Richter quantifie la puissance des tremblements de terre. 9 est considéré comme étant un séisme très important. Il s’agit d’une échelle ouverte, c’est à dire qu’on ne peut pas dire que c’était un tremblement de 9 sur quelque chose, elle n’a pas de limite. Je note aussi que ce n’est pas une échelle linéaire, plutôt une échelle exponentielle, sans vraiment présenter une parfaite parabole).
Détails sur le tsunami du 26 décembre 2004. A 7h58, heure locale, au large de Sumatra (Indonésie, voir annexe 1). Une zone de subduction entre deux plaques vient de se rompre à l’instant sur environ 1200km. Sur la carte annexe 2, on aperçoit bien l’hypocentre, puisque c’est le lieu où la secousse ressentie est la plus forte. Selon un bilan (sachez que nous n’aurons jamais de bilan exact quant aux nombres de morts et il y a fort à parier qu’on retrouvera encore des corps dans les prochaines années) établi en juin dernier, 222 046 personnes auraient péri dans ce tsunami. Les conséquences furent terribles, tant sur le mental des personnes se trouvant sur place que sur le tourisme et donc sur l’économie. De plus, le séisme appellera de nombreuses répliques dont certaines seront très violentes. Beaucoup de ressortissants périront aussi dans cette catastrophe dont 95 Français et 10 Belges. Très vite, trop vite peut-être, l’aide internationale arrive sous forme de fond et de personnel. Sur place, c’est le chaos total, le monde entier s’est mobilisé et a désormais les yeux fixés sur cette partie du monde. L’élan de générosité est énorme (moins grand que pour le séisme de 28 mers, dommage…) et l’assistance matérielle afflue. Sur place, l’aide se met difficilement en marche. La désorganisation règne en maître et il est très difficile de s’y retrouver. Les dons sont à présent de 5 milliards $ (US). Mais l’organisation peine à venir. Priorité aux blessés et à l’identification des corps. Tous se sont mobilisés et aujourd’hui, nous les observons, derrière le feu des projecteurs (allumés pour l’occasion à l’époque), une région toujours dévastée, en proie à des épidémies, qui tente douloureusement de se relever et qui, de plus, craint les attentats, à présent. Une région qui tente toujours de se reconstruire. Une région qui n’a pas reçu tous les subsides envoyés par l’aide internationale, faute d’une bonne organisation. Une région marquée au fer rouge par ces terribles évènements. Une région qui a encore aujourd’hui, un besoin criant d’aide. Une région qui a retrouvé sa banale place de région du monde et qui nous laisse encore une fois admirer le travail de merde des médias. Toujours là pour couvrir les évènements, pour médiatiser l’horreur, pour montrer des gens en pleurs pour faire du bruit, pour défoncer les portes ouvertes, pour faire du vent et brasser de l’air, pour enfoncer du beurre. Mais quand il s’agit de ne plus faire de sensationnel, de parler de ce qui se passe vraiment, il n’y a plus personne. Sachez qu’encore aujourd’hui, des militaires, des médecins, des infirmiers, des membres d’ONG et plein d’autres sont à pied d’œuvre pour reconstruire ces pays. C’est ici qu’on se rend compte qu’on a manqué sérieusement d’organisation et d’esprit pratique, mais dans l’urgence, nous avons paré au plus pressé et nous avons eu tort. Aujourd’hui des milliers et des milliers de $ demeurent inutilisés ou mal utilisés.
Quoi qu’il en soit, si vous avez versé de l’argent, merci à vous, il servira un jour. Si vous avez versé une larme, merci à vous. Si ça vous touche ne serait-ce qu’un peu dans votre confortable vie, si vous vous êtes sentis solidaires ne serait-ce qu’une seconde, merci à vous. Si aujourd’hui, vous pensez à eux, merci à vous. Si vous avez lu ceci et que ça vous a aidé à prendre conscience de certaines choses, tant mieux. Mais surtout, ne vous laissez pas berner par ce qu’on vous racontera ce soir à la télé, parce que la réalité est tout autre. Vous ne devez pas l’ignorer. Si vous connaissez, comme moi, quelqu’un qui s’est rendu sur place, cette personne mérite toute votre considération. Si vous avez essayé d’aider, ou même, si vous vous êtes rendu sur place, vous avez la mienne (et n’oubliez jamais que si vous allez passer quelques jours là-bas, vous les aidez à recouvrer leur dignité humaine). Personnellement, j’aimerais juste avoir une pensée en ces temps de fêtes envers ceux qui, comme eux, sont dans la misère, malades ou touchés par n’importe quelle autre merde qui nous guette et qui ne vont peut-être pas passer les fêtes de fin d’année sous un toit avec un bon repas qui les attend. Merci pour eux et merci à vous !
Je m’excuse aussi auprès de tous ceux que mes propos ont choqué.
Annexes :
1. L’île de Sumatra, Indonésie
2. Cartographie de l’océan indien avec relevés des magnitudes
[img=500] http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/98/Indischer_Ozean_Beben2004.png [/img]
D’autres images, en vrac :

Des images édifiantes…
[EDIT] : article ajouté au sommaire à la rubrique
hommages.