
Très courte nouvelle, à peine douze pages. Elle contient une des qualités des nouvelles, rentrer dans le vif du sujet tout en piquant notre curiosité. Un jour, l’hôpital psychiatrique, où travaillait le rédacteur de la nouvelle, hébergea parmi ses habitants un homme réputé violent. L’histoire qui l’entourait était très « bizarre ». Il faisait partie d’un groupe d’indigènes vivant dans la montagne. Ses congénères le craignaient, ils disaient qu’il se comportait mystérieusement après avoir dormi (il parlait, de temps à autre, à son réveil un langage inconnu). Finalement après avoir commis un meurtre horrible, il disparut. Trois jours plus tard, le shérif et ses collègues lui mirent la main dessus alors qu’il dormait quelque part dans la montagne. L’accusé ne se rappelait pas des faits, il disait simplement s’être couché puis s’être réveillé, les mains en sang, le cadavre à ses pieds. Pris de peur, il s’était enfuit
Son séjour à l’hôpital fut mouvementé. Il était sujet à de crises de violence. A tel point que quatre hommes était parfois nécessaires pour l’immobiliser. Les médecins cherchèrent à trouver des explications à son comportement. L’aliéné racontait avoir fait des rêves de voyage, découvert d’extraordinaires cités. Il parlait parfois un langage « inhumain ». Les médecins furent intrigués et s’interrogèrent quant à la source de ces paroles et ses rêves. En effet, l’indigène n’avait aucun moyen d’entretenir une imagination aussi vaste. Rapidement, ils se lassèrent, ne trouvant pas de « raison ».
Le héros, voulant comprendre cet homme, utilisa une machine « un peu tirée par les cheveux » qui permettait de lire dans l’esprit des gens. Chaque jour, il l’utilisait mais rien ne survenait. Un autre mal fit son apparition, l’indigène se mourait. Un soir, il réussit finalement à rentrer en contact avec son esprit. Ce qu’il découvrit était incroyable. Il semblait être passé dans une autre dimension, « la dimension du sommeil » ? Il ne possédait plus de corps, il flottait au vent, accompagné par une créature spirituellement supérieure à l’homme. Au cours de son trajet, il découvrit les cités dont parlait l’indigène. Elles émergeaient, magnifiques, au cœur des montagnes « Chaque vue qui m’apparaissait était celle que je désirais le plus admirer ».
A la fin de ce voyage, le « frère de lumière » de l’homme qui était passé au-delà du mur du sommeil, lui déclara être en quête de vengeance contre une créature malfaisante « un des Anciens comme Cthulhu ». Cette créature était une étoile « Algol, l’étoile du démon ». Le héros se réveilla et découvrit que l’indigène était mort entre-temps. Comme nous tous, il discuta de la crédibilité des faits. Puis lut dans un journal, que l’étoile dont « le frère de lumière » avait parlé existait vraiment et que récemment une étoile avait surgi au côté de l’étoile de démon. Elle brillait de mille feux avant de perdre de son ampleur, pour s’éteindre complètement une semaine plus tard.