
« Cette ville, elle la hait. Elle déteste inhaler cet air qu'il a respiré, elle exècre ce pavé qu'elle foule et ce labyrinthe de béton dont l'architecture les unit, elle et lui.
Lui, son amant devenu son ennemi... Daredevil. »
Le Daredevil de Frank « Sin City » Miller est déjà devenu culte à l'époque de sa sortie en 1981. Miller y resta jusqu'à 1983 et livra la meilleure épopée du diable rouge. Les 3 intégrales sont sortis en deux ans chez Marvel France m'ont permis de renouer avec une époque culte. J'avais déjà lu les intégrales Spider-Man et X-Men, ils me paraissaient fade. Je mis ça sur le compte de l'âge. Je craignis que Daredevil en soit atteint aussi. Sa lecture m'a fait changer d'avis. Même 20 ans plus tard, il garde la même puissance. La magie de Miller faisait déjà son charme alors qu'il n'avait pratiquement pas d'expérience dans le milieu. Il impose un style qui a fait école depuis.
Matt Murdock est une jeune garçon pauvre qui vit dans un quartier paumé, Hell's Kitchen. Son père, Jack Battling Murdock est un boxeur, un has-been, alcoolo, afin de survivre il sert de gardes du corps à des mafieux. Il pousse son fils à étudier et à ne pas se bagarrer. Un jour alors qu'un vieil homme va se faire renverser, Matt le pousse afin qu'il évite le camion. Mission réussi, mais la cargaison du camion s'échappe. Un barre radioactive atterrit sur les yeux de Murdock. A la suite, il devient aveugle mais ses autres sens se développe. Au début, il est incapable de contrôler ses pouvoirs et fait la rencontre de Stick. Aveugle aussi, il a développé un véritable contrôle. A son contact, Matt Murdock s'entraîne et développe un sens radar. Cela lui permet de sentir les choses autour de lui. Il devient meilleur qu'un voyant. Il se rebaptise Daredevil à la suite du meurtre de son père et protège son quartier contre la racaille. L'homme sans peur est né. Matt Murdock, avocat le jour, justicier la nuit.
Dans le Daredevil de Miller, on y découvre une tueuse à gage nommé Elektra, premier et grand amour de Matt Murdock. La trame tourne autour de leur histoire d'amour. Les autres personnages, y vienne mettre leurs piquants. Comme le tueur Bullseye. Dans un face à face sublime entre Daredevil et Bullseye, paralysé dans son lit d'hôpital, une roulette russe fait l'enjeu de tout un épisode pour aboutir à une dernière phrase liant le héro et le vilain à jamais.
« Mon chargeur est vide. On est liés à la vie à la mort Bullseye. ». Il y a aussi Stick, le mentor de Daredevil et d'Elektra, l'un aura refusé rejoindre son groupe et l'autre aura été refusée. Bien sûr, indissociable de Daredevil, le Caïd, Miller nous livre ici un personnage à la fois impitoyable mais aussi tellement humain. L'amour qu'il porte pour sa femme est tout pour lui, à tel point qu'il a accepté de se retirer du milieu. Il en reste d'autres, Ben Ulrich, journaliste qui fume cigarette sur cigarette
« Elles auront ma peau », Foggy, Heather...
Le dessin de Miller fait mouche, jamais autant un dessinateur n'a manié avec autant de perfection les ombres, les postures des personnages, si vous avez vu Sin City, vous voyez de quoi je parle.














Daredevil le film, cette immense bouse qui a détruit le personnage. Rien n'est respecté, tout est détruit. Le réalisateur, grand fan de Daredevil à ce qu'il parait, mérite la potence pour son crime. Il a bafoué un des plus grand héros de l'histoire du comic. Ne parlons pas d'Elektra!
Il y a aussi Joe Quesada qui a signé une saga en deux 100% Marvel qui a bousculé le monde de Daredevil (Sous l'aile du diable et Chemin de Croix). Puis vint l'ultime album de Daredevil qui fait suite à la saga de Joe Quesada. Daredevil : Jaune, signé par deux personnes talentueuses. Il fait retour au passé de Daredevil, à l'époque où il était amoureux de Karen Page. Véritable moteur de nostalgie de l'âge d'or et d'innocence du comic américain. Cet album n'est pas à rater. Le Daredevil de Brian Bendis vaut aussi le détour, Bendis est devenu une légende vivante dans le milieu du comics. Tout ce qu'il touche est d'or, tel le Crésus du comic. Vous pouvez le retrouvez dans le 100% Marvel.


Dans la chronologie, c'est :
- Daredevil : l'intégrale 1981, 1982, 1983 (Miller, Frank) - Note 9,5/10
- Daredevil - Sous l'aile du diable 100% Marvel 1 et 2 (Kevin Smith / Joe Quesada / Jimmy Palmiotti) - Note 9/10
- Daredevil : Jaune 100% Marvel 3 - Note 10/10
- Daredevil 100% Marvel 4, 5, 6, 7 et 8 : Underboss, Le scoop, Le procès du siècle, Le petit maître, Hardcore (Brian M. Bendis) - Note 9/10