Arrivé à la rédaction en fin de semaine dernière, c'est après quelques heures de vol que nous vous livrons les premières impressions détaillées de Grandia III, ce RPG signé GameArts ô combien attendu par une catégorie de joueurs toute entière ! Série bénéficiant d'une côte de popularité immense grâce aux indéniables qualités du premier opus sorti sur Saturn à l'époque, GameArts comptait bien réitérer l'exploit après les épisodes précédents en demi-teinte en nous proposant un Grandia III renouant avec ce qui a fait le succès de la série.

Vous incarnez donc Yuuki, un jeune aventurier vivant dangeureusement en compagnie de sa mère Miranda, qui ressemble plus à sa soeur qu'autre chose, d'autant plus qu'ils s'appellent par leurs prénoms, néanmoins c'est elle qui l'a élevée alors qu'il n'était qu'un nourrisson ! Son rêve n'est autre que partir voler tout autour du monde à bord d'un avion fait avec les moyens du bord et ainsi enfin quitter son île natale à la découverte du continent ! Le jour J arrive enfin, et bornée comme son fils, Miranda n'a pas pu s'empêcher de grimper à l'arrière de l'avion : mère et fils partiront donc à l'aventure ensemble et verront juste avant de se crasher la cariole d'une jeune femme poursuivie par des soldats ... Il ne reste plus grand chose de l'accident, et après quelques fouilles le tandem familial rencontre finalement Alfina, la jeune femme pourchassée par les sodlats. Rattrappés par ces derniers, nos trois heureux n'ont plus d'autre choix que de fuir !

Pour aussi loin que j'en suis allé, deux autres compagnons ont rejoint nos rangs : Alonso le gambler invétéré, et Ull, un jeune espiègle sillonnant les mers sur le dos d'une bestiole volante pour le moins étrange et caractérielle ! Yuuki s'en souviendra surement longtemps ...

Grandia III frappe par sa mise en scène : soignée, inspirée et rarement ennuyeuse (les standards du RPG n'ont pas été écarté pour notre plus grand bonheur aussi Alfina n'échappe pas au cliché de la faible et courage jeune femme qui se confond en excuses toutes les deux minutes ...), les scènes s'enchainent et l'alternance cut-scenes / exploration / donjon atteint des sommets de perfection.
Quel les fans de la première heure se rassurent, l'humour si caractéristique de la série est bel et bien présent tout comme les fameuses discussions autour de la table ou du feu du campement !
Contrairement à bon nombre de RPG actuels, aucun personnage n'est en retrait et tous participent pleinement à l'aventure rendant l'équipe très cohérente.

On regrettera peut-être que le jeu n'ait pas conservé cet aspect haut en couleur et rempli de détails amusants un peu partout dans le décor qui allait si bien à la série, rendant le tout très chaleureux et si original. Un moindre mal dans la mesure où ce Grandia III est une véritable claque graphique où chaque corniche mérite que l'on s'y attarde pour contempler le spectacle qui s'offre à nous, à commencer par les couchers de soleil et une profondeur de jeu hallucinante sans une once de clipping ...

Pour ce qui est des combats, là encore les amateurs de la série seront comblés : le jeu utilise toujours cette fameuse jauge d'IP (Initative Point) permettant de vivre les combats quasiment en temps réel (le choix des attaques ne constituant que l'unique moment de pause dans l'actin) où l'on peut voir où en sont les ennemis, dans quel ordre ils comptent attaquer, les coups en préparation, etc ... C'est d'autant plus utile que Grandia III introduit un système de Cancel nettement plus poussé permettant d'enchainer des combos meurtriers !
Lorsqu'un ennemi prépare une attaque spéciale et que vous utilisez un Critical durant le temps de latence, son attaque s'en trouve annulée et il perd un tour (rassurez-vous, ca vous arrivera aussi ...). Mais là où ca devient intéressant, c'est qu'il sera possible d'enchainer après ce Cancel en chopant l'ennemi au vol : pour peu qu'un personnage de votre équipe cette même personne alors qu'elle se trouve en l'air, une petite scène se déclenchera pour une attaque encore plus puissante ! Imaginez le résultat d'un enchainement de ce type en combinant vos 4 personnages : l'ennemi en prendra pour son grade, mais vous en prendrez aussi plein les yeux !
On parlait plus haut de la réalisation technique bluffante, il en va de même pour les combats : les sorts magiques, même les tous premiers (Burn, Shakia, Gragin, etc ...) en mettent plein la vue ... Gageons que les dernières magies devraient en mettre plein les rétines également.

Si la gestion de l'inventaire n'a rien d'exceptionnel, le système de skills et de magie a été sensiblement retouché. On ne revient malheureusement pas à celui du premier opus où il fallait utiliser à foison les pouvoirs de base pour en gagner d'autres et réduire les temps de latence en combat, mais il s'agit ici de pastilles qu'on obtient en grimpant des niveaux et qui permettent d'équiper des sorts et des talents (les Mana Eggs étant relégués à booster vos sorts plutôt qu'à en créer de nouveaux).

En près de 8 heures de jeu, la seule et unique déception vient pour l'instant des donjons, nettement plus rapides à parcourir que par le passé, faute à l'apparition d'une carte dans le coin de l'écran dévoilant d'un coup d'oeil les sorties et les chemins à prendre là où les donjons du premier Grandia nécessitaient davantage d'exploration et de mémorisation : logique pour des contrées inconnues ...

En tous les cas Grandia III s'avère à la hauteur de nos espérances, et même plus encore. Plus qu'à espérer une localisation rapide en Europe, néanmoins la série y est déjà bien implantée, l'affaire ne devrait pas s'éterniser bien longtemps !