Sam Fischer se plie en deux pour le format portable. Enfin, ses aventures ne ressemblent pas à un papyrus animé, et si la 3D de la DS lui donne de l'épaisseur, ce n'est pas encore dans la poche.
Jusqu'à présent, sur GBA, il était difficile de reconnaître la plastique hors norme de l'agent Sam Fisher de la mystérieuse organisation Echelon 3. Oubliez la 2D et le scrolling horizontal, la technologie de la DS permet de franchir une étape déterminante dans l'infiltration portable. Même si c'est un peu dans la douleur, et si les premiers pas sont hésitants, il faut garder en tête que nous sommes face à une première, avec toute l'indulgence que ça implique.
Il a presque tout comme les grands
Il suffit de parcourir les salles d'entraînements pour réaliser que la plupart des mouvements dignes d'un agent secret sont maintenant disponibles. Le swat turn, sorte de pirouette à 360° qui permet de franchir la largeur d'un couloir sans se faire repérer, la descente en rappel, le saut écart entre deux mûrs étroitement rapprochés pour se poster tel un chasseur à l'affût, ne sont que quelques exemples.
Côté scénario et missions, nous sommes aussi dans la recherche de similitudes avec son homologue de salon. Sans être exactement identique, la trame principale, les enchaînements et articulations s'en rapprochent. Le titre mérite de porter le nom de Chaos Theory.
Les défauts de ses qualités
Enfin un jeu consistant d'un genre rare sur console portable ! Jouissif au début, le petit écran et la pixellisation des graphismes 3D, amoindrissent la lisibilité de l'action. Il faut dire que ce Splinter Cell suit la route d' Asphalt Urban GT. D'abord développé sur N-Gage, Gameloft adapte le titre sur DS et n'exploite pas complètement la puissance de la console. Si l'on ajoute à cela des niveaux majoritairement peu éclairés, ce sont pourtant les endroits que préfère notre tatoué mal rasé, le bilan s'assombrit singulièrement. Dans un gameplay qui nécessite de la précision, de l'observation et de la méticulosité plutôt que des assauts, l'arme au poing et le couteau entre les dents, il est difficile de s'y retrouver. D'autant que la jouabilité, malgré les efforts sincères qui ont été produits, n'est pas au rendez-vous.
Le syndrome de la 3ième main
L'action et les cinématiques se déroulent sur l'écran supérieur. C'est aussi là que s'affichent les dialogues et les informations, comme l'indicateur de visibilité par exemple.
L'écran tactile permet d'accéder à son inventaire, de choisir les actions ou crocheter les serrures le cas échéant, et d'activer les différentes visions, nocturne et thermique. Mais plus important, il permet de contrôler la vue au moyen du stylet ou du pouce.
Toutes les touches sont sollicitées. La prise en main est donc loin d'être intuitive, et il faudra du temps pour apprivoiser le nouveau corps de notre champion de l'infiltration. Dans ces moments là, une 3e main ne serait pas du luxe. Ainsi des manipulations qui devraient être rapides, comme le changement d'armes par exemple s'avèrent laborieuses et nous montre que le format est finalement difficilement adaptable sur portable.
Tous ensemble, tous, tous !
Le multijoueur de Chaos Theory, qui a fait sensation dans votre salon, est ici repris sur moins d'une dizaine de cartes. A deux, en Coopération contre l'ordinateur, ou jusqu'à 4 en mode Espions contre Mercenaires, il faudra impérativement une cartouche pour chacun des participants. Les lacunes évoquées précédemment valent bien sûr en multijoueur, et avantagent ceux d'entre vous qui auront véritablement intégrés l'approximative jouabilité du titre, plutôt que les fins stratèges. Vous l'aurez compris, si vous êtes indulgents, et si l'infiltration n'a pas de prix, vous ne pourrez qu'apprécier ce titre. Par contre, les joueurs les plus pointilleux et les plus exigeants risquent de s'en prendre à l'intégrité physique de leur console.
Intérêt : 15/20
La volonté et l'ambition de réaliser sur console portable un véritable jeu d'infiltration tout en 3D est en soi une excellente chose. L'apprécier nécessite quand même une certaine forme d'enthousiasme.
Graphisme : 13/20
C'est de la Nintendo 64 (ndlr : et encore), mais sur un tout petit écran. Malgré la pixellisation très présente, les graphismes sont assez détaillés, et les cinématiques immersives.
Animation : 11/20
Le tout en 3D a un prix. Vous aurez pas mal de bugs d'affichages et un faible nombre d'images par seconde. Le jeu dans son ensemble en pâtit singulièrement notamment dans la précision de jeu, pourtant indispensable.
Son : 16/20
Amon Tobin, derrière les manettes, donne du caractère et de la consistance au jeu. C'est un véritable faire valoir qui offre une conséquente bouffée d'oxygène à ce titre.
Jouabilité : 10/20
Les lacunes techniques handicapent le joueur dans ses mouvements autant que dans la lecture du jeu. La moindre action se joue au pixel près : sans être rédhibitoire, cela reste gênant.
Multijoueur : 15/20
Un atout majeur de ce jeu, surtout pour le format portable. Coopération ou versus, les aficionados seront vraiment à la fête. Il est regrettable cependant qu'il faille une cartouche par personne.
Difficulté : 13/20
De nombreux points de sauvegarde émaillent l'aventure, chaque erreur sert d'expérience et permettent de progresser. Tout ceci serait parfait sans l'approximative jouabilité.
Durée de vie : 12/20
La campagne solo n'est pas de celle qui résiste. La richesse du mode multijoueur pourrait prolonger la durée de vie de ce titre, si la jouabilité n'était pas si laborieuse.
Note Globale : 12/20

Source:Micromania.fr