Ridge Racer évoque pour beaucoup les premiers émois en matière de vitesse sur console. Cette version DS conserve la substantifique moelle de la série sans pour autant être complètement convaincante.
Le portage des jeux Nintendo 64 sur DS se passe, semble-t-il, plutôt bien. Après Super Mario 64 c’est au tour de Ridge Racer. Graphiquement, la déception est la même : la pixellisation est trop marquée, et cette fois-ci, malheureusement, nous n’aurons pas droit à de véritables ajouts, comme c’était le cas pour le plombier. Par contre, il faut reconnaître que du point des sensations, ça tient vraiment la route, si je puis dire.
A fond, à fond, à fond
Il est facile de résumer Ridge Racer à un seul mot : arcade. Qu’il s’agisse des menus ou de la conduite, tout est réduit à sa plus simple expression.
Oubliez le frein et tout ce que vous savez sur le code de la route, accélération et glissade sont les deux mamelles de la réussite. Tout d’abord, ça va très très vite ! Fidèle à la série, le champignon est enfoncé du départ jusqu’à l’arrivée, et vous ne devrez votre victoire qu’à votre maîtrise du dérapage. A tel point que lors de vos travers, votre véhicule suit, comme par magie, le cours de la route sans toucher les murs, y compris dans les passages les plus délicats, comme les chicanes par exemple.
Des modes plus vraiment à la mode
Bien que le jeu propose les modes Quick Race et Time Attack, ils n’apportent rien, et je ne vois que deux raisons d’y aller : me contredire, ou se tromper lors de la sélection. Il vous reste donc à choisir entre Grand Prix et Car Attack. Le premier vous expose à 11 concurrents, sur le parcours et avec la voiture de votre choix. Seulement 3 circuits sont disponibles, et lorsque l’on passe d’un niveau de difficulté à l’autre, ce sont des portions qui s’ajoutent et se retirent en conservant la même base. En tout, ce sont 20 pistes, 9 différentes et jouables en sens inverse, plus 2 parcours bonus. Le second vous lance dans une série de duels, dont chaque victoire vous rapporte une caisse différente. Au total, ce ne sont pas moins de 32 véhicules disponibles, dont la plupart à débloquer. Leurs caractéristiques sont simples : vitesse, accélération, maniabilité et adhérence, en boîte manuelle ou automatique.
La DS est elle une voiture de course ?
Le jeu propose 3 façons différentes de diriger son bolide : la croix directionnelle, le stylet ou la sangle. Ce choix, non modifiable lors de la course, détermine des positions différentes pour les autres fonctions comme l’accélération ou le frein.
La fonction tactile est parfaitement gérée, quelque soit la position du pouce ou du stylet sur l’écran, la direction réagit également. Sur le papier, il semble donc facile de manier l’énorme volant. Cependant, le format portable confère une faible largeur à la route, et la sensibilité extrême des contrôles, couplée à la vitesse, donnent d’abord l’impression de jouer au flipper. La voiture, baladée d’une paroi à l’autre, demande à être sérieusement apprivoisée. Personnellement j’ai eu vite fait de revenir à la croix directionnelle.
Dérapage pas très contrôlé
Le souci le plus important demeure la gestion des collisions : c’est une pure catastrophe. Lors des chocs, votre véhicule peut disparaître jusqu’à 50% dans l’objet qu’il heurte, ou encore se retrouver instantanément 5 mètres en arrière sans comprendre pourquoi. Certains de ses bugs d’affichages peuvent être évités en choisissant la vue intérieure, mais la jouabilité n’en demeure pas meilleure. Dans l’ensemble, ce jeu nous confirme quand même que la console gère parfaitement la 3D, et les sensations de vitesses sont vraiment au rendez-vous. Comme dans la version originale, l’environnement est animé. Il est assez jouissif de retrouver les passages d’hélicoptères, d’avions ou les grues qui s’affairent à construire des bâtiments. Malgré sa sortie tardive sur nos terres, il s’agit bien d’un jeu de lancement qui malheureusement n’apporte rien de plus que la version N64, mais pourquoi toujours se plaindre, peu importe le flacon tant qu’on a l’ivresse !
Intérêt : 12/20
Les courses de voitures ne sont pas légion sur DS. Loin d’être parfait, Ridge procure cependant de bonnes sensations.
Graphisme : 12/20
Le portage N64 sur DS se fait très bien du point de vue de la 3D et de l’animation ; côté graphisme, la pixellisation est très présente.
Animation : 11/20
Il n’y a aucun ralentissement, l’effet de vitesse est impressionnant. Cependant, de gros bugs ternissent le tableau lors de la plupart des collisions, c’est décevant.
Son : 10/20
Ne demandez pas à votre mère de couper l’aspirateur, ce sont vos voitures qui font ce bruit. Les musiques sont reprises de la version N64, les fans apprécieront.
Jouabilité : 12/20
Tous les outils sont mis à la disposition du joueur pour qu’il puisse y trouver son bonheur : 3 vues différentes, 3 modes de contrôle, malgré tout, l’écran semble bien petit et à grande vitesse le moindre écart est fatal.
Multijoueur : 15/20
La console permet de jouer en multijoueur jusqu’à 6, sachant qu’il est possible de jouer qu’avec une seule cartouche, mais que tous les contenus ne seront pas disponibles.
Difficulté : 13/20
Le challenge est plutôt bien dosé. Finir 1er les 3 courses d’un niveau permet de se lancer dans les duels pour récupérer des nouvelles voitures. Les bugs du jeu restent quand même sa plus grosse difficulté.
Durée de vie : 12/20
On avance très rapidement dans les différentes courses, environ 85% du jeu se boucle en un week-end. Il reste que le final est particulièrement difficile, et que le multijoueur est bien pensé
Note Globale : 12/20
