1983 - 1990
70% du marché mondial
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Tout allait bien, au Japon et aux USA pour Nintendo.Co_Ltd et Nintendo of America. Les bornes d'arcade et les Game&Watch avec Donkey Kong se sont super bien vendus. On estime que 60 millions de jeux Donkey Kong ont été vendus à travers le monde pendant cette période. Seulement, il était grand temps de renouveler tout ça et créer un nouvel outil de jeu vidéo, toujours aussi révolutionnaire.
Les équipes de Nintendo pensèrent rééditer le Color TV Game 6, mais en mieux, et avec bien plus de jeux. On créa alors une petite machine bien sympa, assez puissante, avec une manette et un D-pad, et on lui donna le nom de Family Computer ou, plus couramment, Famicom.
La console sortit au Japon en 1984 pour une somme approximative de 153 euros avec bien entendu, l'équipe gagnante de Donkey Kong, mais aussi pas mal d'autres jeux de Nintendo. Pourtant, le succès de la Famicom, personne n'y croyait. En effet, quelques jours avant le lancement de la console, une terrible catastrophe économique bouleversa le Japon. C'est peut-être même la pire crise boursière que le pays ait dû traverser au XXième siècle ! Et voilà Nintendo qui arrive et qui veut s'imposer là dedans avec sa console. C'était incroyable. Atari a ri de Nintendo en souhaitant voir bientôt son concurrent s'écraser. La console rencontra pourtant un succès incroyable, presque 500 000 consoles en deux mois (aujourd'hui, ça serait ridicule, mais pour l'époque, quand même, hein) et attira l'œil des développeurs de bornes d'arcade.
La console de Nintendo était à l'origine destinée à faire tourner uniquement les jeux fabriqués en interne. Mais des développeurs comme Namco, Konami ou Bandai réussirent à convaincre Hiroshi Yamauchi, et à obtenir des kits de développement pour avoir l'honneur et le prestige de développer sur Famicom. Seulement, là où Yamauchi sent l'avantage aux autres, il profite de la situation. Il créa ainsi les Royalties. Vous le savez peut-être pô, mais les royalties existent encore aujourd'hui sur les consoles Nintendo. C'est en fait un impôt que les éditeurs tiers doivent payer à Nintendo pour avoir l'autorisation de sortir leur jeu. Cette technique est doublement bénéfique pour Nintendo, puisqu'elle permet de combler le déficit provoqué par la vente à perte de la console, mais aussi de laisser une marge d'à peu près 10 euros entre les jeux Nintendo et les jeux des éditeurs tiers, donnant ainsi l'avantage aux jeux Nintendo à l'achat, auprès des consommateurs.
Shigeru Miyamoto, qui a toujours un petit temps de retard, créa un nouveau jeu sur borne d'arcade, reprenant le héros de Donkey Kong, le fameux Mario. Il lui créa un frère jumeau (en vert), et les plaça dans une arène complètement loufoque pour se battre l'un contre l'autre tout en évitant les méchantes tortues et les carapaces à pointe. Le jeu s'appelait Mario Brothers. Ou Mario Bros, si vous préférez

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En gros, la Famicom au Japon, c'est l'occasion pour Nintendo de s'en foutre plein les poches. Et après un an de succès, la console sortit sur le territoire américain, mais sous le nom de Nintendo Entertainment System. NES pour les intimes. Tout comme au Japon, la console remporta un succès incroyable, ce qui poussa en 1986 à s'ouvrir sur le marché européen et à sortir la NES dans les plus riches pays de l'Europe de l'Ouest, donc en France, en Allemagne et en Angleterre. Mais le succès fut tellement phénoménal là bas aussi que les consoles arrivèrent bien vite en Espagne, en Italie et d'autres pays du genre.
Pendant ce temps, des nouveaux jeux et accessoires furent créés pour la console. Le NES Advantage, pour les nostalgiques de la borne d'arcade, est une putain de grosse manette inconfortable au possible avec plein de boutons, des turbos, et un joystick, ainsi qu'un commutateur qui permet de passer du joueur 1 au joueur 2. J'ai eu cette manette, je la déteste ^^ Il y a aussi eu le NES Max, une manette un peu plus grosse et plus confortable que l'originelle, avec toujours des turbos et tout ça. Et le fameux Zappeur avec son inséparable Duck Hunt, le jeu de chasse le plus célèbre du monde, avec le gentil chien qui se fout de votre gueule quand vous loupez votre tir au canard. Bref, ça y allait. Y'avait aussi un piano... je l'ai vu en photo dans un magazine, mais je ne l'ai jamais touché. Bien sûr il y a eu pas mal d'autres accessoires qui n'ont jamais quitté le japon pour la plupart. Leur succès n'était pas toujours des meilleurs, mais ils proposaient à eux tous une incroyable diversité.
Un peu avant la sortie américaine a aussi vu le jour un petit instrument que n'importe quel collectionneur digne de ce nom se doit de posséder (quand je pense maintenant que je l'ai revendu y'a pas si longtemps parce que ma télé était vitrée...), c'est ROB, Robot Operating Body. C'est en fait un petit robot tout mimi créé par Gunpei Yokoi (encore lui), qui vous aidait à jouer. En effet, il y avait différents jeux de prévus pour ROB, des jeux où il fallait faire en sorte que ROB empile des espèces de pions de dames, ou un autre où ROB devait contrôler une manette et vous l'autre, afin de sortir d'un laboratoire bombardé... J'ai eu ce dernier jeu, c'était franchement pas terrible (et en plus ça marchait pas chez moi, ouin !) mais maintenant, je regrette de m'être séparé de cet attirail là :'o(
Mais un nouvel évènement arriva bien vite. En effet, fier de son succès avec Mario Bros, Miyamoto s'essaie à un tout nouveau genre, le scrowling horizontal. Il remit son Mario qui était devenu une vedette internationale, ainsi que son frère, qu'il baptisa Luigi, et les fit voyager tous les deux dans le Royaume Champignon pour aller combattre le vilain Koopa et ses sbires et délivrer la belle princesse Toadstool qu'on peut facilement comparer à la Pauline de Donkey Kong.
Que dire ? Mario était déjà une star mondiale, ce jeu a fait le tour du monde plus vite qu'on ne le pense et est devenu encore plus célèbre que Mickey Mouse. C'est tout vous dire !
Et l'autre à côté ? Hum ? Que devient l'ami Gunpei Yokoi dans tout ça ? Hé ben il bossait sur son Game and Watch, mais tout comme le NES pouvait faire tourner plein de jeux, il décida que le Game and Watch pourrait aussi. Et après avoir bossé un bon bout de temps, il créa L'engin qui fonctionne avec quatre piles standard, et qui propose de montrer en noir et blanc sur un écran jaunâtre des jeux de qualité égale à ceux de la NES. Le GameBoy entra dans l'Histoire et rafla les ventes comme jamais. Elle arriva sur le marché avec Tetris, le jeu de Alex Pajkintov. A eux deux, ils ont réussi à ramener du monde à la botte de Nintendo. Comme si y'en avait pas assez, ha làlà ! Il faut savoir, pour la petite histoire, que Nintendo, très enthousiaste, a annoncé très tôt son idée de créer une console portable, et c'est Sega qui a saisi l'opportunité pour sortir sa propre console portable, le GameGear, avant Nintendo. Certes, le succès du GameGear a été très limité pour diverses raisons (6 piles pour jouer pendant 4 ou 5 heures, console trop grosse, pas assez de jeux...), on peut supposer que c'est depuis cette époque que Nintendo désire rester très secret quant à ses nouveaux projets afin de faire des annonces fracassantes après avoir fait attendre les joueurs, et sortir son projet abouti quelques mois seulement après en avoir parlé pour la première fois.
M'enfin bref, avec tout ce petit matériel, Nintendo détenait 70% du marché du jeu vidéo à la fin des années 80. Tous les éditeurs tiers sont passés dessus, aussi bien Konami (, Castlevania, Tortues Ninja), Capcom (Megaman, Duck Tales), Namco (Pac Man), Bandai (Dragon Ball) que Squaresoft (Final Fantasy), Rareware (Battletoads), et bien d'autres encore.
Mario, lui, tenait la vedette un peu partout. Même que Nintendo of America édita avec lui le seul jeu de son histoire, en reprenant un bon vieux navet de Nintendo, Doki-Doki et en y adaptant les personnages de l'univers de Mario. Au Japon, le jeu s'appelait Mario USA et Super Mario Bros 2 en Amérique et en Europe. Miyamoto, quant à lui, répondit aux attentes de ses fans en sortant The Lost Level au Japon, qui est en fait un espèce de Add-on de Mario Bros, qui rajoute au jeu 8 niveaux supplémentaires, et extrêmement difficiles (c'est ce jeu là le Super Mario Bros. 2 du Japon... vous suivez ?)
Au Japon, Nintendo créa un petit appareil qui se branchait sous le Famicom et qui lisait des disquettes. C'est le fameux Famicom Disc System. La plupart des jeux suivants sont sortis dessus, notamment Metroid, de Gunpei Yokoi, qui tenait sur deux disquettes. L'avantage était que la place était plus importante pour faire des jeux plus longs et incorporer de nouvelles technologies comme la sauvegarde à pile, qui sera utilisée pour la toute première fois avec le jeu révolutionnaire dont je vais parler plus bas. En Amérique et en Europe, le Disc System n'est pas sorti car il était inutile : Nintendo avait plus ou moins pris les devants en adoptant un support cartouches assez évolutif qui a permis, par la suite, d'obtenir un espace plus important et d'incorporer la sauvegarde à pile.
En 1986, Shigeru Miyamoto créa un nouveau jeu, un jeu encore mythique aujourd'hui, un jeu qui ne cesse de parler de lui, une véritable référence, je veux bien sûr parler de Zelda. Le fameux Zelda. Hé ben il est arrivé à ce moment là. La vue était aérienne, le scrowling horizontal et vertical, les énigmes impressionnantes, et voila une nouvelle révolution : la sauvegarde intégrée !! Et un an et demi plus tard, Miyamoto a donné naissance à sa suite, Adventure of Link. Même si le deuxième a eu moins de succès que le premier, ils en reste quand même un super bon jeu d'aventure digne de ce nom, sans doutes l'épisode de Zelda qui se rapproche le plus du type RPG.
Puis bien entendu, vient le fabuleux Super Mario Bros 3 qui clôtura un peu l'époque d'or de la NES. Koopa avait été renommé en Bowser. Ce jeu proposait de rejouer au bon vieux Mario Bros quand on jouait à deux, pour s'affronter et s'échanger des cartes bonus ^^. C'est là que sont apparus les sept sales mioches de Bowser ^^
Sur Game Boy, on vit apparaître Super Mario Land, une adaptation ratée mais quand même amusante. Et puis Nintendo a également choisi de remettre les vieux jeux en scène en créant des compiles toutes bêtes, mais efficaces. Sur NES, il y a eu 100 in 1 qui reprenait 100 vieux jeux Game & Watch ou arcade sur une seule cartouche, et sur GameBoy, les fameux Game and Watch Gallery ou Donkey Kong Classics.
Cependant, la concurrence se voulait dure à cette époque. Le concurrent principal de Nintendo était Sega, qui avait sorti sa Master System quelques temps après la NES et qui avait, comme je disais plus haut, été plus rapide que Nintendo pour sortir une console portable. A côté, il y avait également Atari, le vieux dinosaure qui commençait à s'essouffler de plus en plus après une Atari 2600 boudée et une Lynx archi nulle (faut dire ce qui est ^^) et bien d'autres sociétés qui se lançaient sur le marché avec des consoles un peu douteuses, mal médiatisées et pas toujours très intéressante ou à l'inverse trop chères. Matsuchita, Philips, SNK et compagnie ont tous commencé à sortir des consoles à cette époque. Pour certains, ça a été une tentative bien ratée, pour d'autres, l'occasion d'aler un peu plus loin. Mais ce qui inquiétait le plus Nintendo, c'était son concurrent direct, Sega. L'entreprise sortit bien vite une console 16 bits, le MegaDrive. Cette fois le bouton de pause était sur la manette, et non sur la console, donc le succès était assuré

p Nintendo se força de réagir, et voyant que ni le NES ni le GameBoy pouvait rivaliser avec ça, il se lança dans un tout nouveau projet...