Avant de faire preuve d’un peu d’imagination, retournons quelques instants en 2009 : le festival du jeu vidéo se pose comme l’un des plus gros festivals autour du jeu vidéo en France (son concurrent direct étant le Micromania Game Show) et ramène à Paris près de 66 000 visiteurs. Sony, Microsoft, Nintendo et les autres grands éditeurs sont présents pour présenter en avant première les grosses nouveautés de la fin d’année. Maintenant, faisons un bond dans le futur, passons en 2010. Le festival du jeu vidéo ne propose plus de découvrir les nouveautés des gros éditeurs, le salon se tourne vers les indépendants et laisse la Fnac se charger de présenter les titres récents. Loin des éditions précédentes, 2010 marque le début d'un nouveau chapitre pour le FJV.
Si le festival du jeu vidéo et son président, Jonathan Dumont, ont profité de l'appui du SELL (le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs) en 2009, ce n'est désormais plus le cas. Un choix tactique pour le SELL qui va fin octobre ouvrir son propre salon, le Paris Games Week. Derrière cette décision, une vision divergente : le FJV vise un public trop hardcore gamer selon le SELL et c'est pour cela qu'elle va offrir aux joueurs un salon beaucoup plus grand public. Pourtant, avec ses 66 000 visiteurs l'an passé, le festival avait aussi bien attiré le grand public que les gros joueurs. Pour palier au manque, le salon a dû changer d'optique. Une façon de découvrir l'univers du jeu vidéo d'une manière plus intimiste.
Après les paillettes, le festival du jeu vidéo renoue avec ses origines et ouvre un salon moins grand public, plus tourné vers la rencontre entre le public et l’univers vidéoludique. Ce n’est donc non plus la nouveauté qui est à l’honneur, mais la dimension humaine du jeu vidéo. Une occasion pour les curieux de discuter directement avec les développeurs. Forcément, sans les gros éditeurs présents les années précédentes, le salon est plus clair en visibilité, l’aspect show n’étant plus de la partie. Enfin tout du moins si on ne s’approche pas du stand de Samsung ou encore de Fnac qui proposent concours et autres animations.
Moins grand et imposant, le FJV risque d’en décevoir plus d’un puisqu’on en fait rapidement le tour. De l’entrée ou il est possible de voir le musée du jeu vidéo reconnaitre de ses cendres le temps d’un week end, des modestes stands des développeurs pour enfin arriver à l’univers du jeu de plateau et du manga en passant devant le fameux univers du bonbon, on comprend rapidement qu’il va falloir faire avec ce qu’il y a. Heureusement, l’accueil est chaleureux et les développeurs toujours ouvert à la discussion. On retrouve parmi les allées, Focus avec Blood Bowl dans son édition légendaire, Trackmania, 3D duo et son MMO jouable sur navigateur, Leehl ou encore Ryzom. Peu de console, beaucoup de PC et d’iPhone. Relativement étonnant, le seul stand qui proposait de découvrir des nouveautés était celui de Fnac avec des titres comme Castelvania ou encore Dead Rising 2 en exclusivité mondiale selon Xavier, responsable chez Fnac.
Pour le moment, rien ne dit que le festival du jeu vidéo souffle actuellement sa dernière bougie. Jonathan Dumont part même confiant, la relation entre le salon et le SELL étant encore bonne. Reste juste à savoir si cette dernière édition a su trouver son public. En conclusion, un salon qui fait moins son show pour plus attirer l’œil du public sur ceux qui font le jeu vidéo en France et les écoles qui proposent de devenir le lendemain de l’univers vidéoludique. Moins de nouveauté pour plus d’innovation, beaucoup de moins pour autant de plus, le festival du jeu vidéo change de cap, voyons si les vents lui sont favorables.

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posted the 09/13/2010 at 09:27 PM by
jeu75