Après des opus vidéo-ludiques aux succès planétaires, le Professeur Layton prépare un automne 2010... "aux petits oignons". En l'espace de neuf jours, deux aventures seront proposées au public français et sous deux médias distincts : les petits écrans et les très petits écrans, DS oblige. Le 13 octobre prochain, Kazé sort le "Professeur Layton et la Diva éternelle" tandis que les bacs de vos détaillants feront une grosse place au "Professeur Layton et le destin perdu" . Mais attardons-nous sur l'opus animé. C'est à deux pas, des Champs-Elysées que la presse française a pu assister au sublime "nouveau Layton", signé Masakazu Kubo et Akihiro Hino ; respectivement producteur des films Pokémon et créateur des jeux.
Sur le vieux continent, les aventures du duo-dynamique "Layton-Triton" se sont écoulées à pratiquement 4 millions d'exemplaires ; garantissant du même coup, maux de tête mémorables et de cultissimes "je le savais". La qualité des softs, le style graphique semblait naturellement destiné à une adaptation cinématographique ; le cell-shading très pastel et les personnages toujours hauts-en -couleurs finissant d'imposer une patte particulière à l'exercice de réalisation. Nos amis japonais, ont pour leur part, reçu cet évènement dans leurs salles obscures ; révélant un beau succès d'estime (500000 entrées). L'enquête proposée se fait donc comédie, pleine de références ; tant dans l'habillage sonore que dans les mécanismes de résolution d'énigmes. Toutes les références et autres codes qui ont su, au fil des épisodes, laisser une empreinte dans l'esprit de tous joueurs.
Avant d'entamer une séquence descriptive du scénario ; ou "Ze pitcheu" selon Thierry Ardisson, il est strictement impossible de poursuivre plus avant sans évoquer le ravissement ressenti dès les premiers instants. Les premiers screens font naître un espoir vite écrasé par la magnificence du Londres victorien ; mélangeant subtilement les techniques d'animation. La 3D côtoie les techniques traditionnelles dans une harmonie totale et les thèmes sonores chers aux fans prennent ici une dimension polyphonique...là encore un régal. C'est justement autour de la musique (et bien sûr de grosses références littéraires et cinématographiques) que s'articulent les premiers mouvements du film avant d'entamer une glorieuse plongée dans le mystère, le mythologique, l'action et le rire (car il est si bon de rire parfois!).
Qui dit Layton, dit enquête et cet opus propose un challenge de taille. Luke Triton, jeune "side-kick"(comprenez par là qu'il est le Robin de son Batman) du professeur Layton ne sert pas que de faire-valoir. Le hardi se fait aussi intendant et sélectionne, de fait, les courriers adressés à son mentor. Janice Catlane, ancienne élève du professeur et Diva d'opéra de son état affirme, via un courrier des plus sérieux qu'une défunte amie est de retour sous les traits d'une enfant de sept ans. Afin de permettre à Layton et Luke d'enquêter, elle convie ces derniers à une représentation au sein du Crown Petone : Opéra gigantissime. Mais les choses prennent bien vite un tournant inattendu avec une représentation tournant court ; devenant un jeu quasi-macabre autour de la quête de la vie éternelle.
Rythmée et pleine de rebondissements, l'aventure étale un scénario riche (pleins d'énigmes "oeuf corse") et un casting haut en couleur. Hormis notre célébrissime duo, les rôles secondaires sont forts bien distribués avec pêle-mêle : un ancien footballeur génial en recherche de sa gloire d'antan, une jeune championne d'échecs, un pianiste génial pleurant sa défunte fille, une jeune et jolie veuve désireuse de conserver sa beauté à jamais et bien d'autres. Mentions spéciales toutefois à l'inspecteur Grosky et au nemesis de Layton, le très smart Jean Descoles.
Vous l'aurez compris, la qualité est de mise et l'on sort conquis de cette escapade qui tient toutes ses promesses. Du mystère, des personnages attachants, des références à la pelle... le tableau est complet !
Il est vrai que si l'aventure est plutôt taillée grand public, on n'échappera pas à une phase "robot géant" (mais sans doute pour marquer le coup sur un stéréotype culturel) et quelques longueurs dans l'étalage de bons sentiments. On demeure en présence d'une production de qualité qui aurait sans nul doute mérité une sortie en salles obscures. Louons cependant Kaze pour l'heureuse initiative et rendez-vous donc chez tous les dealers d'anime de qualité.

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posted the 09/13/2010 at 06:05 PM by
jeu75