Tous les deux ans, Infinity Ward propose le VRAI Call of Duty. Et si Treyarch réalisait l'exploit, avec Black Ops, de surpasser le maître et créateur de la série ?
Pour la première fois, Treyarch ne se contente pas de suivre, mais innove. Pas de Seconde Guerre Mondiale ou de Modern Warfare pour ce nouveau Call of Duty. Non. Le studio californien sort des sentiers battus et pioche dans l'histoire moderne un background aussi riche que palpitant pour un FPS : la Guerre Froide. Et quoi de mieux que les opérations spéciales, les "Black Ops", pour ressentir l'importance du conflit américano-soviétique ? Ainsi, le jeu se propose de parcourir une période troublée derrière les lignes ennemies, à la tête de soldats d'élite américains prêts à risquer leur vie pour leur patrie. Oui, certaines choses ne changent pas. Mais l'avantage d'un contexte politique aussi instable et d'une période de temps si étendue, c'est de favoriser la naissance de héros. D'où croyez-vous que James Bond a tiré tout son prestige ? Cela dit, pas question de faire le loup solitaire sur les flancs de l'Oural. Le joueur incarne presque toujours le membre d'un commando. Mais, première nouveauté, il sera désormais le leader de son escouade. Je vous explique cette orientation un peu différente. Ici, pas de second rôles, le joueur doit incarner les figures de proue de l'histoire afin que votre implication émotionnelle soit plus intense.
Un Call of Duty avec un vrai scénario ? Déjà, cela surprend. Treyarch marque son territoire et prend ses aises. Le développeur commence à sortir de l'ombre d'Infinity Ward, une situation qu'il est difficile de ne pas mettre en rapport avec les difficultés actuellement traversées par le studio à l'origine de la série. Mais le chemin est encore long avant l'affranchissement. Malgré les qualités de World at War (Treyarch), le studio résonné à l'oreille des joueurs comme la marque d'une contrefaçon. Le studio n'ignore pas les défauts de leurs précédents productions, Call of Duty 3 notamment, et il savent pertinemment que la variété du gameplay est primordiale. Avec Black Ops, ils veulent faire quelque chose de totalement nouveau. Le choix de la Guerre Froide était donc parfaitement adapté. Cela leur permet d'intégrer de nombreux éléments de gameplay inédits. Et force est de constater que Treyarch ne fait pas dans la rhétorique commerciale, mais parle à juste titre.
Les morceaux de niveaux qui nous ont été dévoilés n'avaient rien à envier, en matière de rythme et d'idées, à ceux d'un Modern Warfare. Plus que cela, ceux-ci faisaient montre d'une ingéniosité sans pareille en matière de transitions. Et c'est peut-être là le point le plus marquant de notre présentation, et l'aspect avec lequel Black Ops pourrait bien détrôner les productions Infinity Ward. En effet, quand il s'agit de changer de rythme, de ralentir ou d'accélérer la vitesse de l'action, de monter en tension ou de calmer le jeu, Black Ops fait très fort. Il s'extirpe des carcans du genre et va au-delà de ce qui a déjà été vu. Dans chaque niveau, il y aura quelque chose de nouveau qui n'aura pas été fait auparavant. En plus ces nouveautés bouleversent le déroulement d'une mission du tout au tout.
Prenons un exemple concret. Mars 1968. Le joueur démarre sa mission sur une base aérienne américaine dans les pans d'un simili cosmonaute. Même si une fusée Apollo serait assez originale à piloter, c'est aux commandes d'un avion de reconnaissance SR71-Blackbird qu'il embarque, à plus de 2400 km/h et 20000 mètres d'altitude, l'engin peut photographier et filmer les installations adverses sans se soucier des défenses ennemies. Aussi, le soin est laissé au joueur de guider l'équipe au sol afin d'éviter les patrouilles et de la diriger en toute discrétion vers son objectif. Quelques minutes de calme aérien avant d'être propulsé, en un quart de seconde, dans la neige glacée et la tenue de camouflage du chef d'escouade. La pression monte d'un cran. Les patrouilles soviétiques sont nombreuses et il s'avère impératif de passer sans se faire repérer. L'arbalète silencieuse du héros sera à cet effet d'un grand soutien. Un peu de descente en rappel radoucit le rythme tout en nous faisant admirer le paysage, mais une incursion musclée dans la base ennemie sonne le glas de la furtivité. Le petit perimètre des scènes qui s'ensuivent piment les fusillades d'une touche de claustrophobie. Le joueur se sent dans l'impasse. Et pourtant le héros n'est pas à court de ressources. Des carreaux d'arbalète explosifs feront le ménage. Il récupère finalement les infos à coups de rafales dans le bassin et poursuit sa mission en fuyant le complexe. Un saut dans le vide, c'est le moment de reprendre de 'air.
Des enchaînements comme celui-ci, Call of Duty :Black Ops devrait en proposer des dizaines. Le titre ne joue pas que sur la vitesse et la variété de l'action, il mise beaucoup sur le spectaculaire et l'originalité des changements de rythme. Avec de telles prérogatives et au vu de ce que le développeur a montré jusqu'à présent, il paraît légitime de penser Treyarch capable d'égaler, voire de surclasser, Infinity Ward.
Activision a sans doute mis beaucoup de moyens dans ce projet. L'ensemble c'est 250 employés de Treyarch qui travaillent sur le projet depuis la fin du développement de World at War, en 2008. Pour le coup, 250 personnes à plein temps sur un Call of Duty, c'est bien rassurant. Vous comprenez pourquoi la présentation de Black Ops a fait forte impression ! Au-delà des idées, du contexte propice à l'innovation qu'est la Guerre Froide, la débauche de moyens permet à Treyarch de pousser le spectaculaire et la démesure de Call of Duty un cran plus loin.
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posted the 08/24/2010 at 11:09 PM by
jeu75
Et c'est pour ça que j'adore cette franchise...................