Alerte ! Ovni en approche ! Préparez les rayons X et envoyez une équipe pour mener l'enquête immédiatement ! Prudence, la cible semble familière. XCOM résonne comme une mystérieuse incantation de geek quadragénaire. Le genre de nom que le vieux joueur blasé évoque toujours la larme à l'oeil durant ses radotages mélancoliques. Le genre de jeu qu'on ne fait plus depuis dix ans ! Parce que bon, X-COM, comme il s'épelait à l'époque (au siècle dernier), n'était pas le titre le plus abordable qui soit.
Alors que certains bébés joueurs arpentaient des vestiges archéologiques derrière un minishort beige, les vétérans du PC s'adonnaient ainsi à la décolonisation des p'tits dans un certain X-COM : UFO Defense (Enemy Unknown dans nos contrées) : un jeu de gestion/stratégie très pointu. Le titre tout comme ses suites sous-titrées Terror from Deep Unknown Terror, proposait au joueur d'incarner le chef de la "eXtraterrestrial COMbat unit", ou X-COM, l'unité militaire chargée de repousser l'invasion alien. Son job n'était pas d'organiser un spectacle son et lumière pour nos amis en soucoupe mais aussi d'étudier, de résister et enfin d'annihiler l'envahisseur. Pour ce faire, le jeu comprenait deux phases bien distinctes : la partie gestion stratégique de la résistance et la partie combats tactiques... Mais n'ayez pas peur, 2K n'a pas repris le flambeau pour nous assommer de statistiques et d'affrontements de pixels au tour par tour !
En perdant son tiret, XCOM entre dans la modernité. Mais le jeu assumera clairement sa filiation extraterrestre, promis à surprendre plus d'un joueur de la planète 360 ! Ne serait-ce parce que contrairement aux apparences, dont il faut toujours se méfier, XCOM n'est pas un simple FPS... Si la vue à la première personne peut induire en erreur de prime abord, une grande partie du jeu devrait demander une bonne dose de réflexion. Pas d'inquiétude toutefois, hors de question de rejoindre Halo Wars ou Stormrise dans leurs mondes parallèles, la stratégie dont on parle ici découle plutôt des décisions que le joueur va devoir prendre. Car comme dans l'antique série dont il est l'héritier, XCOM nous propulsera aux commandes de la cellule du FBI chargée de repousser l'envahisseur extraterrestre. Mais contrairement à son ancêtre, l'action se passe ici dans les années 50 ! William Cutter, le héros, dirige bien une base secrète hypersophistiquée rassemblant scientifiques, techniciens et agents spéciaux, le genre de structure qui ferait vibrer n'importe quel ufologue paranoïaque, Fox Mulder compris, mais ses prérogatives s'éloignent complètement de celles d'un Wiil Smith dans Independance Day.
Depuis ce quartier général, le joueur aura toutefois fort à faire. Le complexe est modélisé en 3D et l'on peut s'y déplacer librement. Les scientifiques étudient les derniers objets aliens récoltés sur le terrain, les agents nettoient leurs armes, comparent leurs tableaux de chasse pendant que les techniciens cravachent sur des modifications pour améliorer l'équipement... il y a de la vie mais l'atmosphère y est calme et studieuse. Difficile de croire que des créatures extraterrestres ont envahi notre belle planète... C'est normal pourtant. Avant de s'exciter sur la gâchette pour éradiquer l'envahisseur, le joueur devra enquêter, il lui faudra comprendre son ennemi, l'étudier en détail pour trouver ses points faibles et préparer des armes adéquates pour enfin pouvoir le repousser. Et pour cela, rien de mieux qu'une bonne vieille investigation de terrain !
Pour chaque sortie, l'agent Cutter se met sur son 51. Il embarque deux compères enfile son plus beau costume noir et fonce vers le lieu de son enquête. Ici par exemple, une banlieue de grande ville américaine, tout ce qu'il y a de plus classique. Le rapport annonce des manifestations étranges dans le voisinage et en effet, très vite, l'équipe trouve des traces sur sols et murs... C'est le moment de sortir le détecteur spécialement conçu pour pister la "substance noire". La menace alien d'XCOM semble en effet bien plus insidieuse qu'un banale cohorte de mollusques répugnants ou de grandes perches vertes au cerveau démesuré ! Ici, l'extraterrestre prend la forme d'un liquide visqueux très opaque. L'entité ressemble fortement au symbiote qui corrompt Spider-Man et transforme son rival en Venom, mais elle s'avère aussi beaucoup plus puissante ! Elle peut prendre possession de plusieurs créatures (hommes, animaux...) à la fois, animer des objets de toutes sortes, surgir des murs, des sols et des plafonds sans crier gare... et même corrompre vos coéquipiers avec une méthode similaire aux Face-huggers d'Alien, en s'accrochant comme une sangsue à leur tête. Mais elle dispose également de transformations bien plus terrifiantes, à l'image de cet immense anneau volant qui crache des boules de feu aussi dévastatrices que des missiles ! Inutile de dire que foncer dans le tas ne sera pas la meilleure solution. N'est pas l'agent K ou J de Men in Black qui veut ! D'où ce besoin impérieux pour le joueur, dans un premier temps, de récolter indices et preuves (prendre des photos, recueillir des échantillons...) pour étayer son enquête et tâcher de survivre tant bien que mal. Un jour ou l'autre cependant, il faudra bien cesser le glanage d'informations et passer à l'action... Et lorsque ce moment viendra, autant espérer que les scientifiques et techniciens de l'équipe XCOM auront cogité sec, car ce n'est pas avec un peu d'eau et quelques signes de foi qu'on va chasser cette menace-là !
Licence très appréciée des fans de tactique et de gestion, XCOM oublie son tiret (X-Com à l'origine), change de crémerie pour sa transition sur console (2K Marin, le studio de BioShock) et embrasse désormais le genre FPS. Un choix dans l'air du temps, mais qui ne manquera pas de faire hurler les joueurs habitués à la série. On ne touche pas facilement à un objet culte...
Ici pas d'escouade de soldats à diriger sur des maps en 3D isométriques, on prend les commandes d'un agent du FBI, pour traquer des petits gris (des aliens quoi !). Inutile de dire qu'on espère que la gestion, la recherche de nouvelles armes et tous les à-côtés du titre original n'auront pas été oubliés. Reste qu'avec ce premier contact jouable, XCOM semble annoncer une ambiance années 50 à la Dark Skies (une série télé mettant en scène FBI, CIA et Roswell) , XCOM pourrait faire son petit effet. Et qui sait, flanquer la pétoche.
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posted the 08/18/2010 at 08:51 PM by
jeu75