voila j'ai choisi de faire une rubrique sur des films bien pourraves ,tellement pourraves qu'ils méritent tout de même qu'on y jette un coup d'oeuil pour bien se marrer

bon on va commencer avec du gros du lourd avec ken le survivant version live
A la réalisation et au scénario, Tony Randel, responsable du pas terrible Hellraiser 2 : Hellbound, du catastrophique Amityville 1992 et du monstrueux Ticks. Nanti d’un budget avoisinant l’abstraction, il se démène du mieux qu’il peut pour livrer un récit synthétique, pratiquant l’ellipse avec un acharnement méritoire. Niveau casting, c’est un véritable festival de seconds couteaux, venus apporter une crédibilité désespérée au métrage : Malcolm McDowell y joue le père de Ken (rajout scénaristique complètement vaseux par rapport au manga originel) - enfin, le temps de l’intro et d’une apparition ectoplasmique toute pourrie (qu’un summum de perversion mentale rapprocherait d’une scène identique dans le Hamlet de Shakespeare, les deux monologues entrant - malgré eux ? - en résonance) ; un Chris Penn post Reservoir Dogs dans le rôle de l’immonde Jackal (la tête bardée de lanières de cuir pour éviter qu’elle explose, suite à une prise fatale de Ken) ; l’immense Melvin Van Peebles en simple figurant (à voir sa gueule dans le film, il semble content de ne pas plus se compromettre) ; l’inénarrable Costas Mandylor en méchant aux looks et aux poses gay pas super assumés (il adore que des hommes torses nus le frappent). Mais surtout, la véritable révélation du film (et je cite un forumer vraisemblablement défoncé au crack d’IMDB), l’abyssal Gary Daniels.
Car une fois passées les indigences d’un scénario con comme une huître (bien que respectant étrangement la candeur surréaliste de l’animé), les carences flagrantes de budget transcendées par une mise en scène qui passe son temps à mettre en valeur ce manque de moyens, la mauvaise volonté permanente du film pousse à se concentrer sur l’impressionnante non-performance de cet acteur revêche A priori casté pour sa connaissance “approfondie” de la culture manga (il a un petit rôle dans Niki Larson avec Jackie Chan), cet ancien champion de kickboxing et de karaté nous livre une composition sous Tranxène mettant à l’amende toutes les action stars usuellement désignées comme monolithiques. Certes, Ken n’est pas vraiment à l’origine un personnage volubile au charisme éclatant, mais franchement, méritait-il pour autant d’être personnifié par ce monument de marbre dont les capacités faciales ébranlent l’Actor’s Studio sur ses bases ? Pas vraiment. Mais au milieu du marasme ambiant, Gary Daniels fait presque figure de cerise malsaine sur un gâteau rongé de l’intérieur. Notre héros atteint de tels sommets de non-jeu qu’on en vient vite à avoir l’impression que l’essentiel des efforts de mise en scène fournis par Tony Randel se sont bornés à masquer les manquements flagrants et hilarants de son acteur principal, à coups de contre-champs, d’insistances sur les intrigues parallèles, de cuts violents à chaque tentative d’expression plus ou moins émotionnelle.
Pour la suite, laissons parler la jaquette : “Un spectacle impressionnant. (…) Ken le Survivant associe magistralement science-fiction et art martiaux, aventures futuristes et légendes vieilles comme le monde. (…) Le film frappe autant par des combats parfaitement chorégraphiés que par des décors de toute beauté”. Vous l’aurez deviné, tout ceci n’est que mensonges, calomnies, ragots d’enfants en bas âge. En particulier pour ces décors fastueux mentionnés avec une force évocatrice du désespoir : on a systématiquement droit à la même vingtaine de figurants (et ce n’est pas exagéré !) évoluant dans les mêmes cinquante mètres carré de tôles, de bidons renversés et de murs tagués, associés à d’audacieux plans larges d’étendues désertiques dans lesquels notre brave Gary s’ébroue n’importe comment.
ej'ai decidé de poster un sujet sur ce film car justement il passe en ce moment sur AB1 donc si vous êtes curieux allez-y