12ème épisode d’une saga vidéoludique ayant débuté il y a déjà plus de 20 ans, final fantasy 12 est l’épisode du renouvellement, renouvellement qui n’a pas forcément été apprécié par la majorité des amateurs de la série. Etant enfin en vacance (et plus d’un an après avoir acheté le jeu…) j’ai pu m’y consacrer entièrement, je vais donc tenter de donner mes impressions vis-à-vis de ce RPG.
FINAL FANTASY 12 OU LA REVOLUTION DU GAMEPLAY
Un MMORPG offline ?
Les amateurs de la série savent comment fonctionnaient habituellement le système de combat de la série, un système de combat au tour par tour où on combattait aléatoirement des ennemis qu’on ne pouvait voir. Le combat se passant dans une zone « différente » de la zone d’exploration. Ce système de combat étant amélioré au grès des épisodes, on ne pouvait qu’être satisfait…C’est pourquoi le changement radical apporté dans le système de combat a fait l’objet de vives critiques de certains. Le système de combat est une sorte de mix entre ce qui a été fait dans final fantasy 11, mais également dans Vagrant story, sorte de Dungeon RPG sorti sur psone. Cela signifie donc plus d’ennemis invisibles jusqu’à ce que ces derniers ne te tombent dessus et on ne combat plus dans des zones de transitions, ce qui nous permet d’éviter des combats lorsqu’on trouve le moment inopportun. Mais cela ne signifie pas cependant que le système de combat est en temps réel. Il s’agit en fait d’un système en semi temps réel, ce qui signifie que la barre d’action est toujours présente et qu’on ne peut pas enchaîner un ennemi de manière libre comme on le ferait dans un hack & slash.

Le système de gambit ou la programmation pour les nuls
Mais cette révolution ne passe pas seulement par ce changement, elle se réalise également par l’introduction d’un système d’intelligence artificielle « à la carte » permettant de gérer comme bon nous semble les actions des personnages. Il s’agit du système de gambit. Une espèce de système de programmation relativement basique fonctionnant selon la logique du « if/ then ». Chaque personnage dispose de plusieurs « lignes de programmation » qu’il sera possible accroître via le système de permis dont je parlerai plus tard. Je vais tenter de vous faire une illustration. Chaque ligne « de programmation » est divisée en 3 parties :
- une partie permettant de désigner le destinataire de l’action, ce destinataire pouvant être un allié ou un ennemi
- une partie concernant la condition à laquelle l’action doit être effectuée
- une partie concernant l’action à effectuer
On peut par exemple faire la ligne suivante : pour un allié dont les HP < 60% alors lancer soin. Ou bien pour un ennemi de type mort vivant lancé le sort vie, etc. Sachant que chaque personnage peut disposer à terme de plus d’une dizaine de ces lignes de gambit, je vous laisse imaginer l’ampleur des possibilités qui nous sont offertes une fois le système de gambit maitrisé!
Avoir de nouvelles armes ou de nouvelles capacités ? Pas sans argent et permission…
L’obtention de nouvelles capacités ou d’armes ne se fait que par le biais d’obtention de point de permis dit PP, ces points de permis qui s’obtiennent via les combats que l’on remporte doivent ensuite être utilisé dans la grille de permis, ou on attribue les PP à la case qui débloquera la capacité ou l’arme voulue. Mais cela n’est pas suffisant, car même si on a obtenu le droit d’utiliser telle arme ou telle capacité, il faut en plus acheter la capacité, ce qui nous donne un système de progression plutôt fastidieux…
UN RPG OLD SCHOOL AVEC EMROBAGE CURRENT GEN
Final fantasy et la technique ; un épisode qui ne déroge pas à la règle….
Depuis final fantasy 7, chaque épisode est synonyme de claque graphique sur la machine donnée, c’est également le cas pour celui-ci alors qu’on peut se demander par quel miracle, les gars de chez S-E ont réussi à faire tenir un univers aussi gigantesque et magnifique dans un simple DVD une couche… final fantasy 12 est incontestablement l’un des plus beaux jeux sortis sur ps2. La modélisation des personnages principaux est vraiment impressionnante de détails et les personnages secondaires ne sont pas en reste, l’animation des personnages a bénéficié d’un véritable soin. Les villes sont vivantes, on voit les gens vaquer à leur occupation. Il y a des villes gigantesques mais également de petits villages. Les environnements extérieurs sont riches, variés et tellement vastes et hostiles, qu’il serait fâcheux d’aller à l’aventure sans avoir préalablement préparé le nécessaire pour survivre. Les musiques quant à elles contribuent à une meilleure implication dans le monde d’Ivalice sans pour autant être envahissante.
….mais qui ne nous tient pas par la main !
Tout le monde se souvient de final fantasy 10 et de son caractère super linéaire où on se contentait de suivre un chemin qui nous a été explicitement indiqué, ce n’est plus le cas ici où un minimum d’information nous est donné et au joueur de se débrouiller pour trouver le chemin qui n’est plus composé de couloirs camouflés en environnement libre, mais en environnements vastes où les chemins pour arriver à destination sont variés.
Un RPG chiche en cinématique pour laisser l’imagination du joueur faire le reste
Tout le monde se souvient des cinématiques de final fantasy 10 où on nous expliquait à quel point il est bon de rire lorsque les temps sont durs, ce n’est plus le cas ici où les inutiles sont proscrites. Evidemment la qualité de ces cinématiques sont exceptionnelles et démontrent le savoir faire de Square Enix en la matière. A côté des cinématiques en image de synthèse, il y a des cinématiques faites avec le moteur du jeu qui n’ont franchement rien à envier aux cinématiques en images de synthèse. Ici les cinématiques servent essentiellement à dérouler l’intrigue et leur nombre est moindre par rapport à ce qui a été fait dans le précédent final fantasy, ce qui donne l’impression que l’aspect scénaristique est en retrait dans cet épisode, mais ce n’est pas le cas. En effet, l’histoire ne se déroule pas exclusivement par le biais de cinématiques mais surtout par le biais des habitants d’Ivalice qui vivent les évènements et il suffit alors de discuter avec eux pour savoir ce qui se trame. L’intrigue ne nous est pas livrée facilement, c’est à nous d’aller la chercher si on veut avoir en main les tenants et les aboutissants scénaristiques du jeu.
UN DVD REMPLI A RAS BORD !
Évidemment qui dit final fantasy dit quête annexe, et on peut dire de ce côté-là qu’ils n’ont pas été chiche de ce côté-là ! Entre les missions de chasses aux bestiaux divers et dont certains sont rares et la recherche d’arme ultime ou bien de récupérer les autres éons, on peut dire sans prendre de risque que la durée de vie du jeu dépasse aisément la centaine d’heure !
EN FINAL ?
Il est clair que le virage à 180° opéré par Square Enix dans cet épisode peut en dérouter certains voire même les décevoir, mais malgré tout il y a une chose qu’on ne peut nier, c’est la qualité globale du jeu qui démontre à quelle point ses concepteurs ont tout fait pour nous offrir jeu avec un grand J. Final fantasy 12 fait clairement parti des plus beaux jeux jamais sortis sur PS2. Le fait qu’il fut décidé dans cet épisode, de procéder à une refonte totale du système de combat démontre une volonté de ne pas céder à la facilité en réalisant une simple mise à jour du système de combat de l’épisode précédent, quitte à prendre des risques en bousculant les habitudes des joueurs de la saga (chose rare de nos jours). Donc final fantasy est-il un grand jeu ? Oui pour ma part, car en dépoussiérant les bases de la série sans pour autant renier ses origines, les concepteurs réussissent à démontrer que la cohabitation entre le style old school et le style moderne est encore possible !
Le gros point noir de FF12 reste pour moi son scénario, complètement obscur, peu développé, presque inexistant, et surtout pas du tout prenant; pour moi le scénario est la pièce centrale d'un jeu, c'est lui qui va décider si oui ou non on va être absorbé par le jeu et passer plusieurs dizaines d'heures dessus. Là, le scénario est relégué en second plan pour laisser place à des déplacements super longs dans des décors qui se ressemblent quand même beaucoup...
Sans parler des personnages complètement inutiles, sans charisme, avec une histoire interessante au début mais qui se révèle en fait être ennuyante au possible... La palme revient quand même au "héros" du jeu, Vaan, le personnage principal le plus raté d'un FF: aucun charisme, un look très "youhou" discutable, et des ambitions qui se résument à vouloir devenir pirate du ciel: cool il y arrive à la fin...
Pour les graphismes, l'architecture des bâtiments et le style oriental ne m'a pas vraiment plu, mais ça c'est un jugement purement personnel. Les graphismes ne m'ont pas non plus impressionné: le jeu est quand même super aliasé et scientille énormément. FF10 m'avait plus impressionné: il est beaucoup plus net même si évidemment il est beaucoup moins détaillé. Pour les cinématiques, je préfère aussi celles de FF10, mieux mises en scène, plus dynamiques, plus poétiques aussi...
Bon clairement FF12 a été une énorme déception pour moi, je ne le referais pas, je ne lui trouve que des points négatifs... Dire que j'ai attendu 4 ans pour y jouer!