Très remarqué à l'E3 par un public américain friand de soccer fou-fou, Super Mario Strikers faisait naturellement partie des jeux présentés au salon privé Nintendo, organisé à deux pas de la bibliothèque François Mitterrand. Le jeu monopolisait à lui seul trois bornes de démonstration, preuve que l'on compte beaucoup sur lui pour animer les soirées des joueurs GameCube cet hiver. Autant dire que nous ne nous sommes pas fait prier pour empoigner les Wavebird lascivement couchées sur la banquette rouge, pour des petites tournantes à deux contre deux qui sentaient bon la sueur.

Jeu familial par excellence, Super Mario Strikers dispose d'une jouabilité arcade, bien éloignée du gameplay pointu des simus trop sérieuses. Logique, le jeu est développé par l'équipe qui a réalisé Soccer Slam. Ici, pas d'opposition à 11 contre 11, pas de postes vraiment définis, Mario et ses acolytes débarquent sur le terrain par équipes de 5, un capitaine (Mario et Donkey Kong pour la démo), trois sous-fifres (des champignons, des Koopa Troopas) et un gardien crocodile. Le terrain est cerclé de murs électriques qui empêchent toute sortie du ballon, ce qui signifie qu'il n'y aura ni touches ni corners. Et vu les techniques illicites qu'emploient les joueurs une fois sur la pelouse, on comprend mieux l'absence d'arbitre. C'est un peu ça le foot au royaume champignon, on peut tout se permettre dans la joie et la bonne humeur. Gros tacles par derrière à pleine vitesse, coups d'épaule de bûcheron, les personnages Nintendo sont visiblement énervés. D'ailleurs, quand la pression se fait trop forte sur la défense, ils n'hésitent pas à utiliser les options gardées en stock pour reprendre possession du ballon. Carapaces rouges téléguidées, peaux de banane glissantes, énorme carapace, l'arsenal typique est une fois encore de sortie pour exploser l'adversaire ; il suffit juste d'appuyer sur X au bon moment.

Malgré les apparences, le jeu de passes ne mérite pas d'être négligé. C'est même souvent le seul moyen de préserver un peu le ballon quand deux koopas sont lancés crampons limés à votre poursuite. Les joueurs de Super Mario Strikers ont bien la possibilité de réaliser un petit dribble magique pour effacer leurs adversaires, mais le timing à respecter était loin d'être évident pour le moment. Une fois en bonne position, bien isolé, le joueur n'aura plus qu'à armer sa frappe. S'il a suffisamment de temps devant lui pour maintenir B appuyé, il pourra même déclencher une énorme patate capable de repousser le gardien dans ses cages. Avant la frappe proprement dite, une sorte de balancier apparaîtra à l'écran, et le joueur n'aura plus qu'à arrêter le curseur dans les zones vertes pour être quasiment assuré d'un but tout fait. A de trop rares occasions, le gardien osera se sacrifier en plongeant sur le tireur, mais la plupart du temps, une frappe bien placée est synonyme de but, même dans un angle fermé. Au pire, le gardien sera tellement sonné qu'il suffira de sélectionner un autre joueur pour finir le travail. Marquer avec le capitaine vous octroiera même un but supplémentaire, une donnée qui a son importance lorsqu'il reste peu de temps pour creuser l'écart ou de remonter au score. A noter aussi que les frappes de volée et les tirs sur centre sont eux aussi accompagnés d'un effet magique (ralenti puis frappe), susceptible de tromper le gardien.

On espère se tromper, mais au vu des premières parties, il ne faut peut-être pas s'attendre à la profondeur que peuvent avoir sur la longueur Mario Tennis ou Mario Golf. Le gameplay n'a rien de chirurgical, il est surtout étudié pour que tout le monde puisse s'y essayer rapidement, sans contrainte. Néanmoins, le jeu réserve beaucoup de modes encore inaccessibles dans cette démo. Mis à part le Grudge Match, les autres modes (Battle Mode, Super Battle Mode, Custom Battle et Spoils) n'étaient pas accessibles, et devraient proposer un peu plus de variété qu'une attaque / défense hyper fun sur le moment, mais peut-être répétitive à force. De même, le comportement du gardien paraissait un peu aléatoire dans cette version, mais peut-être que ses sorties réservent des finesses que nous n'avons pas encore su ou pu déceler. Techniquement, la version de démonstration se signalait par des temps de chargement assez longs et de fréquentes saccades, mais vu le degré d'exigence de Nintendo sur ce genre de détails, on peut espérer que la situation soit arrangée pour la sortie. Super Mario Strikers était quoiqu'il en soit assez beau, beaucoup plus que sur les images baveuses montrées à l'E3. Si l'on n'atteint pas encore le raffinement d'un Mario Tennis, les animations et les attitudes de Mario, Donkey et tous les autres ont vraiment été soignées. Super Mario Strikers est attendu en Europe pour la fin de l'année.



















Source http://gamekult.com