Une nouvelle conférence donnée par Nintendo ce matin génère plus de questions que de réponses. La rétro-compatibilité sera-t-elle gratuite ou payante ? L'évènement confirme avant tout que la Revolution, sortie précipitamment des placards après les pétarades de Sony et de Microsoft, n'est pas encore prête pour les feux de la rampe.
Selon une rumeur entendue il y a quelques mois de cela, les japonais seraient en fait très vexés de voir leurs compagnies nationales (Sony, par exemple) préférer les évènements américains dès qu'il s'agit d'annoncer un nouveau produit. Mais ce matin, c'est à la presse et aux businessmen nippons que Nintendo s'est spécialement adressé, via une conférence détaillant la stratégie future du constructeur. Qui dit futur pense très fort Revolution et en ce qui concerne ce sujet, Satoru Iwata n'a pas été avare de vague. Outre répéter la philosophie qui anime désormais la société (étendre la notion de jeu, pour toute la famille, etc.), le PDG a confirmé de manière certaine que la machine serait petite, plate, silencieuse et économe en énergie.
Le fameux contrôleur, lui, continue à briller par son absence, même si l'on sait maintenant grâce au magazine Gamespot pourquoi il représente un tel mystère. Certes, il y a le danger – très réel – que Nintendo se fasse piquer ses idées par un concurrent. Mais surtout, il apparaît en fait que le périphérique n'est tout simplement pas terminé. D'après Miyamoto, l'équipe en serait encore à expérimenter avec le nombre de fonctionnalités présentes, de façon à éviter qu'une bible de l'utilisateur et douze doigts ne soient nécessaires pour manipuler l'engin. Dans ces conditions, on imagine donc que le design final n'est, pour le moment, qu'une idée très lointaine.
Passons à du semi-concret avec le sujet de la rétro-compatibilité. On sait que la Revolution sera capable de télécharger et de faire tourner des titres NES, Super NES et N64. Mais comment, et à quel prix ? De ce côté-là, les avis divergent gracieusement. Dans son dernier numéro, le magazine Famitsu va jusqu'à affirmer que les 221 jeux Nintendo sortis depuis la NES seront en accès libre dès le premier jour de disponibilité de la console. Une bonne nouvelle que le site Planet Gamecube a dû remettre à sa place grâce à une déclaration de Perrin Kaplan. Le vice-président du marketing et de la communication chez Nintendo Etats-Unis précise en effet que si le téléchargement gratuit est effectivement une possibilité, aucune décision n'a encore été prise à ce sujet. Cependant, l'objectif avoué serait de proposer un accès aussi simple et peu coûteux que possible à ces titres, ce qui pourrait signifier du gratuit. Vous suivez toujours ? Heureusement, Iwata a profité de la conférence de ce matin pour mettre les points sur les I. Nous n'avons aucune intention de distribuer ces jeux gratuitement, a-t-il dit. A moins que... Ce système peut avoir un certain nombre d'utilisations, comme par exemple offrir un téléchargement bonus pour l'achat d'un jeu Revolution, ou proposer certains titres durant un temps limité dans le cadre d'une campagne spécifique.
Ce qui semble certain, donc, c'est que personne ne sait de manière sûre comment tout cela va fonctionner. Et à la rigueur, on peut tirer la même conclusion pour à peu près tout ce qui concerne la Revolution. Précipité par les annonces fracassantes de Microsoft et de Sony, Nintendo s'est retrouvé dans l'obligation de commencer à communiquer sérieusement sur sa prochaine console. Mais mis à part la boîte (probablement vide) brandie par Iwata et la promesse (encore floue) de la rétro-compatibilité, qu'y avait-il vraiment à dévoiler ?

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posted the 06/08/2005 at 11:08 AM by
boilo88