La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a ordonné vendredi le placement en détention de Jérôme Kerviel, le trader accusé d'avoir causé une perte de près de 5 milliards d'euros à la Société Générale. Le parquet de Paris avait fait appel d'une première décision de laisser le jeune homme en liberté en invoquant les nécessités de l'enquête et de supposés risques de fuite à l'étranger. Il a donc obtenu gain de cause.
Ce dernier a été transféré à la prison de la Santé, à Paris. Comme le soulevait le parquet, la cour retient comme motifs de son arrêt la nécessité de protéger les nombreuses investigations techniques à mener, la nécessité d'éviter la concertation avec d'éventuels complices ou co-auteurs, les risques de pressions sur d'éventuels témoins et les risques de fuite à l'étranger, a-t-on rapporté de source judiciaire.
Son avocate en larmes
L'avocate du trader, Me Elisabeth Meyer, est partie en larmes, après avoir dit qu'elle faisait un pourvoi en cassation. Je ne m'explique pas cette décision. c'est maintenant le pot de terre contre le pot de fer, a-t-elle dit à la presse. Le porte-parole embauché par Jérôme Kerviel, Christophe Reille, qui tentait d'organiser avant la décision une apparition devant les caméras, n'a fait aucune déclaration.
Les déclarations de M. Kerviel, l'éloignement entre ses déclarations et la vérité font que la cour d'appel ne pouvait être que sensible à l'appel formulé par le parquet, a expliqué à la presse Me Jean Veil, l'avocat de la Société Générale, à l'issue de l'audience de la Cour d'appel de Paris. Il a menti en arrosant autour de lui, en prétendant que sa hiérarchie, en tout cas la plus proche, était au courant. (..) Je pense que son placement en détention est une décision cohérente avec l'évolution du dossier, a-t-il ajouté.
Jérôme Kerviel avait été mis en examen le 28 janvier dans l'affaire de la perte de 5 milliards à la Société Générale pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction dans des systèmes de données informatiques par les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset.
