Bravo overgame, cela fait plaisir de lire ceci !
Hier, Eric Simonovici écrit un article « Crysis : trop en avance sur son temps ». Un papier plutôt tempéré pour expliquer l'échec commercial relatif de ce jeu étant donné la puissance demandée aux ordinateurs. Pour nourrir son papier, Eric Simonovici obtient de Mathieu Pastéran, chef de produit Crysis pour la France, un certain nombre de renseignements, et ce dernier accepte d'être cité dans l'article. A peine le papier publié, ce dernier téléphone à Eric pour lui demander de retirer son nom de l'article. Refus poli. Retire-t-on d'un article publié dans un journal papier quelques mots après publication ? L'affaire ne s'arrête pas là. La directrice de la communication (ou du marketing ou de la publicité, mais connaît-on la différence dans ces grands groupes ?) de la société Electronic Arts appelle à son tour le journaliste et lui demande de manière pressante de retirer le nom du chef de produit. Refus poli. Elle demande à parler au « responsable », votre serviteur. Je l'appelle donc, et elle réitère sa demande, m'expliquant que les arrangements avec les journalistes sont fréquents. Refus poli. Viennent alors ce que j'appelle les menaces : « dans ces conditions, Electronic Arts n'aura plus de relations avec vous » me dit la directrice de la com-mark-pub.
Petit chantage pas à la hauteur de la réputation du groupe. Mais qui montre bien que certains responsables d'éditeurs de jeux vidéo n'ont rien compris à une forme de liberté de la presse. Et ce qu'ils apprécient quand il s'agit d'autres secteurs, ils le redoutent encore quand il s'agit de leur petite personne. Cher Electronic Arts, je serai content d'écrire de beaux papiers quand tu le mériteras et des papiers cinglants le cas échéant. Mais s'il te plait, ne m'appelle plus pour me dicter tes principes, je ne me permets pas de te dire comment on fabrique des jeux.
Renaud de La Baume
Directeur de la Publication

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posted the 01/18/2008 at 08:11 AM by
hekt0r