Utiliser de la peau humaine pour relier les livres est une pratique que nous trouverions assez répugnante aujourd’hui. Et pourtant, elle était assez courante il y a 200 ans, en particulier pour les ouvrages de médecine.
Certains médecins demandaient expressément que leur travail soit relié en peau humaine. Certains ont même participé au tannage !
Le grand anatomiste John Hunter (1728-1793) est ainsi connu pour avoir spécifié que son traité de dermatologie soit relié en peau humaine. La peau utilisée provenait le plus souvent de condamnés à mort.
Un autre grand classique de la littérature médicale, les « Tables des muscles et squelette du corps humain » de Bernhard Albinus, était non seulement relié en peau humaine mais en plus était teint en noir. Ceci pour illustrer un des chapitres : « Sur les raisons de la couleur des éthiopiens et autres peuples. »
Le Dr Victor Cornil (1837-1908 ), professeur d’anatomie réputé de l’Université de Paris et auteur en 1882 de « Syphillis », avait en sa possession un morceau de peau humaine tatouée qui datait de Louis XIII. Il était aussi l’heureux détenteur d’un exemplaire des Trois mousquetaires relié en peau humaine.